Karla VALON SANG ET SERMENT Chapitre 16

Chapitre 16

(Everything I Do) I Do It For You de Bryan Adams, résonne dans toute la pièce, qui a été plongée dans le noir, avec seulement une lumière blanche braquée sur le couple qui danse. Je les observe danser, un sourire attendri sur les lèvres. Douglas et Maggie sont en parfaite harmonie, comme s’ils étaient seuls au monde. La voix de Bryan Adams emplit la salle, enveloppant l’instant d’une douceur presque irréelle.


- Si tu me fixes comme ça en dansant un slow, je pourrais croire que tu es amoureuse, murmure une voix grave derrière moi.


Je sursaute légèrement avant de me retourner. Luca.


Évidemment. Il se tient là, les mains dans les poches, un sourire en coin, aussi insupportable qu’irrésistible. Son costume noir lui donne un air encore plus imposant, et son regard sombre ne quitte pas le mien.


- Je regardais tes parents, précisai-je en croisant les bras, faussement vexée.


- Mmh. Dommage. J’aurais aimé que ce soit moi que tu regardes comme ça.


Je lève les yeux au ciel, ce qui le fait sourire davantage.


- Toujours aussi sûr de toi, Moretti.


Il s’approche d’un pas, réduisant la distance entre nous. Je sens la chaleur de son corps, et mon cœur rate un battement.


- Et toi, toujours aussi sur la défensive, Hardford.


- Ce n’est pas de la défense, c’est du bon sens, répondis-je en arquant un sourcil.


- Ah oui ?


Sa voix est plus basse, plus douce, presque un murmure. Mon corps entier réagit à sa proximité. Il glisse une main dans sa poche et me tend un verre de champagne.


- Pour la dame qui hésite encore à m’accorder une danse.


Je le fixe un instant, hésitante, mais je prends le verre.


- Qui te dit que j’hésite ?


- Ton regard, ton souffle… ton envie de me dire non, mais l’incapacité de vraiment le faire.


- Tu es impossible, soufflai-je en portant le verre à mes lèvres.


- Et toi, beaucoup trop tentante, réplique-t-il sans la moindre gêne.


Ma gorge se serre sous l’intensité de son regard.


- Je devrais peut-être partir avant que tu ne deviennes encore plus insupportable.


- Mauvaise idée, murmure-t-il en penchant légèrement la tête sur le côté.


- Pourquoi ça ?


Il approche son visage du mien, juste assez pour que je ressente la chaleur de son souffle sur ma peau.


- Parce que si tu pars, Hardford, tu passeras la nuit à te demander ce qui aurait pu arriver si tu étais restée.


Je reste figée, incapable de trouver une réponse. Il me sourit, satisfait, puis recule légèrement en levant son verre.


- À toi, Elysabeth. La femme qui m’intrigue plus que je ne le voudrais.


Je le regarde boire, et malgré moi, je souris aussi. Je suis foutue.


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Elysabeth

Jour de la cérémonie


Il est un peu plus de 19H00 et la fête bat toujours son plein. J’observe l’environnement et les gens qui m’entourent. Quelque chose me frappe. Tous sans exception, n’ont pas la tête de l’emploi. Quand je parle d’emploi, je pense à des criminels, des chefs de gang ou encore des spécialistes de l’informatique. Tous sourient, dansent et chantent comme si ce renouvellement de vœux été celui de gens « normaux ». Alors que les mariés sont des chefs de gang, qui ont pour activité le trafique d’armes. Je repère dans la salle, plusieurs membres du gang que j’ai déjà pu rencontrer. Mais mon attention se pose sur la jeune Moretti. Sienna. Sans prévenir, elle s’élance puis cours en dehors de la salle où se déroule la cérémonie. Je décide de la suivre pour savoir ce qu’il se passe.


Je m’élance à sa suite, mon cœur battant plus fort que je ne l’aurais voulu. Je la retrouve penchée au-dessus du lavabo, le souffle court, les doigts crispés sur le rebord de la vasque. L’odeur de l’alcool flotte dans l’air, mêlée à celle plus âcre de la bile.


