Fyctia
Prologue
La strychnine est un alcaloïde très toxique extrait de la noix vomique. À très faible dose, ce poison a des propriétés très stimulantes sur le système nerveux central. Il accroît le goût, l'odorat et la vue. À dose moyen, il augmente l'amplitude respiratoire. À forte dose, il est mortel...
(Source Wikipédia)
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Il fouille dans son chevet, assis sur le bord de son lit, sans trop savoir ce qu'il cherche. Depuis quelques jours, il déambule comme un automate entre ses quatre murs d'appartement. Ses yeux cernés et rougis par le manque de sommeil qui accentuent son teint blafard et la léthargie dans laquelle il se trouve. Ses joues se sont creusées, sa barbe mange son visage pourtant si bien entretenu d'ordinaire.
Il sort un morceau de tissu rouge et son parfum embaume aussitôt la petite pièce. Il l'attire sur son visage et hume l'odeur à s'en étourdir. Son cœur saigne depuis cinq jours. Un flot de douleur et de sang comprime son organe dans sa cage thoracique.
Il n'a jamais autant souffert et putain qu'il a mal... Mal à en crever... Mal aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur...
Et si...
Et si il avait écouté ce putain de cœur, il n'en serait pas là, à s'apitoyer sur cet étoffe.
Mais il n'a pas voulu l'entendre... Il était bien plus fort que ce stupide sentiment qu'il ne voulait pas comprendre.
Pour elle...
Juste pour elle, il aurait dû, mais il ne l'a pas fait... Par orgueil... Pour son amour-propre... Et maintenir son emprise au-dessus de tout.
Il ouvre ses yeux pleins de larmes et observe une feuille, pliée en quatre, glissée dans le fond de son meuble. Ses longs doigts épais saisissent le papier et ses tremblement s'intensifient lorsqu'il reconnait son écriture à elle.
À celle qu'il vient de perdre, alors qu'il était enfin prêt à tout lui donner.
Sa respiration devient dure... Son palpitant explose dans sa poitrine... Il est mal... Très mal... Mais il ouvre la feuille de papier et après une courte hésitation, il lit les mots noirs écrits sur le fond blanc.
" Échec et mat... Tu as perdu...
Je ne suis plus, mais j'ai gagné... À ma façon, c'est moi qui remporte la partie.
Tu as dit que ce n'était qu'un jeu... Au départ je n'ai jamais voulu commencer, mais tu as posé le premier pion et j'ai déplacé le second, par curiosité et ensuite le cercle infernal, dans lequel tu m'as conduit, m'a poussé à aller plus loin, toujours plus loin.
Comme un jeu d'échec, chacun a trouvé sa stratégie pour mettre en bérézina l'adversaire.
Un jeu dangereux, malsain et il fut un temps où j'y ai cru. J'ai cru que tu allais déclarer forfait et me laisser gagner.
Mais il n'y aurait eu ni gagnant, ni perdant, seulement l'espoir d'un nous.
Tu m'as haï autant que je t'ai aimé.
Oh oui je t'ai aimé, même si tu n'as jamais voulu entendre ces trois petits mots sortir de ma bouche.
Seulement aujourd'hui, je ne souffre plus de ce sentiment puissant à sens unique. Mon cœur s'est éteint avec lui.
J'ai gagné...
Gagné à nouveau ma liberté... Celle dont tu m'as privé pour cette stupide partie...
Je suis libre mon amour...
Je suis libre de t'aimer, sans souffrir de ne jamais pouvoir te le dire..."
20 commentaires
DameBlanche
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Il y a 8 ans
vetienne
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Il y a 8 ans
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amylee971
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Morganou
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Lou.R.Delmond
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LunaJoice
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Mogadarr (Mo Gadarr)
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Il y a 8 ans