Ravisseur Sauvez-moi Chapitre 24

Chapitre 24

Chapitre 12.5


Pour Halloween, Jacques avait décidé de se déguiser en Batman. D'une manière générale, il adorait les super-héros avec leurs supers pouvoirs, ainsi que les agents secrets, avec leurs gadgets incroyables.


— Salut Bruce!

C'était Sophie qui l'interpellait depuis le bout de sa rue. Elle était adorable dans son déguisement de sorcière échevelée.

— Ne révèle pas mon identité secrète, la réprimanda Jacques. Si le joker t'écoute, ça pourrait être dangereux pour moi.

Il avait parlé tout en s'approchant de la seule amie qui avait accepté de frapper aux portes réclamer des bonbons avec lui.


— Tu n'oublies pas ce qu'on a dit hein? lui demanda-t-elle.

Jacques avait presque oublié les conditions qu'elle avait posées. Sophie avait accepté de faire deux rues avec lui, les impasses où passait peu de monde, puis elle rejoindrait ses amis pour le reste de la soirée. Jacques s'en contenterait, venant de la part de Sophie, il aurait pu tout accepter.


Arrivant devant la première porte, Jacques prit l'initiative de sonner et patienta que le propriétaire ouvre, jetant des regards admiratifs de temps en temps à Sophie. Il espérait qu'il y aurait des sucettes, mais surtout pas de bonbons à la menthe.


Perdu dans ses réflexions, il ne prit d'abord pas garde à l'amas de tissu sur le côté, le prenant pour un dépôt d'ordure. Son cœur s'accéléra soudain et ses yeux s'agrandirent de peur lorsque l'amoncellement se mit à bouger. Jacques tenta de se raisonner, en se disant qu'il devait s'agir d'un chat, ou d'un rat, mais le tas de tissu ne cessait de grandir et de grossir, jusqu'à esquisser la silhouette d'un homme de taille impressionnante. Une tête se dessina sous une capuche kakie, et un sourire mauvais laissa apparaitre des dents irrégulières gâtées par le tabac.


L'homme s'approcha d'eux et le sang se mit à battre aux oreilles de Jacques. Il pouvait fuir, il savait qu'il avait suffisamment d'accélération pour échapper à son père, et donc potentiellement à cet homme également. Mais Sophie ne courrait pas assez vite pour échapper à l'inconnu s'il se décidait à les poursuivre. Et Jacques ne pouvait pas la laisser seule.


— Salut les mignons, alors on vient chercher des bonbons? et on ne donne rien à tonton?


L'inconnu n'avait pas l'intention de les laisser tranquille, il tendait déjà la main vers eux.


Jacques connaissait ce genre d'homme, des prédateurs. Pour y faire face, il ne lui restait qu'une possibilité, l'attaque. Jacques se saisit du chaudron en plastique censé regrouper les bonbons collectés et le lança de toute ses forces sur la tête de l'inconnu en hurlant à Sophie de s'enfuir. Il attrapa ensuite l'Opinel qui ne le quittait jamais et se jeta sur l'homme en essayant de planter le couteau où il pouvait.

Dans l'obscurité, et avec la couche de tissus qui recouvrait l'inconnu, Jacques n'était pas sûr de toucher quoi que ce soit, mais la lame dut atteindre son but car il entendit l'homme hurler de rage, et, déséquilibrés par l'élan de Jacques, ils basculèrent tous les deux sur le sol. Engoncé dans ses vêtements, l'homme mit du temps à comprendre ce qui venait de se passer et à se relever, ce qui laissa à Jacques largement le temps de se redresser et de se mettre à courir.

Avec Sophie, ils ne reparlèrent jamais de cet épisode. elle ne sut jamais ce qu'il avait fait pour elle. Mais il en garda pour toujours la conviction que tout le monde n'a pas sa place dans le monde.

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