Fyctia
Chapitre 15 - Selena
Qu’il essaie encore de me poser un lapin ! C’est plus des rames qu’il devra sortir pour me reconquérir ! Quatre jours après, je suis toujours dans une colère noire. Pour le réveillon du jour de l’an, Marco m’a plantée, préférant une soirée avec ses potes.
Soit.
Je suis donc allée seule à ma Bitch Party. Il va sans dire que je suis rentrée accompagnée, Marco devait payer pour m’avoir laissée seule et il était hors de question que je ne fête pas la nouvelle année comme il se doit. Le beau Hans m'a donc fait profiter de ses multiples talents toute la nuit. Quand j'y repense, le feu me monte aux joues. Je n'aurais jamais cru que l'on puisse faire autant de choses avec des cotillons.
— Selena, mon chou à la crème, les galettes sont bientôt prêtes ?
— Oui, P’pa ! Je suis en train de préparer la dernière fournée.
J’étale la pâte feuilletée, perdue dans mes pensées. Hans m’a fait passer une bonne soirée finalement, mais j'étais bien décidée à ce que Marco me souhaite la bonne année. Je me suis donc rendue chez lui après avoir quitté mon bel allemand, arpentant les rues quasi désertes de notre petite ville. J’ai même croisé cet abruti de Justin, son indispensable caddie à roulettes sur les talons. Il n’avait pas l'air très frais.
Encore moins que d’habitude, je veux dire. Des lunettes noires sur le nez, la démarche hasardeuse il traînait son petit chariot derrière lui. Je me demande bien où il est allé se fourrer ce plouc. Ou plutôt, qui il est allé fourrer ? Si tant est qu’il ait déjà fourré quoi que ce soit ! Je glousse en pensant à cette dinde de Mireille. Je me demande bien ce qu’elle a pu devenir … Non, en fait je m’en fous !
Marco aussi a eu du mal à émerger ce jour-là. Je suis arrivée alors qu'il se levait à peine. J'ai dû user de mes charmes pour le remettre sur pieds et il a fini par m’honorer. Faut pas déconner, on ne dit pas deux fois non à Selena ! Il se dégageait de lui une forte odeur d’alcool mêlée à de la transpiration et quelques paillettes étaient collées sur son corps parfait. Je crois que je ne préfère pas savoir ce qu’il a fait de sa soirée.
Toujours est-il que je l’ai trainé sous la douche, histoire de le rendre plus présentable, puis il a tenu à se faire pardonner. Je le vois encore, nu et ruisselant d’eau, s’approcher de moi de sa démarche féline, une lueur coquine dans les yeux. Il m’a allongée sur son lit défait, a relevé ma jupe puis a entrepris d’ôter ma petite culotte avec ses dents. Je frisonne rien que d’y penser.
— Hummm t’est tellement sexy, Sé …
— Je sais, mon lapin. T’es pas mal, non plus …
— Si tu savais tout ce que j’ai envie de te faire !
— J’imagine, oui.
— Ah oui ? Et à ton avis, par quoi est-ce que je vais commencer ?
— Hum, ai-je fait en mordillant ma lèvre inférieure, je sais pas trop …
— Allez, essaie de deviner.
— Nan, je donne ma langue au chat … ai-je répondu, malicieuse.
Finalement, c’est lui qui lui a donné la sienne. Ses lèvres se sont posées sur mon intimité, timides d’abord, sauvages ensuite, et il a fait ce qu’il sait faire de mieux dans la vie. Un gémissement sourd s’échappe de ma bouche à l’évocation de ce moment délicieux. Décidemment, Marco n’a pas son pareil quand il s’agit d’aller chatouiller mon bijou. Je crois que, rien que pour ça, je ne pourrais pas me passer de lui. Il sait qu’il doit encore se faire pardonner et il m’a promis monts et merveilles pour le week-end de l’épiphanie. Je dois dire que, malgré ma colère, j’ai hâte.
[Salut, princesse ! N’oublie pas : tu m’as réservé ton week-end ! J’ai hâte de tirer ma reine ;-)]
Je souris en lisant le SMS qu’il vient de m’envoyer. Quel lover !
