Fyctia
Un jour, mon prince viendra...
Depuis que nous sommes rentrés à l’hôtel, mon blues est revenu. Il faut dire aussi que la joie de mon frère, dans l’attente de cette soirée, me désole ! Depuis qu’il a récupéré les coordonnées de cette Elena après notre balade, il n’a qu’une idée en tête : la rejoindre et passer un bon moment avec elle.
Bon moment… Avec ses critères, donc ! Me rappelant, sans le vouloir, mon état de désolation du matin même.
— T’arrête de tirer cette tronche ? me lance-t-il en sortant de la salle de bain.
— T’as jamais eu envie de te caser avec une fille ? lancé-je, sans réfléchir.
Il hausse le sourcil.
— Euh… Non.
Je tourne la tête vers la fenêtre de notre chambre, le regard triste et perdu dans le vague. Romuald vient s’asseoir près de moi et me serrer les doigts dans sa paume.
— Tu trouveras ton prince un jour, ma Viquette.
— Je pensais qu’il fallait que j’arrête d’y croire ?
— Non, il faut juste que tu arrêtes d’y croire dès qu’un mec te drague, c’est pas pareil ! À vrai dire, je suis même presque certain qu’il est là, pas loin, et qu’il attend juste que tu le remarques.
Je ricane.
— Sans rire ? Alors, faudrait peut-être lui dire de me faire des signes un peu plus francs parce que, jusque là, je semble être passée à côté !
Il glousse.
— Sans doute, oui. Ou peut-être que c’est toi qui n’ouvres pas assez les yeux !
Je plisse les paupières.
— Qu’est-ce que tu veux dire, exactement ?
— Qu’il faut que tu arrêtes de faire les mauvais choix ! Il fut un temps où ça te convenait, et c’était parfait. Mais crois-moi, les mecs qui couchent le premier soir, sans te connaître plus que ça, ne sont pas des princes charmants, sœurette. Loin de là !
Je glousse.
— Tu parles en connaissance de cause ?
— Exactement, m’assène-t-il sans l’ombre d’un doute. Mais crois-moi, la fille avec qui j’aurais envie de plus, je la respecterais bien trop pour ça. J’apprendrais à la découvrir tout doucement avant même d’oser lui faire un simple baiser.
— Tu veux dire que, même toi, tu saurais être romantique ?
Il sourit franchement.
— La vérité, c’est que je pense que tous les mecs le sont un peu, tu sais. Seulement, ils n’expriment ce côté qu’une fois qu’ils ont trouvé la bonne personne, celle qui efface toutes les autres par sa simple présence.
Je le regarde bizarrement. C’est qu’il a vraiment l’air d’y croire, en plus.
— Sauf que ça ne me dit pas comment le trouver ! Je fais quoi, moi, j’attends qu’il frappe à ma porte ?
Toc toc toc.
Romuald ricane, tandis que je le fixe toujours, attendant sa réponse. Il tapote mon genou, puis se penche vers moi et m’embrasse la tempe.
— Ouvre les yeux, p’tite sœur. C’est tout, me confie-t-il.
Puis il se lève et part ouvrir à notre ami. Quand je les vois tous les deux, apprêtés comme pour aller à la chasse aux conquêtes — après tout, c’est sûrement ce qu’ils ont prévu ce soir, non ? — je jette un regard à ma tenue et grimace. Une robe légère, souple pour me permettre de danser librement, mais sans chichi.
— Tu es magnifique, me rassure Louka, avec un regard appuyé et un sourire franc.
— Tu es sûr ? Je veux dire, vous, vous êtes tellement… et moi…
Romuald glousse encore en nous regardant tour à tour.
— Tu es parfaite, je t’assure ! insiste mon ami.
— De toute façon, je te rappelle que ton objectif est de ne pas rentrer accompagnée ce soir, donc…
— C’est vrai ! Merci de me le rappeler, p’tit frère, faut surtout pas que j’oublie ce léger détail !
