Fyctia
Chapitre 2 - Adriann
La porte claque !
Fin du chapitre, fin de l’histoire, comme un clap de fin sur presque deux ans de vie commune.
Je devrais me sentir mal mais comment dire que ça ne me fait presque rien ? Je ne peux pas dire ça ouvertement mais au fond, je n’en pense pas moins.
Carla était une fille adorable, mignonne, et même si en apparence, nous avions quelques points en commun, il s’est avéré que la cohabitation a été ennuyeuse au possible, au point de ne plus rien avoir à se dire, le peu de temps qu’on passait ensemble.
Même si on n'est pas obligés de parler tout le temps quand on est en couple, on ne peut pas non plus s’occuper autrement à longueur de journée. Bon sur ce point-là elle va peut-être un peu me manquer quand même. Si elle m’entendait, elle me traiterait certainement de salaud !
Je regarde ma montre et à cause de ces conneries, je ne vais pas pouvoir dormir correctement avant d’aller au taf.
Putain ça fait déjà deux heures qu’elle chougne chez moi ?!
J’ai bien cru qu’elle n’allait jamais récupérer toutes ses affaires.
Je ne suis pas doué pour les relations mais encore moins pour les séparations.
" Bon Carla, j’en ai marre, on n’a rien à se dire et je m’ennuie, donc il vaudrait mieux s’arrêter là !"
Voilà ce que je lui ai dit en rentrant ce soir.
Ok niveau tact zéro, mais pour ma défense, je ne vois pas comment on peut exprimer autrement à quelqu’un qu’on ne veut plus vivre avec ou tout simplement ne plus être en couple. Elle a eu beau me supplier, me dire que j’étais l’homme de sa vie, j’ai tenu bon. En réalité, avec elle, tout a été très vite et trop vite à mon goût.
On s’est rencontré chez un couple d’amis, le classique !
Cette charmante petite brune m’a fait de l’œil tout de suite et étant seul, je ne voyais pas d’inconvénient à la revoir. Nous nous sommes échangés nos numéros et deux jours après je crois, nous avons pris un verre ensemble.
Pétillante, elle riait beaucoup et nous avions un peu la même façon de voir la vie. C'est à dire sans prise de tête. Enfin c'est ce que je pensais.
Du coup, on s’est revus une seconde fois, juste avant que je parte en vacances au ski entre potes et alors que je fermais juste le coffre de ma voiture, elle s’est jetée sur moi pour m’embrasser. Ce n’est pas désagréable parce qu’en temps normal, c’est plutôt moi qui fait le premier pas.
Foutues mœurs de merde !
Et je dois avouer que bien que son geste m’ait surpris, ça ne m’a pas dérangé. Au contraire.
Je suis donc parti en vacances avec mes amis et toute la semaine, j’ai eu le droit à des « hâte de te retrouver », « tu me manques » alors que finalement, ce n’était que le début. Mes potes se foutaient ouvertement de moi en me disant que j’allais bientôt avoir la corde au cou mais perso ça ne me faisait pas rire. J’ai beaucoup de mal avec ce genre de message enamourés version sangsue. Bref, quand je suis rentré, on s’est revus, et tout s’est enchainé très vite.
Une semaine après elle débarquait avec un carton d’assiette chez moi. J’ai tiqué quand j’ai vu qu’elle prenait largement ses quartiers dans mon espace personnel au point que deux mois après, elle mettait son appart en location. Bien que mes amis m’ait mis en garde, je me disais que c’était peut-être la bonne cette fois, c’est pourquoi j’ai tenté l’expérience, mais il se trouve finalement que non !
Mon téléphone vibre :
De Amour de ma life :
- « Tu n’es vraiment qu’un connard »
Ah nous y sommes ! après le couplet pleurnichage, je vais avoir le droit à la phase de colère.
Je ris tout seul en voyant le nom qui lui est attribué dans mon répertoire. Je n’ai jamais été adepte de ce genre de surnom débile mais ça a été une de ses premières doléances quand on a finalement été officiellement en couple. Je me souviens de notre conversation :
- Je suis différente des autres mon chou non ?
- Bien sûr ! lui avais-je répondu comme un con pour faire le mec bien.
- Je ne suis pas que Carla, donc j’ai changé mon nom dans ton téléphone, comme ça tu me reconnais tout de suite !
Et ça c’était trois semaines après notre rencontre.
A l’époque j’avais déjà eu un peu de mal à ne pas m’étouffer avec ma salive quand elle m’avait sorti cette excuse débile mais je ne voulais pas la vexer donc je l’ai laissé faire.
Ce qu’on peut être faible parfois !
Je m’empresse de modifier son nom par un Carla, bien plus juste et efficace.
Alors que je valide juste la modification, mon téléphone sonne. C’est Max, le fameux pote à l’origine de notre rencontre. J’hésite à répondre mais il reste mon ami quand même.
- Ouais ?
- Content de toi ?
J’entends en bruit de fond, des reniflements, et des petits cris me faisant comprendre qu’il n’a pas fallu longtemps à celle que je peux qualifier d’« ex » maintenant, pour se radiner chez ses amis pour déverser toute sa haine envers moi.
- Désolé mec ! ça ne pouvait plus durer.
- Oui ben la prochaine fois, préviens avant hein ! me dit-il un léger sourire dans la voix. Parce que nous maintenant on gère le SAV si tu vois ce que je veux dire.
- Je vois mais ça va aller on n’était pas mariés non plus.
- Non mais je pense que son égo en a pris un coup et puis elle tenait à toi.
- …
Je ne sais pas mentir. J’ai toujours eu beaucoup de mal quand il s’agissait de jouer un jeu, je suis cash et on me l’a souvent reproché mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas me forcer pour faire plaisir à l’autre. La preuve en est, dès que j’ai compris qu’avec Carla, je ne pourrais pas aller plus loin, je lui aie dit.
- Adriann ?
- Oui oui je suis là.
- Toi ça va ? vous aviez l’air bien ensemble pourtant ?
- Mec, il est 23 heures et t’as franchement envie d’avoir une discussion de gonzesse là ? parce que tu vas avoir droit au deuxième round avec ta femme après.
Mon pote se marre à l’autre bout du fil.
- Si tu considères qu’une relation se résume à faire les magasins alors ouais on était super bien ensemble, mais pour moi ça ne suffit pas.
- Oui tu as raison, c’est vos histoires en fait !
- On se fait un squash samedi aprem ?
- Ca marche, je réserve et je t’envoie le créneau !
- Ok bon courage pour ce soir !
- Merci du cadeau !
Sur ce je raccroche et file rejoindre mon lit en vitesse. Je vais encore être complètement KO au boulot. Bien que je sois soulagé, je mets de longues minutes à enfin sombrer. La sonnerie de mon réveil a à peine le temps de débuter que je tape dessus et me redresse illico. D’ordinaire, je traine les pieds mais j’ai tellement mal dormi que je préfère directement me lever.
Après un bon café, l’énervement qui me tenait debout commence à se dissiper. Et quand je quitte mon appartement, je suis plutôt satisfait de me dire qu’en rentrant, je pourrais m’empiffrer de pizza devant un film d’action, plutôt qu’une assiette de brocolis vapeur m’attende.
Sur ma trottinette, je sillonne les rues jusqu’à arriver à mon atelier. La clarté de la nuit me tire un sourire et c’est con mais je crois que ce sentiment de liberté m’avait bien plus manqué que je ne le pensais finalement.
2 commentaires
Dystopia_Girl
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Il y a 4 ans
Fanny NAJOŸ
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Il y a 4 ans