Fyctia

Luca

14 Juin 2024

Les gens disent de moi, que je suis quelqu’un de froid, fermé, détestable, arrogant et sadique. Mais personne ne sait ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là et pourquoi, je suis devenu cet être que l’on ne supporte pas, lorsque l’on pose le regard sur moi.

Je n’avais que 6 ans, lorsque ma mère et ma sœur ce sont faites assassinées par mon père. Une simple balle dans la tête et puis plus rien. Plus de cris, plus de pleurs, plus de supplications, plus rien, le vide, le noir complet. Lorsque l’on a 6 ans, nous ne nous rendons pas compte de la gravité de l’acte, qui s’est joué devant nous. Ce n’est que bien plus tard, que la colère, la rancœur et le désir de vengeance a pris possession de mes tripes. Aujourd’hui c’est mon anniversaire. Celui de l’assassinat de ma mère et de ma sœur aussi. Cela fait vingt-deux ans aujourd’hui, que j’ai perdu les êtres les plus chers de mon existence. Et ça fait un mal de chien d’y repenser.

J’ai appris récemment, que mon père avait été libérer de prison pour bonne conduite. Peut-on être libérer pour bonne conduite, alors qu’un homme a volontairement tué des êtres humains ? Quelle merde. Je sais pertinemment que la première chose qu’il va faire, va être de reprendre contact avec moi. Pour quelles raisons ? Je l’ignore et quand bien même cela serait pour des bonnes raisons, je ne pourrais pas m’empêcher de vouloir le torturé jusqu’à ce qu’il me supplie d’arrêter. Depuis que j’ai appris sa libération, j’imagine pleins de scénarios concernant nos retrouvailles, voudra-t-il me parler ou il a tout simplement la même idée que moi ? La mort.

Lorsque j’ai rejoint les Ghost Riders à l’âge de 16 ans, Doug notre Chef a tout de suite compris, dans quel état se trouver mon âme et mon cœur. Dans un état plus que déplorable, je faisais peur et c’est peu de le dire.

De mes 6 ans à mes 10 ans, j’ai vécu dans un foyer avec d’autres enfants, qui avait subi des traumatismes aussi importants que les miens. Je me souviendrais toujours de Jasmine, une petite métisse, avec les cheveux tressés, abandonner par sa mère biologique sur le pas de la porte de ses voisins. La mère de Jasmine, été accros à l’héroïne, elle oublié parfois de changer la couche de sa fille ou même de lui donner à manger, à cause de la fatigue et de l’effet somnolent de la substance. Jasmine a eu plus de chance que moi, elle a été adoptée 1 mois après que ses voisins l’ont signalé à l’aide social à l’enfance de New-York. Nous sommes toujours restés en contact, elle vit à Seattle avec son mari et tous les deux ont ouvert un restaurant dans le centre-ville. Cela fait des années que je ne l’ai pas revue. A vrai dire depuis son mariage, il y a 5 ans.

Moi, c’est à l’aube de mes 11 ans, que Douglas et Maggie m’ont adopté. Maggie était enceinte, d’une petite fille qui a pointé le bout de son nez quatre mois plus tard. Sienna MORETTI est la personne la plus pure qui puisse exister sur cette planète et si quelqu’un devait s’en prendre à son innocence et sa pureté il aura à faire à tous mes joujoux de torture. Je sais que je ne pourrais pas la protéger éternellement et qu’elle finira par prendre son envol, mais je l’aime comme si c’était mon sang et je renonce qu’elle soit atteinte par la violence.

Sortant de ma chambre en essayant de faire le moins de bruit possible, je me rends dans la cuisine, pour boire un verre d’eau. L’heure sur le four indique 4H55, comme toutes les nuits mes démons sortent de l’ombre et viennent perturbés mon sommeil. D’habitude Sienna partage mon lit, elle m’aide à apaiser mes cauchemars et a les mots pour me calmer. Mais elle était de sortie hier soir et n’est toujours pas rentrée, si je me fie à la porte de sa chambre grande ouverte. Comment commencer la journée sur les rotules ? Eh bien en sachant sa sœur de 18 ans dehors en compagnie de personnes que je ne connais pas. Ma petite sœur ne nous a jamais présenté de petit copain ou de petite copine. Je peux la comprendre, comment expliquer à une personne lambda, que sa famille c’est l’un des gangs les plus connus de tout New-York. A première vue ça peut faire peur.

Après avoir bu d’une traite mon verre d’eau, je remonte à l’étage me coucher. Une partie du gang vit dans ce vaste mas situé en pleine campagne new-yorkaise. La propriété, imposante et élégante, compte dix chambres, chacune équipée de sa propre salle de bain. Au cœur de la maison, une cuisine ouverte donne sur un salon spacieux, aménagé avec un canapé d'angle blanc, deux fauteuils assortis, une table basse en bois massif, et une cheminée qui apporte un côté chaleureux. Quelques buffets vitrés, abritant des livres anciens et des objets de famille du côté de Maggie. La salle à manger est dominée par une grande table capable d'accueillir dix convives affamés. Bien que certains membres du gang résident dans des lofts en centre-ville, ils reviennent régulièrement ici pour partager un repas. Il faut dire que les plats de Nani, maîtresse de maison depuis plus de 30 ans, sont tout simplement délicieux. Mais Nani n’est pas seulement une cuisinière hors pair, elle est aussi une figure maternelle pour nous tous. Toujours prête à prodiguer conseils et réprimandes, elle n’hésite pas à nous remettre à notre place lorsque l’un d’entre nous dépasse les bornes.

Après avoir terminé ma nuit, je me lève, enfile un short gris et un t-shirt blanc, puis rejoins le reste de la bande dans la salle à manger. Comme toujours, Nani est déjà en pleine action, s’affairant à préparer le petit-déjeuner. Pour un étranger, la table débordant de jus de fruits, de gâteaux, de viennoiseries et autres sucreries pourrait ressembler à un véritable festin. Mais pour nous, c’est juste un matin ordinaire, rien de plus, rien de moins.

- Bonjour Nani, comment vas-tu ? demandais-je en lui faisant un bisou sur le front

- Luca mon chéri, je vais bien je te remercie. Peux-tu poser ceci sur la table ? j’acquisse et dépose l’assiette contenant des pancakes sur la table.

Nani est comme une mère pour moi, elle veillait sur moi et m’apportait le réconfort dont j’avais besoin, lorsque Doug et Maggie partaient missions. Je me souviendrais toujours, qu’elle m’apportait un verre de lait, avant que j’aille dormir. Elle me disait, qu’elle avait mis une poudre magique qui m’emmènerait au pays des rêves et j’y croyais. Au bout de quinze minutes, je dormais dans les bras de Morphée. Sous mes grands airs de mauvais garçon insensible, cruel et froid, se cache le petit garçon de 6 ans qui a tout perdu du jour au lendemain.

Quelques minutes plus tard, la maison s’éveille peu à peu. Doug est le premier à apparaître, saluant Nani – de son vrai prénom Naomi – avec une étreinte chaleureuse. Puis il s’approche de moi et me tire dans une accolade paternelle.

- Ça va fils ? Bien dormi ? demande-t-il en piquant des raisins sur la table

- J’ai encore fait des cauchemars de ce fameux jour. Mais je... une voix fluette me coupe dans ma phrase. Sienna