Fanny, Marie Gufflet Seconde chance Question embarrassante-Partie 1

Question embarrassante-Partie 1

— Des fois Jules, j’ai l’impression que tu as 25 ans ! Sérieux, quel jeune de ton âge sait déjà où il veut être dans 10 ans ? M’écrié-je, surprise et amusée.

— Trop fort ! Voilà, elle a bien résumé le fond de ma pensée, s’exclame Eva, morte de rire, les mains sur son ventre.

La belle rouquine se tourne vers moi, les yeux pétillants de malice :

— Alex, je n’arrête pas de lui dire d’être un ado normal ! J’veux dire, on agit d’abord et on réfléchit après, non ?

Les épaules avachies, Jules fronce le nez. Un tic qu’il fait lorsqu’il réfléchit. Il est sûrement à la recherche d’une autre citation pour corroborer ses dires.

Nous sommes là, assis dans ce pub, comme des jeunes ordinaires à siroter des milkshakes, hyper caloriques. Le goût sucré des fraises mélangé avec d’autres arômes, me met de bonne humeur.

— Ça y est ! « Si tu t’efforces d’être normal, tu ne sauras jamais à quel point tu peux être exceptionnel. » Claironne-t-il, tout joyeux. Pour votre culture personnelle les gonzesses, c’est de Maya Angelou !

— Tu vois, à chacun ses références ! Quand toi, tu cites je ne sais qui, moi j’ai dans la tête les One Direction : « Ne laisse pas un mec te faire sentir moche parce que quoiqu’il arrive, tu es belle avec ou sans lui.», se vante-t-elle, en papillonnant des yeux vers lui.

— Vous faites bien la paire tous les deux ! Dis-je, en pouffant de rire.

— Ne te moque pas trop Al, toi, tu as le don de nous sortir des mots que personne n’utilise de nos jours. On a l’impression que tu parles comme les vieux romans de ma mère ! Cal et moi, on en rigole à chaque fois.

— Ah bon ? Vous vous moquez de moi derrière mon dos, sympa !

Mon ton est ressorti un peu plus venimeux que je ne le souhaitais.

— Ohhh…on s’est vexée ? Continue Jules, feignant de bouder comme un enfant, les bras croisés sur son torse.

— Trêve de plaisanterie ! Il arrive quand l’amour de ma vie ?

— Ah oui, à ce propos, profitons que mon frangin ne soit pas dans les parages. Toi et lui, vous êtes à l’étape suivante ?

— Non ! M’emporté-je, horrifiée.

— Alors vous en êtes où au juste ? Demande-t-elle, sans détour.

— Euh…j’en sais trop rien !

Évangéline n’a pas froid aux yeux. Elle parle de sexe comme elle parle d’aller acheter un nouveau sac.

— OMG ! Eh bien, ça fait quoi, un peu plus d’un mois que tu sors avec mon frère, non ? J’peux t’assurer que c’est un record pour lui. D’habitude, lui et son…

— Ok ok, ça suffit avec les détails, sifflé-je, embarrassée de discuter de ma vie sexuelle avec elle.

— Eva, fiche lui la paix !

— Jules, si elle ne parle pas de sexe avec moi, avec qui va-t-elle le faire, hein ? Alexis, il faut vraiment que je t’apprenne deux ou trois trucs avant que tu te jettes dans la gueule du loup, ok ? Enfin de mon frangin !

— J’avais saisi oui !

— Tout d’abord, je ne pense pas qu’il ait déjà coucher avec une fille vierge. Il faut que tu en discutes avec lui. Deuzio, la première fois est rarement la meilleure, crois-moi sur parole ! Mais tu as de la chance, on sait s’y prendre dans la famille, se vante-t-elle, fièrement. Ah ah ! Cal a de l’expérience, donc tu as zappé l’étape humiliante de ne pas savoir quoi faire, il prendra tout en main !

— Et moi je pense que tu devrais prendre ton temps, intervient Jules.

— Attention, il va nous la jouer à la Edward dans Twilight. C’est un peu ringard, mais c’est mon Jules ! On l’apprécie comme ça !

— Je disais donc, avant qu’Eva ne me coupe la parole, de ne pas te presser. Tu es vierge, lui pas, mais s’il t’aime, il attendra que tu sois prête.

— Lui, te conseille « ralentis » ! Moi j’dis fonce ! La virginité on en fait tout un plat au lycée.

Une vraie joute verbale a lieu entre eux.

— Sois fière de ce que tu es ! Moi, j’ne traine pas ça comme un boulet. Ce n’est que l’avis d’Eva…

— Et de tout le lycée, rajoute-t-elle.

