Fyctia

Partie 2 - Dans la merde.

Je me réveille aux alentours de onze heures. Ça ne m’arrive que rarement de me lever aussi tard, surtout en vacances, je préfère profiter, mais avec la nuit que j’ai passée… Quand j’y repense, je me demande quelle idée j’ai eu à aller dormir avec lui… si ça se sait, je suis une femme morte.

Mais, finalement, je n’ai pas vraiment eu le choix. Il faut vraiment que ce soit la première et la dernière fois que ça se passe. La prochaine fois, je fous Gabin dehors, où je dormirais moi-même dehors, tant pis. Hors de question que je passe une deuxième nuit dans le lit d’un mec qui n’est même pas mon copain. Et qui plus est, est froid, arrogant, et insociable !

Après toutes ses pensées, je me lève enfin et prends mon petit-déjeuner. Mes parents n’ont eu l’air de rien remarqué et ne m’ont même posé aucune question.

Quand j’ai fini de prendre mon déjeuner, j’envoie un message à Alan pour lui demander où il est.

Je me prépare pour rejoindre les garçons qui sont à la piscine, d’après le message d’Alan. Je mets un maillot de bain orange, ce qui fait ressortir encore plus mon bronzage et j’adore. Je mets un short en jean simple et un tee-shirt bleu marine Tommy Hilfiger.

— Tu vas où ? Rejoindre ton prince charmant ? m’interpelle ma sœur.

J’ai envie de lui répondre “lequel ?” Car je ne sais pas si elle parle de Tom, ou si elle se fout de moi en parlant d’Aaron.

— Juste à la piscine avec les garçons.

Quand je me mets en route, je vois qu’elle me suit.

— Qu’est-ce que tu me veux ?

— La piscine n’est réservée qu’à toi ? J’y vais aussi, il y a Gabin.

Qui veut dire Gabin, veut dire Aaron. Super. Quand on arrive à la piscine, je rejoins tout de suite les garçons et ils sont tous là ! même Tom.

Livia, la boule que tu ressens dans ton ventre, n'est pas normale.

Ne prêtant pas attention à mon subconscient, je regarde du coin de l’œil ma sœur leur faire un signe de la main et partir en direction de Gabin qu’elle embrasse pendant ce qui me semble une éternité. Et à côté bien sûr, Aaron, qui me regarde. Je détourne mon regard du sien quand Tom m’interpelle.

— Tu es là ! tu en as mis du temps à te réveiller !

Il vient vers moi et il m’embrasse sous le regard des garçons, de ma sœur et d’Aaron. Génial, je suis vraiment dans la merde. J’en ai déjà marre de cette situation.

Louis se lève et me sort de mes pensées quand je crois qu’il va venir me dire bonjour, mais il se tourne vers Tom et lève son poing vers lui.

— Tu veux vraiment que je te déteste espèce de connard ! crie Louis.

— Stop ! j’interviens.

Louis pose son regard sur moi en fronçant les sourcils et il finit par écarquiller les yeux. Je lui chuchote que tout va bien, que je suis d’accord maintenant. Lukas et Roméo qui n’étaient pas là hier ne comprennent rien, alors Alan leur explique tout.

Je tourne discrètement les yeux vers Aaron qui a toujours les yeux fixés sur moi. Puis il finit par détourner difficilement le regard quand ma sœur vient lui parler.

Bizarre.

Les garçons vont à l’eau et seul Alan reste avec moi.

— Qu’est-ce que tu as fait hier soir ? me demande-t-il d’un coup.

Heureusement que j’ai mes lunettes de soleil sinon Alan me verrait écarquiller les yeux, il aurait tout de suite su que je mentais. Non, il ne peut pas être au courant.

— Je suis resté jusqu'à quatre heures du matin avec Tom, puis je suis rentré.

Quelle menteuse je fais…

— Tu ne me dis pas tout, insiste-t-il en fronçant les sourcils. Je te connais, Livia et tu sais que tu peux tout me dire, non ?

— Oui. Je suis resté tard avec Tom. Et on s’est embrassés.

— Et ?

— Et je suis rentré.

— Et ?

— Et tu veux que je te dise quoi, Alan ? Je suis rentré et j’ai dormi.

— Je ne sais pas pourquoi tu mens, continue-t-il, mais je vais le savoir, petite cachottière.

— Pourquoi est-ce que je mentirais ?

— Tu ne te réveilles jamais aussi tard.

— C’est vrai, mais je t’ai dit que j’étais resté tard dehors, je suis rentrée, il devrait être pas loin de quatre heures du matin. Forcément que je suis fatiguée.

— Il m’a dit que vous étiez rentré vers deux heures. Livia, dis-moi ce qui se passe. S’il te plaît !

Et merde.

— Je ne peux pas t’en parler. Si ça se sait, je suis morte, j’assume avec difficulté.

— Si je t’offre un verre et que je te promets de ne jamais rien dire à qui que ce soit, tu me le dirais ?

Finalement, je me rends compte que j’ai besoin d’en parler à quelqu’un et la seule personne à qui je peux en parler, c’est bien lui. Alors j’accepte son invitation. Alan prévient les garçons qu’on va boire un verre et Tom propose de venir avec nous.

— Non, on a besoin d’être à deux, dit Alan.

— Pour parler de toi, lui dis-je avec un petit clin d’œil.

Il me sourit et on sort de la piscine. Je jette un dernier coup d’œil à Aaron qui, encore une fois, a les yeux fixés sur moi.

Qu’est-ce qu’il me veut celui-là ?

On va donc s'asseoir à la buvette et il commande nos boissons. Pour ma part, c’est un sex on the buëch et lui un simple diabolo menthe.

— Explique-moi tout, ma belle, me dit Alan en haussant les sourcils et en me fixant de ses beaux yeux marron.

— Par où commencer ?

— Je t’écoute et j’ai toute la journée.

Je commence par le fait qu’on s’est embrassés avec Tom. Je lui dis ensuite que ma sœur m’a viré de ma chambre pour dormir tranquillement avec Gabin.

— Qu’elle peste, celle-là, intervient-il.

— Elle m’a dit d’aller dormir avec Aaron, t’imagines…

Puis je lui dis mon idée d’aller dormir dans la salle de jeu, ce qui le fait rire. Et que c’est à ce moment-là que j’ai croisé Aaron.

— Qu’est-ce qu’il foutait là-bas ?

— Pipi. Fumer.

Je finis mon histoire :

— Et je ne sais pas par quel miracle je me suis retrouvé dans le lit d’Aaron.

À ce moment-là, Alan écarquille tellement les yeux que je crois qu’ils vont sortir de sa tête.

— Wouah, je m’attendais à tout, sauf à ça.

— Et ce matin, il m’a viré comme une merde. Enfin, au début, il voulait que je me rendorme ?

Il est vraiment trop bizarre ce type.

— Peut-être qu’il t’aime bien ?

— N’importe quoi, il est trop vieux, et il n’a pas de cœur ce mec !

— L’amour n’a pas d’âge ! mais bon, tu n’as pas de cœur non plus, Livia, me rappelle-il avec un clin d’œil. Je le préfère à Tom, je t’avoue.

Je pouffe en entendant ça.