Forever_Books0 Sur les traces d'une Oméga - L'appel de la Louve Chapitre 7 - Partie 2

Chapitre 7 - Partie 2

Shanarielle



— Maya t’attend pour ton entraînement, propose le Prince en caressant doucement les cheveux de l'enfant dans un geste affectueux, vas-y je te rejoindrai plus tard dans la matinée.


Sans demander son reste, il fuit ce couloir illuminé de néons industriels qui agressent les rétines.

Il détale sans se retourner.


Dans un souffle presque imperceptible qui me chatouille l’oreille la douce voix de ma sœur me parvient :


— Tu n’as qu’un mot à dire.

— Je te le déconseille fortement, contre attaque-t-il froidement. Quand bien même vous essayeriez de quitter cet endroit. Vous ne seriez déjà plus en vie avant de revoir la lumière naturelle. Alors maintenant, vous allez obéir comme les petites chiennes que vous êtes et arrêter de me faire perdre mon temps.

— Pourquoi est-on là, je lui demande méfiante.

— Pour des examens de routine, la voix grave et tranchante de l’individu finit de me convaincre qu'il ne tolérera aucun refus de notre part après avoir projeté de rouler son protégé.


Ma gorge se noue à double tour. J’avance comme un automate dépourvu de toute pensée cohérente vers la salle ouverte à une vingtaine de mètres de nous. Opaline me retient le bras, la voix tremblante.


— Shana, non…


Je la regarde et esquisse une grimace souriante incapable de plus, puis je lui retire doucement la main de mon bras. Je passe devant cet être ignoble qui me dépasse d’une bonne tête et demie.

Sans avertissement, les mains de Noah me poussent dans un sas sombre, l'obscurité m'enveloppant comme une toile d'araignée oppressante. La pression de ses paumes me contraignent à avancer vers l'incertitude. Chacun de mes pas éveille une vague croissante d'appréhension.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine, c’est l’unique son que je suis capable de discerner. Mes pensées tourbillonnent dans un maelström catastrophique de peur et de confusion. Il va nous le faire payer. C’est une certitude.


Plus loin, dans une grande salle faiblement éclairée, une silhouette assise nous attend. Vêtue d'une blouse blanche et coiffée de lunettes. Les sourcils grisonnants de ce très certainement docteur Po… Je ne sais plus quoi, semblent me juger en me scrutant avec une intensité troublante.

Une boule de nervosité se forme dans mon ventre tandis que je me tiens face à cet homme mystérieux tapi dans la pénombre.

La porte claque derrière moi et j’entends ma sœur crier et se débattre. Noah ne m’a pas suivie comme je l’imaginais.


— Où l'emmène-t-il ? Je murmure la peur crispant mes muscles.


L’homme ne me répond pas mais incline simplement la tête en direction d'une vitre noire sur le côté gauche de la pièce.

J'ai beau me concentrer pour discerner l’autre côté, je ne vois rien d'autre que mon ombre. Je m’avance vers cette baie vitrée pour tenter de voir ou d’entendre quoi que ce soit mais rien ne me parvient. La pièce de l’autre côté doit être insonorisée comme celle d’hier soir.

Merde.


Comment m’assurer qu’elle aille bien ? J’ai passé un accord avec lui mais je crains qu’Opaline, fougueuse comme elle est, ne le pousse trop loin et qu'il ne respecte pas sa part du marché.

Je me retourne sur le qui vive quand Noah revient quelques instants plus tard et claque la porte.

Son visage est indéchiffrable.

Ses yeux sombres ne me révèlent aucune émotion, aucun vice en latence. Cette constatation me glace d’effroi, un caillou me tombe dans l’estomac déjà malmené en cette matinée agitée. Il ne laisse rien paraître et c'est encore plus effrayant.

J’ai l'amère sensation d'avoir le rôle de la souris quand lui joue celui du chat. Il est en train de jouer avec son dîner.


