Fyctia
Chapitre 2 - Caelia
Je brandis le pommeau de ma doppelhander, je la préférais aux épées. Elle était plus légère et plus maniable pour mon poids. Je la fis tourner dans ma main, elle tranchait l’air dans un bruit cinglant. J’enchaînai quelques attaques avant de trancher un arbre. Il s’écroula dans un bruit sourd, étouffé par la végétation.
— La nature ne t’a rien fait...
Un sourire ourla mes lèvres et je me tournai vers Luell, qui tenait une épée dans ses mains. Je haussai d’un sourcil.
— C’est nul de s’entraîner seul. Marmonna le blond.
— Elle n’est pas à ta taille.
— Je vais grandir ! Silas disait que je deviendrais plus grand que toi et ce ne serait pas difficile !
— Ah oui, minus ? En es-tu sûr ?
Je piquai droit vers lui et il bloqua avec le quillon. Il recula de quelques centimètres et puisa dans ses forces pour me repousser. Je souris.
— Tu me dépasseras certainement en taille, mais en combat, tu as encore beaucoup à faire. Je suis l’une des meilleures combattantes du clan. Ne l’oublie pas, minus.
Il fronça des sourcils et pesta :
— Stop ! Je n’aime pas quand tu m’appelles comme ça !
— ça, ce n’est pas mon souci.
Il chargea, et pivota sur lui-même pressentant ma future action. Je bloquai son assaut et nos lames s’entrechoquèrent avec un grincement horrible. Celui des couverts sur une assiette. Pendant plusieurs minutes, je jouais avec lui. Tantôt, j’attaquais sans lui laisser un moment de répit et tantôt je me défendais sans mal. Il est bon le minus...
Je constatais la rage de vaincre dans ses yeux. Luell était si mignon, j’avais la même expression face à Silas, jusqu’au jour où je l’avais battu. Il n’aurait pas dû me protéger, je me serais défendue seule. J’aurais vaincu. Pourquoi avait-il fallu qu’il revienne sur ses pas ?
Un hoquet de stupeur, une giclée de sang éclaboussa le visage de mon petit frère. Il écarquilla des cils et mon regard se posa sur sa lame. Il m’avait transpercé l’épaule. Le sang coulait à flots et il balbutia de nombreuses excuses. Je retirai sa lame et lui la rendis avec un sourire éblouissant. Il avait gagné, grâce à mon inattention, mais cela demeurait une victoire. Je tapotai ses cheveux blonds.
— Ca-Caelia, il faut te soigner.
Je portai ma main à mon épaule meurtrie et récitai une formule. La blessure se referma dans une petite flamme.
— Tu as oublié que nous sommes des faés de feu. Des phénix. Il en faut plus pour nous tuer.
Oh oui, il en fallait plus. Bien plus. C’était pourquoi je voulais venger la mort de Silas et de mes parents par extension.
Les six clans étaient divisés en faés élémentaires, sauvages et humanoïdes. La Reine était une faé élémentaire des végétaux, dit dryade. Elle contrôlait chaque vie végétale comme la sienne et celle des Seelies. Le clan des San Emie était composé de faés humanoïdes, tandis que mon clan avait dans ses rangs des faés sauvages, qui pouvaient prendre la forme d’animaux magiques. J’étais un phénix de feu, tout comme Luell. Mon frère et ma mère étaient des phénix de glace. Et je me demandais encore comment ils supportaient le climat tropical de notre habitat.
Les saisons étaient spontanées selon les clans et territoires. Quand Silas fut assassiné, nous étions sur le territoire du clan Dark Night. Un clan humanoïde composé de wendigos et autres. Il s’entendait avec les San Emie grâce à leur goût commun et prononcé pour le sang d’autrui. Sur leur territoire, il neigeait souvent et le froid gouvernait. Silas adorait se prélasser là-bas, avec accord des Dark Night.
— Oui... Mais... Je sais que les phénix de feu ne meurent jamais vraiment... Mais (Luell inspira et cria.) fais attention à toi ! Tu es la seule qui reste !
— Tu vas blesser Axion s’il t’entend.
Je caressai ses cheveux et lui pinçai les joues, il se débattit puis s’abandonna dans une étreinte.
— Tu me promets de faire attention ? Je t’ai entendu, tu vas suivre tonton à la réunion de la Reine.
— Un phénix ne donne jamais sa parole et encore moins à un autre faé.
— Tu as bien donné ta parole à un humain.
— Il était seul et sans ami. Les phénix sont souvent plus généreux envers les sans magies que les autres saletés.
Il s’écarta dans un rire et son regard brillait d’une chaleur irradiante.
— Tonton Axion risque de te punir, s’il t’entend ! Et puis, pourquoi ne pas soigner tes autres blessures.
— Cela me permettra de raviver la flamme de ma colère quand je verrais cette chauve-souris !
— Maman a toujours demandé à ce qu’aucune cicatrice n'arpente nos corps. Il faut que nous soyons les plus beaux possible pour l’accouplement !
— A ton âge, tu ne devrais pas penser de cette manière. Et puis, je suis une chasseuse et une combattante. Elles sont mes preuves de victoire.
— Ou de victoires lâches. (Je claquai de la langue.) Sans Silas, tu serais morte et tu le sais, cesses de te mentir.
Luell m’agaçait lorsqu’il inversait les rôles. J’étais la grande sœur.
— Et puis tonton a dit que tu devais commencer à chercher un compagnon. Il s’en fiche si c’est un phénix ou autres. Il veut faire taire Alpha Nemi et les autres clans. Caelia, tu restes la fille de l’ancien chef, la nièce de celui qui dirige et le dernier phénix femelle.
— Tu te rends compte que si je me marie, tu ne me verras plus aussi fréquemment ?
— Oublie ce que j’ai dit, vie dans la débauche !
Il me sourit de toutes ses dents. Et je lui mis une tape derrière la tête. Mon adorable petit frère se pervertissait avec ses amis. Mais qu’est-ce qu’ils lui apprenaient ? Il y a encore peu, il me demandait si les bébés tombaient du ciel.
22 commentaires
Marion_B
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Il y a un an
cedemro
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Il y a un an
Yappae
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Il y a un an
Phyphy 😜
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Tanichat
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Tanichat
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Il y a un an
Manon.prn
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Il y a 2 ans
Yappae
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Il y a 2 ans