Fyctia
Chapitre 8
Mercredi, 5h45.
Une lumière éblouissante vient me réveiller. Je ferme les yeux, et attends de m'être habituée à l'écran blanc de mon téléphone avant de les ouvrir. Puis, je me lève et jure. J'ai complètement oublié de fermer les volets, le jour commence à se lever, lui aussi. J'éteins la sonnerie de mon portable et me retourne, me rendant compte que je ne suis pas chez moi. La pièce ne me dit rien. Les réflexions, reprenant place dans mon cerveau, stimulent un mal de crâne. J'essaie de me rappeler ce qui s'est passé la veille, dans quelle connerie me suis-je encore foutue ? Je commence à me connaître. Je me souviens de la boîte de nuit, des verres, de la piste de danse sur laquelle je me déhanchais avec ma meilleure amie, de la fumée, puis plus grand chose. J'observe les meubles autour de moi, mais rien ne me revient. Je ne porte que des sous-vêtements, me suis-je déshabillé avant d'aller me coucher en rentrant ? Je prends mes habits de la veille, posés sur la commode et les enfile avant de poser ma main sur la poignée de la porte. Je l'ouvre et regarde : personne à l'horizon. En sortant de la chambre, je me retrouve dans un petit couloir qui doit être à l'étage, puisque je peux observer des rambardes en bois.
Je me rends désormais compte que cette maison me dit quelque chose. Je descends les escaliers et découvre le salon, je ne suis pas perdue, tout va bien. Je suis simplement chez ma meilleure amie. Elle a dû me ramener ici après la soirée, je ne me rappelle pas de grand chose, j'espère qu'elle pourra éclairer ma lanterne. En attendant, mon ventre gronde, il ne semble pas content de me savoir debout après tout ce que j'ai dû ingurgiter la veille, voire ce matin... Je me rends dans la cuisine où Jessica est en train de préparer des croque-mesdames. Elle se retourne en m'entendant arriver. Un grand sourire vient se loger sur son visage fraîchement reposé. Comment peut-elle être aussi scintillante après une telle soirée arrosée ? Elle pose les croques dans des assiettes avant de les placer sur la table de la cuisine. Elle m'invite à m'asseoir, ce que je fais, puis je commence à dévorer le pauvre pain qui n'a rien demandé.
— Bien dormi ?
— Oui et toi ?
— Pareil ! Sara n'est pas rentrée, elle a dû dormir chez son ex. Cela me rassure un peu, vu le potin que nous avons fait en rentrant. Tu ne tenais plus sur tes jambes, j'ai eu un mal fou à te faire grimper les marches. Sans compter que j'étais moi aussi complètement bourrée.
— Tu n'es pas inquiète de savoir que Sara dort chez son ex ?
— Non, pas du tout. Je lui fais entièrement confiance, et puis son ex sait très bien que si elle ose la toucher, je la buterai, donc...
— Ok, je vois. Pour en revenir aux marches, sache que tu aurais pu me laisser sur ton canapé, il n'y aurait pas eu de problèmes !
— Ah non ! Le canapé est neuf, hors de question que tu viennes baver ou vomir tes boissons sur le cuir !
— D'ailleurs, je ne connaissais pas la chambre dans laquelle je me trouvais.
— Ah oui, normal. Cela fait désormais un mois que je l'ai entièrement retapée. C'est l'ancien dressing. J'ai décidé de faire une nouvelle chambre d'ami, puisque cela commence à être difficile de faire venir les amies de Sara à la maison. Il n'y a jamais assez de place.
— J'ai bien cru que j'avais découché...
— Haha, non, ça ne risque pas ! Enfin, quoique... Tu t'es plutôt bien débrouillée !
— Comment ça ?
— Bah, tu as réussi à pécho !
— Quoi ?
— Ne me dis pas que tu ne t'en souviens pas !
— Je ne m'en souviens absolument pas. Putain Jess, c'était qui ?
— Je ne sais pas, aucune idée. Mais vous êtes restés plus d'une demi-heure à vous bécoter sur la piste de danse. Il semblait assez heureux d'avoir un corps pareil à sa disposition à en juger la façon dont il te tripotait le derrière.