— S’il vous plaît, faites ce que vous voulez de moi mais épargnez lui tout ça. Je l’implore en me préparant aux tests à venir.

— Tu n’es plus en position de négocier quoi que ce soit.


Sa présence me faisant reculer instinctivement. Je m'éloigne de la vitre pour ne pas me retrouver acculée. Mes doigts cherchent un soutien quelconque mais ne trouvent que le vide avant de se heurter brutalement contre quelque chose de froid. Un cri étouffé jaillit de mes lèvres en découvrant qu’il s’agit d’une table d’examen médical.

Il ordonne d'un ton impérieux de m'allonger sur cette table et de ne pas faire d’histoires, son regard dénué de toute compassion. Mes membres tremblants obéissent comme une machine intelligente à son commandement pendant que mon esprit se paralyse.


Une fois allongée, il se penche au-dessus de moi, malgré la quasi obscurité je distingue son regard inquisiteur. Le sourire cruel qui s’installe sur ses lèvres me fait frissonner. Son doigt pointe vers la vitre noire, rappelant que nos actions sont surveillées, nos moindres mouvements scrutés par ma cadette.


— Tu es la grande sœur, montre lui l’exemple et arrête de trembler comme une feuille, ce ne sont que des examens de routine. Pas de quoi en faire tout un drame.


Soudain, un son mécanique se fait entendre et l'obscurité sinistre de la pièce laisse place à une lumière de synthèse aveuglante. Je ne peux m'empêcher de protéger mes yeux de mes mains le temps qu’ils s’acclimatent à cette luminosité criarde.

Autour de moi, je découvre des équipements médicaux contre les murs, éclairés par une lumière blafarde qui accentue leur aspect inquiétant. Une vague de panique m'envahit. Je suis dans un putain de bloc opératoire, ou pire encore un laboratoire, un lieu de souffrance et de désespoir.


Le pull de mon tourmenteur est troué à certains endroits, c’est l’unique indice d'une potentielle altercation entre ma sœur et lui.

Aucune trace de sang n’est visible sur ses vêtements. C’est plutôt bon signe. Enfin, j'espère.

Détaillant lui-même mon examen visuel, il sourit et se penche encore plus près de moi, son souffle chaud et mentholé caresse mon visage. Son regard sadique étincelle d'une lueur malsaine alors qu'il murmure d'une voix sifflante :


— Bienvenue dans ta nouvelle demeure Shanarielle, tu resteras ici jusqu'à ce que je comprenne ce que tu es.


Je me fige.

Mon cerveau disjoncte.

Je suis sur le point de devenir un rat de laboratoire et ma sœur va assister à ça. Je saisis son pull pour l’implorer d'épargner la vision future des examens à Opaline.


— Qui t’a autorisé à me toucher ? Bats les pattes ! Me crache-t-il mimant une expression de dégoût en repoussant mes mains tout en reculant hors de portée.

— Pitié… je sanglote ne pouvant plus retenir davantage les larmes qui me submergent.


Il m'inspecte pendant un moment et je nourris l’espoir fou qu’il soupèse le pour et le contre d'accéder à ma requête puis reprend dans un rictus :


— Docteur Powell, la patiente est prête, vous pouvez commencer la procédure.


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5 commentaires

Zebuline

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Il y a 9 mois

ail ail mais que va t'il lui faire ?? c'est étrange ce retournement de situation je n'avais pas l'impression que ça irai dans ce sens 😩 ça promet maintenant elles sont séparées

Forever_Books0

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Il y a 8 mois

surprenant mais est ce que ça te parait incohérent ?

Jessica Goudy

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Il y a 9 mois

Soutien 👏✒️

Ady Regan

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Il y a 9 mois

Oh non, c'est horrible ! Ce Noah me laisse perplexe... j'ai vraiment envie qu'il soit un gentil, mais il me facilite pas les choses 😵‍💫
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