Forever_Books0 Sur les traces d'une Oméga - L'appel de la Louve Chapitre 5 - Partie 4

Chapitre 5 - Partie 4

Opaline

Quelques minutes plus tôt.


Ses sanglots secouent son corps frêle et chaque larme qu'elle verse me perfore la poitrine. Elle mérite tant de comprendre pourquoi je lui ai caché la vérité. Mais comment lui expliquer quand elle est si vulnérable et fragile ? Comment trouver les mots justes ?


Une vague de culpabilité me submerge.

Je la serre un peu plus fort contre moi, priant silencieusement pour qu'elle trouve la force de me pardonner un jour. Je l’adore par-dessus tout, et pourtant, je lui ai menti avec aplomb pendant des années sur ma véritable nature.


Un jour, quand nous sortirons de cet enfer, je lui révélerai chaque détail de mon passé. Je lui partagerai tout sans aucune retenue. Mais en attendant, je prendrai soin d’elle comme elle l’a toujours fait pour moi.


Lorsqu'elle relève lentement la tête, son regard saphir est empli de douleur et d'incompréhension. Je lui dois une vérité, pas celle que j’aimerais lui donner aujourd'hui, mais celle qui lui suffira.

Pour le moment.


Très vite, ses petits doigts caressent avec bienveillance mon visage. Des gouttes salées roulent malgré moi sur mes joues. Ma poitrine me fait souffrir tandis que mon cœur plonge dans des profondeurs abyssales.


— Tu as encore mal ? M’interroge-t-elle sérieusement préoccupée par la plaie de mon cou.


Elle scrute chaque parcelle de mon corps à la recherche du moindre indice. Je la rassure en lui montrant ma peau, rosée mais cicatrisée, seul vestige de l'épreuve des crocs du loup la nuit dernière.


— Tu as beaucoup de choses à m’expliquer, reprend-t-elle déterminée. Je pense que je mérite de connaître toute la vérité.


Ma salive passe de travers, je hoche la tête et la guide à travers la pièce. Nous nous asseyons sur la couette du lit en silence. Je joue distraitement avec ma tresse à moitié défaite quand je me lance :


— Un samedi soir, tu étais rentrée de ton cours de poterie, nous étions absentes avec Maman. Quand nous sommes rentrées, tu nous attendais le regard boudeur et les bras croisés sur ton pyjama quand tu t’es rendue compte que nous étions parties faire une randonnée sans toi. Tu avais trouvé cela tellement injuste.


— Oui ! Je me souviens, j’étais furax ! me lance Shanarielle en rigolant, franchement.


Ce son. Un vrai bonheur pour les oreilles. Son bonheur est communicatif et fait ressortir une once de décontraction en cet instant qui me donne le courage de poursuivre.


— Ce que tu ignorais, c'est que c'était précisément ce jour-là qu'une douleur lancinante sous ma peau m’a envahie. Pendant que tu étais absorbée dans ton travail à l'atelier, j'étais en train de vivre les premiers signes annonciateurs d’une transformation. Désarmée et incapable de sortir de mon lit, j’ai appelé Maman et Papa qui étaient en bas. La métamorphose commençait et elle était intense et terrifiante. Chaque cellule de mon corps prenait feu. Mes os s'étiraient et se déformaient, tandis que des poils drus transperçaient ma chair. C’est une sensation indescriptible tant qu’on ne la vie pas une fois… C’était une sorte de fusion entre une souffrance infernale et une puissance incroyable. Ils m'ont guidée à travers chaque étape, m'ont expliqué ce que j'étais en train de devenir, ce que cela signifiait pour notre famille. Quand mon corps a pris la forme d’un loup, j'étais angoissée. Ils ont essayé de me calmer mais c’est comme si je devenais apeurée de tout ce qui était humain, les meubles, les odeurs. Tout me paraissait dangereux, il fallait que je fuis ces murs. Du moins, c’est ce que ma louve ressentait à cet instant là, car elle avait pris le contrôle total de mon esprit et de mes mouvements. Les parents sont parvenus à me faire sortir de la maison et j’ai couru à travers les bois du domaine, là où la nature était dense et sauvage. Rassurante.


Le lui laisse le temps d'assimiler les informations et accueillir l'étendue de mes révélations.


— Shanarielle, nous sommes des êtres capables de changer de forme à volonté, des gardiens de la nature et les protecteurs de notre lignée. Malgré l’agitation que je ressentais je suis parvenue à m’apaiser et une connexion profonde s’est installée avec cette âme tapie que je ressentais en moi depuis toujours.


— Ta louve, murmure-t-elle, saisissant de qui je parlais


Je confirme sa théorie par un mouvement d’appréciation.


— Papa était rentré pour t’accueillir pendant que Maman et moi sommes allées courir toute la journée dans la forêt de Cœur d’Alene. J’ai alors embrassé notre héritage, même si cela a parfois signifié de faire face à des défis que je n'aurais jamais imaginés tels que t’omettre ce que nous étions.


— Mais pourquoi, qu’ai-je pu faire pour ne pas mériter votre confiance ? S’insurge-t-elle en m’attrapant la main dans les siennes avec précipitation et désarroi.


— C'est là que tu fais fausse route. Je sais que cela peut sembler injuste, mais crois-moi, ce n'était pas une décision facile pour eux de te laisser dans l'ignorance. Ils voulaient te protéger, te préserver de cette réalité, souvent dangereuse pour des métamorphes non liés à une meute.





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3 commentaires

Mélanie Nadivanowar

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Il y a 8 mois

C'est très intéressant de passer au point de vue de Opaline 😄😄👍. Je trouve dommage par contre qu'elle lui dit intentionnellement qu'une infime partie de la vérité 😔😔

nofaceuser

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Il y a 10 mois

Like de soutien 🌸. N’hésite pas à faire de même pour mon histoire « kill and win ». Soutenons-nous ;)

CarlaRN

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Il y a 10 mois

Like de soutien 💕💕
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