Fyctia
Chapitre 7
Hugo
A midi, je n’ai pas mangé avec William vu que Camille m'a réquisitionné pour les paroles de sa chanson. Je suis habitué à ce que l’on se voit en tête à tête pourtant je ne sais pas si c’est l’idée que l’on regarde un film ou qu’il vienne chez moi mais ce qui est sûr c’est que je n’ai jamais autant appréhender de le voir. Je dirai que je suis bizarrement autant impatient qu’anxieux, un savant mélange qui fout allégrement le bordel dans mon estomac depuis que l’on s’est quitté ce matin.
Après ce cours il me reste deux heures avant que William n'arrive chez moi ce qui est à la fois long et court. Je n’écoute que d’une oreille discrète mon professeur de musicologie en repassant dans mon esprit tout ce que je vais devoir faire à commencer par le ménage, me doucher, ranger les habits sur ma chaise de bureau...
Lorsque le professeur nous libère enfin, je me dépêche de ranger mes affaires ce qui alerte la personne qui partage ma table.
- Tu sembles encore plus presser que d’habitude. Ton petit William te manque ? Me dit Camille en se moquant visiblement de ma précipitation.
- Ha ha ha…
- Il t’attend dans votre salle ?
- Alors déjà ce n’est pas « notre » salle et ensuite il est possible que… Hum… Il vienne chez moi ce soir.
- Oh... Vous passez à l'étape supérieur.
Cette réflexion me fait lever les yeux au ciel, iel adore spéculer sur ma vie et plus particulièrement sur ma vie amoureuse qui avoisine le calme plat depuis ma naissance.
- Alors là pas du tout. Dis-je d’un ton blasé pour tenté de limiter son intérêt. Il vient juste regarder un film chez moi.
- Quel film ?
- Hum… Titanic.
- Rien que ça... Un film très romantique, dis donc. Réplique-t-iel en enfonçant une porte ouverte.
- Sa culture cinématographique est une véritable catastrophe, c'est seulement pour ça que j’ai accepté de l’inviter.
Je sors de l’amphithéâtre toujours en compagnie de Camille qui ne semble pas comprendre que la soirée de ce soir ne sera pas le date parfait et romantique qu’iel s’imagine.
- Tu penses qu’il va t’offrir des fleurs ? Demande-t-iel, me faisant à nouveau lever les yeux au ciel et même secouer la tête.
- Quoi ? Non ! Aucune chance. Pourquoi il ferait ça ?
- C’est plutôt impoli de venir les mains vides…
- Je squatte chez toi en permanence et je n’apporte jamais rien…
- Ouais mais toi, tu es un vrai rat mal éduqué… Sinon tu comptes lui dire ce soir ?
- Euh non… Dis-je en prenant un autre couloir pour l’abandonner sur place. Bon je te laisse !
- Tu devras lui dire un jour… A demain !
Je sais ! Mais aucune chance que l’on parle de ça ce soir. Bordel, j’étais déjà bien assez stresser, Camille n’avait pas besoin d’en rajouter une couche !
J'arrive chez moi en un temps record, j’habite dans une résidence à dix minutes à pied de ma fac de musique, ce n’est pas le grand luxe mais les parties communes sont saines et mes voisins silencieux.
Une boule de poils m'accueille dès que je passe le seuil de ma porte d’entrée. J’ai toujours rêver d’avoir un chat mais ma mère était soit disant allergique, finalement le destin a mis ce magnifique chat à poils gris et noirs alors qu’il était tout bébé sur mon chemin juste après mon emménagement. Notre rencontre tient du miracle, j’avais passé comme bien souvent une vraie journée de merde, j’étais au bord du gouffre et c’est en jetant ma poubelle que j’ai entendu un faible miaulement adorable. Ce soir là, pour la première fois depuis une éternité je n’ai pas pleuré, j’ai passé ma soirée à le nourrir et le laver, à rire en le regardant découvrir son nouvel environnement et surtout à le câliner.
Je referme la porte et me baisse pour caresser son doux pelage soyeux.
- J'espère que tu es prête, McGonagall, on va avoir de la visite ce soir...
Oui, mon chat se nomme McGonagall comme la professeure de métamorphose dans Harry Potter. Je ne regrette pas ce choix, mon chat est selon moi bien plus intelligent que la moyenne et je trouve que ce nom lui va à ravir.
Pour preuve un miaulement me répond, je la caresse à nouveau en souriant .
Bon c'est pas tout mais j'ai des chose à faire !
***
Je me regarde rapidement dans le miroir, je n’aime pas mon reflet mais je vérifie que mes cheveux encore humides sont en ordre puis sors de la salle de bain. Je contemple mon petit appartement avec satisfaction, il est parfaitement rangé. En fait tout semble en ordre sauf moi qui stresse stupidement pour rien. William est une jeune homme charmant qui a pour principale qualité de me mettre à l’aise en comblant mon manque cruelle de conversation et de repartie, j’aime beaucoup être en sa présence et je suis persuadé que je vais passer une bonne soirée mais en attendant son arrivé, mon angoisse ne fait qu’augmenter.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté debout comme une con au milieu de mon salon mais c’est la sonnerie de ma porte qui me sort de mon introspection. Je souffle un grand coup et me dirige vers l’entrée le cœur battant à tout rompre.
J’ouvre la porte avec enthousiasme mais ce que je découvre me fige complètement. Déjà William porte un jean, c’est la première fois depuis que je le connais que je le vois porter autre chose qu’un jogging ensuite une magnifique chemise blanche moule à la perfection son corps athlétique, ses bras sont savamment mis en valeur grâce aux manches qu’il a prit soin de relever mais ce qui est plus marquant c’est l’immense bouquet de lilas qu’il tient dans ses mains. Mon chat miaule et vient se frotter à mes pieds me sortant de ma torpeur.
Mon dieu j’espère qu’il ne m’a pas vu le scruter de haut en bas avec application !
Heureusement pour moi, lui aussi semble un peu perdu, ce qui est sûr c’est que ce n’est pas par ma tenue vu que de mon côté je porte un simple pull en laine trop grand...
- Salut…
- Salut Hugo. Tiens… Dit-il en me tendant le bouquet.
- Merci c’est trop, tu n’avais pas apporter quelque chose.
- Noé a dit que je ne devais pas venir les mains vides, il m’a conseillé de prendre fleurs. Je n’y connais rien alors j'ai pris celles que je trouvais les plus jolies.
- C'est gentil, elles sont magnifiques... Entre je t'en prie.
Il rentre et je ferme la porte derrière lui. Cela me fait assez bizarre de le voir chez moi, ma maison semble toute petite avec lui a l'intérieur. McGonagall est toujours dans mes pattes et s’approche de lui pendant qu’il retire ses chaussure. Je souris en voyant William lui caresser affectueusement la tête.
- Comment s'appelle cette beauté ? Demande-t-il en relevant les yeux vers moi.
- McGonagall.
- Comme dans Harry Potter ?
- Oui. Je retire ce que j'ai dis tu n'as pas une culture cinématographique si pourri que ça...
- Hé ! Tu avais eu la politesse de ne pas me le dire en face ce matin…
Je savais qu’il parviendrait à me détendre et je n’hésite pas une seconde à rire de son air renfrogné.
2 commentaires
Pjustine
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Il y a 4 mois
Mély
-
Il y a 3 mois