— QUOI ?! Tu te fous de moi ? Et je l'ai laissé faire ?
— Oui, tu appréciais même plutôt bien, tu faisais de même.
— Oh putain.
— Il est rare que tu le dises, celui-là. Je ne vois pas où est le problème.
— Je ne le connais pas ! Pire encore, j'ai embrassé quelqu'un que je n'aime pas !
— Oui, et ?
— Tu ne pourrais pas comprendre Jessica. Tu as passé ton adolescence et tes années post-bac à te taper tout ce qui te semblait juteux avant que tu ne rencontres Sara.
— Hé ho ! Surveille ton langage ! Ce n'est pas de ma faute si tu as kiffé ce moment précieux avec ce gars sexy.
— Ah ! Parce qu'en plus, il était sexy ?
— Oui, voire même plus encore.
— Oh putain.
— Deux fois en l'espace de cinq minutes. Waouh !
— Je ne pensais pas que j'oublierai mon premier baiser.
— Ne t'inquiète pas Em, ce n'est pas si grave. Ce n'est pas non plus ta toute première fois.
— Je sais, mais c'est assez frustrant de ne pas s'en rappeler. Je suis sûre qu'il n'a pas pris mon numéro de téléphone et que même si ça avait été le cas, il ne m'aurait pas appelée. C'est peine perdue, je n'arriverai jamais à trouver une personne qui m'aimera, moi et ma pâtisserie.
— Ma petite Juliette ! Tu vas devoir arrêter de pleurer, car des Roméo, il y en à toutes les rues, il faut simplement se bouger le cul !
— Oui, mais le mien est sédentaire !
— C'est ton cerveau qui est sédentaire !
Je lui tire la langue en guise de réponse, puisque je me retrouve sans argument. Ses yeux s'ouvrent en grand, comme si un éclair de génie venait de lui traverser l'esprit. Je la regarde étonnée, m'interrogeant sur ce qu'elle pense.
— Tu sais quoi ? Je vais me mettre à chercher cet homme. Je suis sûr qu'il vient de la ville, une fois retrouvé, peut-être que vous pourriez vous revoir.
— Ah, génial.
— Cache ta joie.
— Mouais.
Deux heures plus tard, Sara est rentrée, elles se sont embrassées. Ne voulant pas tenir la chandelle plus longtemps, je quitte ma meilleure amie et prends un taxi pour rentrer. Arrivée chez moi, je balance mon sac sur la commode — qui est une victime depuis le début et qui le restera — et me hâte vers mon lit. J'ai encore sommeil. Je ne vais pas ouvrir la pâtisserie avant cette après-midi, je pense. Je tombe sur le matelas et il ne me faut pas bien longtemps pour m'endormir.
BZZZZZ !!! BZZZZ !!! BZZZZZ !!! Mes yeux s'ouvrent, pourquoi mon portable se met-il à vibrer ainsi ? Après avoir poussé un grognement, je me lève, et remarque que je suis repartie me coucher toute habillée. Je me dirige vers la commode dans le vestibule et cherche mon cellulaire dans mon sac. Je ne devais pas avoir le sommeil lourd pour avoir entendu de telles vibrations. Je le déverrouille et vérifie mes notifications. Un logo inhabituel figure sur ma page d'accueil, j'ouvre l'une des annonces et me retrouve sur une application que je n'avais jamais vu. Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Je tapote et me retrouve sur une image : la photo d'un homme de 25 ans, blond, aux yeux bleus qui semble m'avoir "liké". Je ne comprends pas, les pubs sont vraiment insupportables. Soudainement, je reçois un message de sa part.
Hein ? Quoi ?
14 commentaires
coeurimpulsif
-
Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
-
Il y a 4 ans
La Plume d'Ellen
-
Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
-
Il y a 4 ans
La Plume d'Ellen
-
Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
-
Il y a 4 ans
MiXado
-
Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
-
Il y a 4 ans
Gottesmann Pascal
-
Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
-
Il y a 4 ans