Zatiak SOS Strip-teaseur pour Noël Chapitre 3 : Leçon de f... 2/4

Chapitre 3 : Leçon de f... 2/4

— Comment savais-tu pour la fondation éducative ? demande-t-elle à voix basse.


Je hausse les épaules, reprenant ma fourchette.


— Je ne savais pas. J'ai deviné. Les riches adorent parler de leurs œuvres caritatives.


— C'était risqué. Harrington aurait pu diriger n'importe quoi.


— Alors j'aurais improvisé différemment. C'est mon métier, Princesse. Lire les gens et leur donner ce qu'ils veulent voir.


Elle me regarde avec une expression que je n'arrive pas tout à fait à déchiffrer. Surprise ? Respect réticent ? Méfiance ?


— Tu t'en es bien tiré, concède-t-elle finalement. Mais ce sera plus compliqué avec ma famille. Ils seront moins faciles à impressionner avec des flatteries vagues.


— Je suis blessé par ton manque de confiance.


— Ce n'est pas un manque de confiance. C'est une évaluation réaliste de la situation.


Notre plat principal arrive – quelque chose d'artistiquement disposé sur une assiette immense avec une sauce réduite en zigzag qui a probablement nécessité trois heures de préparation. Je résiste à l'envie de demander s'ils servent aussi de la vraie nourriture en accompagnement.


Je prends mes couverts, et Juliette m'interrompt immédiatement.


— Couteau dans la main droite, fourchette dans la gauche. Et n'essuie pas la sauce avec le pain.


— Je sais manger, Princesse.


— Je te rappelle juste les bases. Ma mère remarque ce genre de détails.


Je coupe un morceau de viande avec une précision délibérément exagérée.


— Comme ça, Votre Altesse ? Ou préférez-vous que je mesure l'angle exact de mon couteau avec un rapporteur ?


— La moquerie ne te mènera nulle part, rétorque-t-elle. Et assieds-toi plus droit. Tu te voûtes.


Je m'exécute avec un soupir théâtral. Nous mangeons en silence pendant quelques minutes, jusqu'à ce que je décide de reprendre notre petit jeu.


— Alors, parle-moi de tes ex-petits amis.


Elle s'arrête en plein mouvement, sa fourchette suspendue entre l'assiette et sa bouche.


— Pardon ?


— Tes ex. Si nous sommes ensemble depuis trois mois, je devrais connaître ton passé amoureux. Au moins les grandes lignes.


— C'est inutile pour notre arrangement.


— Au contraire. Ta famille va forcément faire des comparaisons, poser des questions. Je dois savoir à quoi je suis comparé.


Elle repose sa fourchette, visiblement contrariée par cette direction de conversation.


— Il n'y a pas grand-chose à dire. Quelques relations sans importance pendant mes études. Une relation plus sérieuse qui s'est terminée il y a deux ans. Fin de l'histoire.


— Des noms ? Des détails ? La durée ? La raison de la rupture ?


— Pourquoi es-tu si intéressé ?


Je lui offre mon sourire le plus innocent.


— Je joue simplement mon rôle. Un petit ami de trois mois connaîtrait ces choses, non ?


Elle me fixe un moment avant de céder.


— Nash Hampton. Nous étions fiancés. Ça a duré trois ans. Il m'a utilisée, joué avec moi. Satisfait ?


La froideur de sa voix me prend au dépourvu. Il y a plus qu'une simple déception dans sa façon d'évoquer ce Nash. Il y a une blessure réelle.


— Désolé, je murmure, sincèrement cette fois.


— Ne le sois pas. C'était une erreur de jugement de ma part. Je ne la répéterai pas.


Le sous-entendu est clair : elle ne se laissera plus avoir par un homme. Ce qui explique peut-être pourquoi elle préfère en louer un pour les fêtes plutôt que de s'exposer à nouveau.


Je décide de changer de sujet.


— Ce tableau sur le mur là-bas, je commente en désignant une grande toile abstraite. C'est un Rothko, non ?


Elle suit mon regard, surprise.


— Oui, effectivement. Une reproduction, bien sûr, mais bien exécutée. Tu t'y connais en art ?


— Je reconnais certaines choses. L'architecture m'a introduit à différentes formes d'art.


Elle m'observe avec une curiosité nouvelle.


— Tu sembles avoir gardé un intérêt pour le domaine malgré ton... changement de carrière.


— On peut quitter l'école, mais l'école ne nous quitte jamais complètement.


Je laisse mon regard errer dans le restaurant, observant les autres clients. C'est un spectacle fascinant, cette haute société en représentation permanente. Les hommes dans leurs costumes sur mesure, les femmes avec leurs bijoux discrets mais coûteux, tous jouant le jeu du prestige et du pouvoir.


— Regarde la table près de la fenêtre, je murmure à Juliette. Le couple âgé.


— Les Morrison. Que leur trouves-tu de particulier ?


— Ils ne se sont pas adressé la parole depuis qu'ils sont assis, sauf pour commander. Elle vérifie constamment son téléphone sous la table. Il fixe toutes les femmes de moins de quarante ans qui passent. Mariés depuis des décennies et complètement déconnectés l'un de l'autre.


— C'est un mariage d'intérêts. Leur fortune combinée représente près d'un milliard.


— Et à la table d'à côté, le jeune couple. Ils sont sur leur premier ou deuxième rendez-vous. Elle rit trop fort à ses blagues. Il se penche excessivement quand elle parle. Ils essaient tous les deux de s'impressionner.


Juliette sourit légèrement.


— Tu es observateur.


— C'est nécessaire dans mon métier. Observer, analyser, adapter.


— Tu veux dire quand tu te déshabilles pour de l'argent ?


— Exactement, je réponds sans me laisser provoquer. Je dois déterminer rapidement ce que veut chaque public, chaque cliente. Ce qu'elles sont venues chercher. Parfois c'est juste du divertissement, parfois c'est un fantasme spécifique, parfois c'est... autre chose.


— Autre chose ?


— Une connexion. L'illusion d'être désirées, spéciales. Même si c'est juste pour quelques minutes sur une musique trop forte.


Un silence s'installe entre nous. Je vois qu'elle réfléchit à mes paroles, réévaluant peut-être sa perception de mon travail.


— Au fond, ce n'est pas si différent de ce que nous faisons ici, je poursuis. On joue des rôles, on crée des illusions, on donne aux gens ce qu'ils veulent voir.


— Ce n'est pas comparable, répond-elle un peu trop rapidement.


— Non ? Nous prétendons être ce que nous ne sommes pas pour que les autres obtiennent ce qu'ils veulent. Toi, une fille avec un petit ami convenable. Ta famille, l'illusion de la fille parfaite dans une relation parfaite. Moi, l'argent. Les mécanismes sont les mêmes, seule l'échelle change.


Elle ouvre la bouche pour protester, mais mon téléphone sonne, nous interrompant. Je vérifie l'écran.


— Je dois prendre cet appel, je m'excuse en me levant. Je reviens tout de suite.

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10 commentaires

L'amisolitaire 🔥

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Il y a 4 jours

Mais elle le tutoie maintenant. Est-ce fait exprès ?

Zebuline

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Il y a 16 jours

Je like juste ton dernier chap pour aider au déblocage, ton historie me tente bien ! Je viendrais te lire 😁et liker les autres chapitres à ce moment là

Zatiak

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Il y a 16 jours

Oh merci, c'est adorable 🥰 J'espère que ça te plaira !
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