Je file chercher mon sac, lorsque je l’entends demander à notre ami.
— D’ailleurs, j’ai un service à te demander. De ce que j’ai compris, Elena partage sa piaule avec une amie. Si elle et moi, ça venait à aller plus loin, est-ce que Viquette pourrait passer la nuit dans ta chambre ?
— Quoi ? me retourné-je vivement, tandis que je vois notre ami déglutir difficilement. Et tu ne t’es pas dit à un moment que, peut-être, Louka aussi aimerait ramener quelqu’un dans sa chambre ce soir ?
Mon frère fronce les sourcils et se tourne vers notre ami.
— C’est le cas ?
Louka se frotte la nuque nerveusement.
— Je… Euh…
— C’est oui ou c’est non ? insiste lourdement mon frère. Je pensais que tu devais la baby-sitter ce weekend, lui rappelle-t-il fermement.
— Putain, mais Ro !
— C’est bon, nous coupe notre ami. Il n’y a pas de souci. Bien sûr que tu peux venir dans ma chambre. Tu es la bienvenue, même.
Je le regarde et lui souris.
— Je te promets de me faire toute petite, je ne te gênerai pas et si tu trouves quelqu’un pour…
— Je ne trouverai personne. Pas ce soir. C’est avec toi que je partage mon lit cette nuit, et personne d’autre.
— Bah voilà, un problème de régler… Et p’t’être même deux, d’ailleurs… renchérit mon frère en me passant devant et en allant dans le couloir.
Je fronce les sourcils et regarde Louka.
— Comment ça, deux ? Qu’est-ce qu’il veut dire ?
Mon ami hausse les épaules, ne comprenant visiblement pas non plus où veut en venir Romuald. Je ferme rapidement la porte et cours derrière mon frère dans le couloir.
— Romu, pourquoi deux ?
Il appuie sur le bouton de l’ascenseur et, tandis que notre ami nous rejoint, il se penche vers moi et me murmure :
— Enlève tes œillères, sœurette.
Les portes de la cage métallique s’ouvrent, il me lâche et y pénètre. Louka lui, patiente à l’extérieur puis m’indique le chemin et, galant, me laisse passer devant lui avant de nous y rejoindre.
Lorsque nous arrivons dans la boîte, mon frère retrouve rapidement Elena, qui a eu la bonne idée de venir avec une amie. Génial ! Au moins, je ne serai pas la seule fille et je pourrai laisser un peu Louka vaquer à ses occupations. Pas que sa présence me gêne, au contraire, mais je sais bien qu’il avait prévu, lui aussi, de se détendre ce weekend et je refuse d’être celle qui l’en empêchera.
Tandis que mon cadet et sa conquête du jour se décident à rejoindre la piste de danse, Louka propose d’aller nous chercher des boissons, à Ana et moi. Il attend au bar depuis plusieurs minutes déjà lorsque je vois un type s’approcher de lui. Il regarde dans notre direction et me sourit, avant de secouer la tête à son interlocuteur. C’est le signal qu’il me fallait. Je refuse d’être celle qui l’empêchera de s’amuser ce weekend. Je me penche vers Ana et lui propose de venir avec moi sur la piste. Elle décline ma proposition, mais lorsque mon regard tombe à nouveau sur Louka, toujours en pleine discussion avec ce mec, je me résigne et me lève, seule. Ana me retient par la main alors que j’étais sur le point de partir.
— Dis-moi, je voulais juste te demander. Louka et toi, vous êtes ensemble ? Tu as des vues sur lui ou… ?
Je ricane.
— Non, absolument pas. Louka est…
— Et voilà, les filles. Un mojito et un Sex on the beach, nous coupe mon ami en revenant à la table.
— C’est gentil, mais j’allais danser. D’ailleurs, tu devrais t’amuser, toi aussi ! lui conseillé-je, avant de lui tourner le dos et d’aller vers la piste.
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Nathyeywrites
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