Fyctia
Il existe ! Enfin, je crois…
Lorsque je me réveille, le lendemain matin, Louka dort toujours à mes côtés. Je regarde ses traits et je le redécouvre sous un autre jour, complètement différent de la veille. Là où, hier encore, je ne voyais qu’un homme au physique avantageux, certes, mais qui était juste mon meilleur ami, mon confident, aujourd’hui, j’y vois tout autre chose.
Mon regard caresse son corps et je sens à nouveau chacune de ses courbes sous mes doigts. Je me mordille la lèvre en me remémorant cet instant de pure volupté que nous avons partagé, lui et moi, et qui a signé à jamais un virage dans notre relation, dans notre amitié. Puis-je encore le considérer comme un ami, après la nuit merveilleuse que je viens de passer à ses côtés ? Non, définitivement, non ! Louka est tellement plus que ça à présent pour moi. C’est le premier homme qui m’a fait ressentir toutes ces émotions, dans ce moment coupé du monde. Il m’a fait l’amour avec tendresse et passion. Il a pris son temps, a veillé à ne pas aller trop vite, à prendre en note toutes mes réactions pour m’emmener un peu plus loin, un peu plus haut, à chaque minute de notre tendre ébat. Il m’a placée sur un piédestal, prenant en charge mon plaisir avant le sien, ce qu’aucun homme n’avait jamais fait pour moi. Il m’a traité comme une reine. Sa reine.
Je glousse comme une idiote en pensant à cela, me remémorant mes tergiversations de la veille.
— C’est moi qui te fais rire ? demande alors mon amant de la nuit.
— Non, c’est une bêtise à laquelle je pensais.
— À laquelle tu pensais en me regardant, donc…
Je ris de plus belle et me tourne franchement vers lui.
— Je me disais juste que j’avais sûrement trouvé mon prince charmant. Et que je ne laisserais plus jamais me filer entre les doigts…
Un éclair passe dans son regard. De façon subtile, très subtile, même, mais je l’ai vu. Et je sais qu’il l’a compris quand il me prend la main dans la sienne et m’envoie au visage la phrase que jamais je n’aurais cru entendre dans sa bouche. Pas après cette nuit. Pas après ces moments magiques que nous avons échangés.
Non, je refuse de croire qu’il soit comme tous ces autres mecs, pas après ça…
— Il faut qu’on parle Vic.
Ma respiration se bloque. Sous le choc, je tente de reprendre ma main, mais il m’en empêche. Il me tourne sur le dos et vient se positionner face à moi, les yeux plongés dans les miens.
— Respire, Vic.
Malgré moi, les larmes coulent sur mes joues. Je n’arrive pas à croire que lui me fasse ça…
Il relâche ma main pour venir essuyer les perles salées de la pulpe de son pouce, puis me sourit. Me sourit !?
— Pourquoi ?
— Pourquoi quoi ?
— Pourquoi tu me fais ça. Pas toi, non…
— Hey.
Tandis que je secoue la tête nerveusement, il bloque mon visage entre ses mains et dépose un tendre baiser sur mes lèvres. Lorsqu’il s’écarte, je le regarde encore plus ahurie qu’il y a quelques secondes. Encore plus paumée.
— Je ne suis pas comme ces mecs, Vic !
— Mais tu as dit que… Que…
— Chut, me rassure-t-il encore avec un autre baiser. Je n’ai rien dit du tout. Rien en ce sens en tout cas.
Je souris légèrement, pas complètement rassurée, mais un peu plus sereine malgré tout.
— Je ne comprends pas, avoué-je.
Il me sourit tristement et me caresse les cheveux avec tendresse.
— Ce soir, on rentre à Paris, je fais ma valise et demain, je prends la route pour plusieurs mois avec la tournée. Je ne suis pas sûr d’y arriver après cette nuit magnifique à tes côtés, Vic. J’en veux encore, j’en veux plus, mais je ne peux pas abandonner les mecs. Nos pères. Ils comptent sur nous et on bosse sur ça depuis de longs mois ! Sauf que, putain, j’ai eu trop peu de toi pour partir !
Je glousse, vraiment rassurée à présent, même si, effectivement, j’avais occulté cette partie de notre relation.
— Alors, donne-m’en plus tant qu’on peut encore, et je te promets qu’on réfléchira à tout ça plus tard.
Et c’est ce que nous faisons.
Puis, après avoir prévenu mon frère de ne pas nous attendre avant le décollage, nous avons recommencé, encore et encore. Même à notre retour à Paris, nous avons échangé des tonnes de câlins, de mots doux, avons essayé de nous rassasier l’un de l’autre, mais c’était clairement impossible.
Lorsque je l’accompagne au studio où il est censé rejoindre l’équipe, je comprends que, même si nous avons essayé d’arrêter le temps depuis hier, celui-ci vient de nous rattraper, de façon violente et irréversible. Louka ne me relâche que pour me permettre de saluer le reste de l’équipe, mais surtout à mon père et mon frère.
Ma mère vient près de moi tandis que le bus démarre devant nous et m’étreint tendrement tandis que je pleure le départ de l’homme qui vient de s’imposer dans mon cœur. Violemment.
— On finit par s’y habituer, tu sais.
— On a eu si peu de temps, avoué-je dans les bras de ma maman.
— Et bien, tu auras les weekends. Tu sais que je rejoins papa à chaque fois. Je t’emmène avec moi, comme autrefois, tu te souviens.
— C’est trop peu, maman. Je suis trop souvent passée à côté de lui, de nous. Je ne veux plus être séparée de lui.
— Je sais. Mais…
La phrase de ma mère est interrompue par mon portable. Papa Kam s’affiche à l’écran.
— Coucou ma pucinette, comment tu vas ?
Seul un sanglot lui répond.
— OK, je vois. Dis-moi, tu tiens à quel point à ton travail au journal ?
Je glousse.
— Au point où ça me nourrit, papa ! Je ne peux pas abandonner ça sur un coup de tête !
— Je n’ai pas parlé de coup de tête. Disons, si quelqu’un te faisait une autre offre, serais-tu prête à l’étudier ?
— De quoi tu parles, exactement ?
— Phil avait émis l’idée d’un journaliste qui nous suivrait, l’équipe et moi, durant la tournée. Une façon moderne de faire de la comm, selon lui. J’avais refusé en bloc, je ne voulais pas avoir un toutou qui me suivrait partout. Mais si c’est toi, c’est complètement différent et je pense que je serais même prêt à accepter !
— T’es sérieux ?
— Absolument ! Retourne-toi, ma pucinette.
Je m’exécute et découvre, avec un sourire radieux, que le bus revient dans la rue.
— Par contre, on n’a pas le temps de repasser faire ta valise. Maman t’amènera tout ce que tu veux ce weekend. En attendant, on trouvera une solution.
— Rejoins-le, m’intime ma mère, en m’étreignant avec amour.
— Je crois que quelqu’un t’attend dans le bus, ma pucinette, ajoute la voix de mon père, dans le combiné.
Je fais alors un dernier câlin à maman, puis fonce vers le véhicule, d’où sort déjà Louka, les bras grand ouverts et prêts à m’accueillir.
— Je t’aime, Vic, m’avoue-t-il, les lèvres pressées contre les miennes.
Je m’écarte légèrement et le fixe avec tendresse, puis lui sourit largement.
— Tu vois, j’avais raison.
— Sur quoi ?
— Les contes de fées, les princes charmants. Tout ça, ça existe bel et bien.
Il glousse, puis m’embrasse. Passionnément.
Je le savais, le prince charmant existe ! Et j'ai trouvé le mien !
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