- Sienna… ça va ?


Elle ne répond pas immédiatement, se contentant de fermer les yeux avant de les rouvrir, rougis et embués.


- J’ai juste trop bu… murmure-t-elle en évitant mon regard.


Je m’approche doucement, posant une main sur son bras. Elle sursaute légèrement, comme si elle avait oublié ma présence.


- Ce n’est pas que ça, n’est-ce pas ?


Son silence en dit long. Elle déglutit difficilement et se détourne, fixant un point invisible sur le mur.


- Je ne vois pas de quoi tu parles.


Je soupire, hésitante. Je n’ai pas envie de la brusquer, mais je ne peux pas non plus ignorer ce que j’ai remarqué ces derniers jours.


- À l’hôpital… j’ai vu des signes, Sienna. La fatigue, les nausées, les vertiges… Ce n’est pas juste l’alcool.


Elle se fige, ses doigts se resserrant sur le rebord du lavabo.


- Arrête, souffle-t-elle d’une voix tremblante.


- Sienna… tu pourrais être enceinte, non ?


Elle écarquille les yeux, comme si je venais de dire l’impossible.


- Non… non, c’est absurde ! Je n’ai jamais rien remarqué ! Mon ventre n’a pas grossi, je n’ai rien senti !


Sa respiration s’accélère, son regard devient affolé.


- Je ne peux pas être enceinte, Elysabeth. Ce serait impossible, non ?


Je serre doucement son poignet entre mes doigts, essayant de l’ancrer dans l’instant présent.


- Ça arrive, Sienna… Certaines femmes ne remarquent rien avant très tard. Ce que tu décris… ça ressemble à un déni de grossesse.


Elle secoue la tête frénétiquement, les larmes brillant dans ses yeux.


- Non… non, je l’aurais su…


- Tu as fait un test ?


Elle ouvre la bouche pour répondre, puis se fige.


- … Non.


- Est-ce que tu peux me dire qui est le père de ce bébé ? Faut-il que je le prévienne ?


- NON ! Surtout pas Elysabeth... je t’en supplie.


Elle semble elle-même surprise par sa réponse. Ses mains tremblent légèrement.


- Sienna, regarde-moi, dis-je doucement. On peut vérifier, ensemble. Je peux t’ausculter, voir s’il y a quelque chose d’anormal. Tu me fais confiance ?


Elle hésite, puis hoche lentement la tête, une larme coulant sur sa joue.


- J’ai peur, murmure-t-elle.


Je serre doucement sa main dans la mienne.


- Je sais. Mais tu n’es pas seule. On va gérer ça ensemble.


Elle inspire profondément et, pour la première fois depuis le début de la conversation, elle semble s’accrocher à cette idée.


Je prends une profonde inspiration, tentant de garder mon calme alors que je m’agenouille devant Sienna. Elle est assise sur le sol des toilettes, le dos appuyé contre le mur, son souffle court et irrégulier. Son front est perlé de sueur et ses mains crispent sa robe avec une tension évidente.


- D’accord, Sienna, je vais juste examiner ton ventre, voir si tout va bien, d’accord ?


Elle hoche la tête, les lèvres tremblantes. Quand je pose mes mains sur son abdomen, un frisson me parcourt. Il est plus ferme que je ne l’aurais imaginé, et surtout, il est tendu sous mes doigts. Une contraction.


Mon cœur rate un battement.


- Sienna… tu ressens des douleurs depuis combien de temps ?


Elle gémit et secoue la tête.


- Je sais pas… depuis un moment, mais je pensais que c’était juste… des crampes ou l’alcool…


Mon estomac se noue. Ce n’est pas une simple douleur passagère.


- Sienna, je crois que… tu es en train d’accoucher.


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2 commentaires

ninaracely

-

Il y a 2 mois

à jour chez toi :)) hésite pas à passer sur la mienne si tu veux <3

Carl K. Lawson

-

Il y a 2 mois

👌🏾
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