Fyctia
Chapitre 2.2
Evy récupéra son téléphone sur le plan de travail et se dirigea d'un pas pressé vers son salon où son ordinateur reposait sur son petit bureau. Elle préférait largement travailler à l'université, où la bibliothèque lui offrait non seulement un large choix d'ouvrage pour trouver l'inspiration mais aussi de vastes plans de travail. Sur sa petite console ancienne qu'elle avait trouvée, pour une quarantaine de Livres seulement, dans une brocante, elle l'avait de place uniquement pour son ordinateur et un petit cahier ouvert. En général, elle utilisait plutôt un bloc-note et se retrouvait ensuite avec des dizaines de feuilles volantes à ne pas perdre pour retrouver les idées qu'elle avait notées en cours de chemin.
Elle ouvrit son ordinateur qui, puisqu'il était en veille, afficha directement le fichier de la sa lettre de motivation. Elle la fixa un petit instant alors que ses deux amies la regardaient, attendant qu'elle envoie ce mail, mais Evy relue chaque mot, cherchant la moindre tournure à modifier.
— Peut-être que je devrais encore la retravailler...
— Oh pour l'amour de Dieu Evy, s'impatienta Aly, envoie ce putain de mail.
Elle prit son courage à deux mains et prépara son mail en veillant a bien intégrer toutes les pièces jointes. Sa souris se glissa jusqu'à l'icône d'envoi et elle hésita, un frisson la parcourra le long de tout son corps, c'était maintenant ou jamais puisque cette occasion ne se présenterait jamais, et son cœur en avait parfaitement conscience puisqu'il battait de plus en plus vite. Derrière leur écran, ses amies l'encourageaient, elle ferma les yeux un instant et cliqua sur son trackpad faisant partir le mail vers la boîte de Maisie Payne, l'assistante de Jonathan Stevens.
— Woohoo ! cria Aly, je suis tellement de fière de toi ma Evy ! Promis juré, s'il ne te propose pas au moins un entretien, je n'irai plus jamais voir un seul de ses films.
— Ce n'est pas un peu excessif ? répondit Evy à la fois soulagée et amusée par la réaction de son amie.
Elles passèrent plusieurs heures au téléphone notamment parce qu'un homme avait sifflé Emma dans la rue alors qu'elle arrivait près de chez elle. Aly s'était complètement emportée et avait hurlé sur l'inconnu à travers l'appareil. Alors qu'Emma rentrait essoufflée dans l'appartement qu'elle partageait avec son fiancé, Evelyne finissait de faire revenir sa poêlée de légumes avec une petite aiguillette de poulet.
— Non mais vraiment certains hommes ont un gain sérieusement ! s'énerva encore Alysson.
— C'est parce qu'ils ont un truc à prouver laisse tomber, je ne fais même plus attention à eux, c'est leur donner ce qu'ils veulent, rétorqua Emma, lassée de la situation.
— Hum... C'est pour ça que je veux rester seule, ajouta Evy. Je ne veux pas tomber sur un connard, j'ai déjà assez donné comme ça.
— Ils ne sont pas tous comme ça, Emma et moi on est bien tombée je te signale !
— Oui mais plus je regarde les réseaux sociaux, plus j'ai l'impression que c'est ce genre de type qui se fait le plus remarquer, et les mecs bien restent bien cachés...
Evelyne savait à quoi s'en tenir en matière d'homme, toutes ses rencontres n'avaient pas été fructueuses quand elles n'étaient pas désastreuses. Elle suivait les plans de ses amies, mais dans les bars où elles allaient, les hommes qui osaient l'aborder, ou qui semblaient s'intéresser à elle, se révélaient toujours être des gros lourds et elle n'avait aucune envie d'en découvrir plus de leur personnalité. Alysson était mariée depuis six ans déjà à un assureur très charmant qui la rendait réellement heureuse au point où elle voulait un enfant de lui pour étendre leur amour plus que par obligation sociale. Quant à Emma, elle restait assez discrète sur l'intimité de sa relation, mais tous les moments qu'Evy avait partagés en la compagnie de son fiancé, lui laissait entendre qu'il serait bon pour son amie. Et c'est ce qu'elle leur souhaitait à toute les deux, de ne jamais connaître l'horreur d'être avec quelqu'un de possessif et violent.
1 commentaire
Gwenaële Le Moignic
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Il y a un an