Fyctia
Chapitre 4.3 - Livia
Partie 3 - Au Büech.
— Tu es gênée ? Comme tout à l’heure ?
Le rouge me monte aux joues. Je ne sais pas quoi dire et la tension monte un peu, mais une tension qui ne me plaît pas. Il vient se placer entre mes jambes. Qu’est-ce qu’il fait au juste ? Toujours aucun mot ne peut alors sortir de ma bouche. Il passe sa main dans mes cheveux et m’embrasse la joue. Ses lèvres sont douces, mais je ne le connais pas, il faut que je m’en aille d’ici, sans rien lui concéder. Je sens mon cœur cogner plus fort contre ma cage thoracique. Peut-être que je me fais des films, qu’il veut juste se rapprocher de moi et comme on est en vacances, ça va plus vite que prévu, mais je ne veux pas. Je ne le connais pas. Je me dégage de son étreinte, gentiment.
— Il faut que je rentre, il commence à se faire tard, dis-je gênée, tout en restant polie.
— On peut rester encore un peu ici ? Je suis désolé si j’ai été un peu trop tactile. Je suis comme ça, c’est tout. Je ne recommencerais pas avant d’avoir ton accord, ça te va ?
— Oui, d’accord, désolé.
— Ne t’excuse pas, c’est ma faute.
On reste dans la salle de jeux, à parler de tout et de n’importe quoi. Je me retrouve alors complètement assise sur le billard, lui s’est allongé, sa tête posée sur mes jambes, mes mains dans ses cheveux. Nous parlons pendant des heures. On apprend à se connaître un peu plus quand je vois une ombre passer devant le billard… Il s’attarde même quelques secondes.
À cette heure-là ? Bizarre, il n’y avait déjà plus personne quand nous étions à la buvette. Je me redresse alors et comme si Tom voyait ma confusion :
— C’est peut-être juste quelqu’un qui va aux toilettes. Peut-être qu’il a trouvé ça bizarre de voir deux personnes sur une table de billard.
C’est vrai, j’avais oublié que tout le monde n’a pas de toilettes équipées, nous sommes dans un camping. Je sors mon téléphone pour regarder l’heure au passage. Déjà deux heures du matin !
— Il faut que je rentre ! t’as vu l’heure !
J’ai beau être majeur, j’ai un père très – trop – protecteur. Il fait très sombre quand on sort de la salle de jeux.
— Oh, euh, il fait vraiment noir.
— Tu veux que je te raccompagne jusque chez toi ?
— Si ça ne te dérange pas…
Tom me raccompagne alors jusque chez moi, en me prenant la main. Je rougis, mais là, il ne peut pas s’en rendre compte. Arrivé devant chez moi, il me fait un bisou sur la joue, puis s’en va.
— Merci Tom.
Il se retourne et me fait son plus beau sourire et même si la nuit est profonde, je peux le deviner. Je rentre chez moi en essayant de faire le moins de bruit possible. J'enlève même mes chaussures et les laisse dehors, sur la terrasse. Quand je rentre dans ma chambre et que je me mets dans mon lit, la lumière s’allume. Je grogne, car ça me fait mal aux yeux.
— T’étais où ? me demande alors Roxanne.
— Avec les garçons, à la salle de jeu. Éteins cette foutue lumière !
— Avec les garçons, ou avec ce garçon ?
Elle est furieuse, je ne comprends pas pourquoi, moi, je la couvre toujours quand elle rentre tard. Je sais que je ne connais pas ce garçon, mais après cette soirée et tout ce que l’on a partagé, je commence à lui faire confiance.
Tu ne devrais pas faire confiance aussi vite, me bouscule ma conscience.
— Tu ne le connais pas, Livia, fais attention à toi, s’il te plaît.
— Tu t’inquiètes pour moi ? Ou alors es-tu jalouse qu’un garçon puisse s'intéresser à moi ? Ou que j’ai gagné notre deal ?
— Livia…
— Écoute, tu es ma sœur, je t’ai toujours tout pardonné ce que tu m’as fait vivre. Je me suis toujours mise à l’écart pour que tu puisses briller, sans que je sois une ombre à ton soleil, mais maintenant, j’en ai marre ! Il m’aime bien, que ça te plaise ou non.
— Ce n’est pas ça, pas cette fois ! j’ai entendu des rumeurs sur lui… Je te demande juste de faire attention.
— Ce n’est pas vrai ! mais bordel, Roxanne, laisse-moi vivre un peu ! je suis une grande fille, je sais ce que je fais. Laisse-moi maintenant, merde ! Chaque garçon avec lequel je parle, tu trouves quelque chose pour qu’il ne se passe rien, dis-je furieuse.
Comme elle ne me répond pas, je continue :
— C’est ta faute si je n’ai jamais rien connu de sérieux ! tu me bousilles ma vie amoureuse ! comme avec Julien ! toutes mes copines sont avec leur copain ou ont déjà vécu un premier amour, moi, rien de tout cela ! rien du tout, je n’ai jamais rien vécu de beau et c’est de ta faute ! maintenant, éteins cette fichue lumière et laisse-moi vivre tranquille !
— Je dis ça pour toi… elle éteint la lumière et se retourne.
J’ai enfin réussi à dire ce que je pensais d’elle. Et ça fait un bien fou ! Je me sens à moitié libérée. J’espère au moins qu’elle a compris et qu’elle va me laisser vivre ce début de relation tranquille.
Je m’endors en rêvant de ses bras musclés qui m'entourent et de ses yeux bleus…
10 commentaires
ZELI
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Il y a 4 mois
Cassy J
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Il y a 4 mois
Zatiak
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Il y a 4 mois
lorrely
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Il y a 4 mois
Camilla_Melodie
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Il y a 4 mois
Renée Vignal
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Il y a 4 mois