J’introduis les fèves dans les galettes prêtes à cuire en songeant avec envie que je me ferais bien tirer par un roi … Quoi qu’un prince suffirait …
— Sé, ma briochette, tu passeras en boutique, une fois que tu auras enfourné les galettes ? Je prendrai le relais ici.
— Ok, P’pa ! J’arrive.
Je termine mes dernières préparations que je mets au four puis passe du côté magasin. Ma mère est en train de servir Justin qui me lance un regard lubrique. Beurk ! Ce con va me filer la gerbe ! Je suis néanmoins joueuse et entreprends de lécher mes doigts sur lesquels un peu de frangipane est collée, tout en le regardant droit dans les yeux. Ce pauvre crétin se décompose immédiatement, je crois même qu’un peu de bave coule de sa bouche entrouverte.
— Justin, mon grand, tout va bien ? lui demande maman, inquiète.
— Euh … Je … Oui, Ma-madame. C’est ju-juste un … cou-coup de chaud.
— Tu n’as pas attrapé la grippe, au moins ? Elle est violente cette année, à ce qui paraît. Ou la gastro ? C’est pas mieux, tu me diras. Ma pauvre Selena chérie l’a eu pour Noël, je te raconte pas ! Elle se vidait du matin au soir ! Et des deux côtés ! Y’a même un jour où …
— M’man ! C’est bon je crois que Justin a compris ! la coupé-je sèchement. Besoin d’autre chose, Justin ? Non ? Et bien, bonne journée alors !
J’hallucine ! Y’a des moments où ma mère devrait apprendre à se taire !
— Tu es contrariée, mon kouglof ?
— Non, m’man, tu penses ! J’adore que tu racontes mes problèmes gastriques aux clients !
Elle n’a pas le temps de me répondre car Mme Lenoir vient chercher sa baguette quotidienne et je sais qu’elles adorent papoter pendant des plombes. Je patiente en attendant le prochain client et laisse mon regard errer au dehors.
J’aperçois alors un superbe mâle sortir du magasin de l’autre pouffe. J’y crois pas ! Elle s’emmerde pas la Taylor ! Je crois bien que c’est le même type qu’hier et avant-hier ! Madame aurait-elle enfin trouvé quelqu’un pour la supporter ? Il s’approche de la boulangerie et je peux voir à quel point il est canon. C’est bizarre, il me dit vaguement quelque chose. Il passe devant ma vitrine, me salue puis poursuis son chemin. On se connaît ?
Ne me dites pas que cette pétasse se tape mes ex ? Ça va pas se passer comme ça, je vais l’ …
Putain, ça y est je le remets ! Dylan. Alors comme ça, ils ont remis le couvert … Cette garce l’a séduit à nouveau. Je suis verte de jalousie ! D’après ce qu’on dit, en plus d’être beau et intelligent, Dylan est un sacré bon parti. Il a plutôt bien réussi depuis qu’il est parti d’ici. Mon petit doigt me dit qu’il n’est pas au courant de tout … L’envie d’aller discuter avec lui germe alors dans mon esprit tandis qu’un sourire mauvais étire mes lèvres …
— Sé … euh … je crois qu’il faudrait que viennes voir, on a un problème avec les galettes.
La voix de mon père interrompt l’élaboration de mon plan et je le rejoins en cuisine.
— Euh … ma chérie, je … euh … Tu peux me dire à quoi tu pensais quand tu as fait les galettes, fait-il en me désignant ces dernières du doigt.
Mes yeux glissent du regard horrifié de mon père aux fameuses galettes. Je ne peux réprimer un rire en voyant leur forme étrange. Marco m’a visiblement bien inspirée !
— Han ! s’écrie ma mère en arrivant. Gérard ! Peux-tu m’expliquer pourquoi les galettes sont en forme de … de pénis ?
16 commentaires
zélia louise
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Il y a 7 ans
AuréliaV.Delphis
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Il y a 7 ans
Debby M
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AuréliaV.Delphis
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Shaya
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Sylvie De Laforêt
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AuréliaV.Delphis
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Maloria
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Maloria
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