isabella Suis timide et je ne me soigne pas Home sweet Home (2)

Home sweet Home (2)

Notre conversation ne change bien évidemment pas de cap car l'ancienne institutrice passionnée, se réveille trop contente de partager ses souvenirs avec moi et ses critiques aussi.


- On voudrait tout changer à coup de réformes et de nouvelles politiques et au final on avance à pas de fourmis.


J'essaie de soutenir l'échange avec des points positifs.


- On commence à observer de plus en plus l'enseignement dans les autres pays. Les méthodes comme Montessori et Singapour pointent leur nez chez nous.

- C'est quoi ça ?

- De nouvelles techniques d'apprentissage. Pour résumer, Montessori est une pédagogie éducative qui est basée et privilégie la liberté de l'enfant. L'autre méthode apprend à aimer les mathématiques. Les enfants de ce pays ont les meilleurs scores de réussite dans ce domaine, il paraît.

- Oui bien sûr tout cela est très bien. Moi je prétends que notre école d'antan était parfaite. Si je suis correctement ce que tu me dis, j'ai pratiqué sans le savoir Monte... machin et Singapour en même temps.


Mes petits choisissaient eux-même leur lecture. Ils adoraient amener en classe un livre de leur maison. Pour d'autres, c'était un dessin, ou une plante, un bouquet de fleurs, un insecte et c'était le début d'une belle leçon improvisée.

- C'est vrai. J'ai eu l'expérience. Je me souviens avoir amener une taupe que mon grand-père avait capturé. Beaucoup d'entre nous n'en avions jamais vu ni touché. Forcément, elles vivent sous terre. J'étais fière. Et je garde en mémoire la douceur de son pelage. Jamais je n'en ai recroisé.


- Tu vois, je crois que tu as eu une bonne maîtresse.

A ces mots, ses petits yeux brillaient d'une lueur particulièrement douce et rêveuse.


- Pour les leçons de mathématiques je privilégiais en premier l'extérieur et la nature. Nous faisions des jeux de balles, des chasses aux trésors, des rondes, des marelles personnalisées. Bref du concret pour mieux intégrer ensuite le raisonnement mental. Nous avons construit une cabane aussi qui nous a permis d'aborder les mesures doucement.

Ils apprenaient un millier de choses sans le savoir.

- Oui c'est tout à fait cela. Malheureusement la nouvelle génération est paresseuse. Nous les laissons devant les télévisions, les tablettes et des applications font le boulot à notre place.

- Tu as des enfants petite cachottière ?

- Oui deux amours . Pour le premier l'école était compliquée pour la deuxième en revanche c'était très facile.

Son regard vers moi est tendre et complice.

Elle se lève doucement en grinçant et se dirige vers une pile de journaux posés sur un guéridon.

- J'ai lu dernièrement que les élèves français étaient mal placés.

Tiens regarde cet article. Je conserve toujours la presse qui parle de l'école. Elle me tend un magazine "L'Eco" ouvert et plié à la page où se situe l'article.


"Les élèves français seraient parmi les plus stressés et les moins disciplinés des pays de l'OCDE*. Deux freins majeurs à l'apprentissage. Surtout dans les établissements où les enfants d'origine immigrée partent avec un handicap culturel et linguistique. Pour les aider, les écoles de la très métissée Vancouver (Canada) utilisent un outil pédagogique surprenant. Baptisé MindUp. Il mêle exercices de relaxation, leçons d'empathie et cours d'optimisme. Mesuré en 2015, son succès est sans appel : les incivilités diminuent, le bien-être des écoliers augmente, tout comme leurs résultats en maths. Si bien que la Colombie Britannique a fait du "développement personnel et social" l'un des fondamentaux à acquérir, l'égal du "lire-écrire-compter".


- Oui nous restons très en retard et je pense que pour les langues, c'est une catastrophe.

- Nous avançons mal. Elles sont proposées dès la maternelle, bravo ! Mais encore et toujours avec le papier, l'écrit. Là, oui, on perd du temps. L'oral n'est pas développé et sans lui c'est l'échec.

- Moi, ça me va l'écrit. Je souris en lui rappelant que je suis timide.

- En résumé de tout cela, ma belle, nous ne sommes pas assez ouverts à l'expression libre et naturelle.

Trop de paperasse inutile et sans saveur pour les enseignants et les enfants.


Si demain j'ouvrais l'école idyllique, ce serait celle des rêves et des possibles, nous chanterions tout le temps, nous danserions et les papiers nous en ferions des cocottes, des avions, des arbres, des fleurs, des chats, des poissons, des soleils.......






*Organisation de coopération et de développement économiques

Tu as aimé ce chapitre ?

1 commentaire

Zalma

-

Il y a 6 ans

Et tous mes encouragements à poursuivre l'histoire !
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.