— Mais on s’en tape ! S’énerve-t-il.

— Sauf qu’on la surnomme « la petite coincée » ! Écoute Alex, il nous reste une année de lycée. Tu n’as pas envie d’augmenter ta côte de popularité ? De sortir de l’ombre ?

— Pas spécialement ! Certifié-je.

— Ah oui, c’est vrai, selon Eva, coucher te rend célèbre !

— Pffff ! Je n’ai juste pas envie qu’on lui colle cette fichue étiquette pendant encore une année !

L’atmosphère entre eux se charge d’électricité.

— Ok, ok, on peut arrêter là ! Les supplié-je.

— Ça marche ! Cessons de parler de l’avenir de ton minou, capitule-t-elle. Mais quand tu es prête, fais-moi signe, on ira t’acheter des dessous.

Là dessus, sur cette phrase embarrassante et pleine de sous-entendus, Caleb nous tombe dessus. Je suis rouge de honte. J’avale une énorme gorgée de ma boisson, sans pour autant éteindre le feu qui se répand dans mes veines. Eva pouffe de rire, la tête dissimulée sur l’épaule de Jules.

Mon petit ami dépose un chaste baiser sur mes lèvres et prend place à mes côtés. Je n’ose pas affronter son regard, mais sens ses yeux m’étudier avec soin.

— Tu étais où Cal ? On a poireauté pendant une heure ! Râle sa sœur qui revient à elle.

— Désolé, je n’ai pas vu le temps passer. J’étais chez Peter. J’avais promis de passer le voir. Ça fait des semaines qu’il me tanne avec son nouveau jeu vidéo. Et puis, je n’ai pas arrêté de décliner les invitations à ses soirées, j’allais me le mettre à dos si je disais non encore une fois !

— T’inquiète, je comprends, approuvé-je.

— T’as juste loupé une discussion fort intéressante, ironise Évangéline, grisée par un sentiment d’euphorie.

— Ah oui, faudra me faire un p’tit résumé alors !

— Euh…je laisse Alex t’expliquer tout ça. Jules, on s’arrache !

Pour une fois, je n’ai pas la moindre envie de me retrouver seule avec Caleb. Eva a amorcé la bombe, je ne sais pas comment la désamorcer à présent.

Décidée à éluder le sujet, je l’invite à remplir son estomac et le mien avec :

— Tu veux manger quelque chose ?

— Bonne idée !

Caleb fait signe à la serveuse. Cette dernière vient prendre notre commande : gaufres et un brownie aux pépites de chocolat.

Je profite d’un instant de répit, où il est occupé à répondre à des sms, pour admirer son visage harmonieux, sa mâchoire bien dessinée, sa barbe naissante. Lorsqu’il se tourne vers moi, ses yeux font chavirer mon cœur. Il prend mon visage entre ses mains, forme une parenthèse de part et d’autre de ma bouche avant d’y déposer ses lèvres. Mon cœur bat si fort qu’il semble jaillir de ma cage thoracique.

— Tu m’as manqué, murmure-t-il, se détachant de moi.

— Toi aussi.

Notre commande arrive. Pressée d’éviter le sujet embarrassant, j’enfourne un morceau de gâteau dans ma bouche.

— Alors de quoi avez vous discuté ?

— Euh…je…nous…de la…

Je m’emmêle les pinceaux et ma réplique ne veut strictement rien dire. Cal part d’un rire franc, ce qui me met davantage mal à l’aise.

— Alex, Alex, tu n’arrives pas à mentir ! Je déchiffre à la minute près ce que tu ressens !

— Tant mieux ! Dans ce cas, pas besoin de résumé, me vanté-je soulagée.

— Connaissant ma sœur, elle n’a pas fait les choses à moitié, ce qui a dû t’effrayer. Je crois qu’il ait grand temps qu’on discute.

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24 commentaires

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

LOL oui !

ElisaMinne

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Il y a 7 ans

Ça promet !!

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

merci lol

Jeanclaude974

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Il y a 7 ans

Top

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

Eh oui...

JEdeMot

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Il y a 7 ans

Le débat est lancé !!!! Ça promet !

Djeems Gufflet

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Il y a 7 ans

Pauvre Alexis!!!! Lol

stanos974

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Il y a 7 ans

Cool

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

Bientôt lol

Margaux Lecocq

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Il y a 7 ans

Mariiiiiieeeee stp la suiiiiiiittttttteeeeeee !!!! Mdr. XoXo
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