Mary_L Sailing into Forever. Chapitre 4.4

Chapitre 4.4

J’avoue que j’étais assez satisfaite qu’il le remette un peu à sa place, car Glenn avait tendance à être prétentieux. Cependant, Glenn buvait ses paroles et semblait assimiler tout ce qu’Edmund disait. Il hochait la tête, le regard fuyant. Puis, je croisai ce regard chargé de désespoir... et de tristesse. Comme celui d’un enfant qui venait de se faire réprimander. Cela m’attrista profondément, et j’eus envie de l’enlacer, de le rassurer.


Finalement, tout ceci n’était qu’une façade.


Ce n’était pas si étonnant...


Les deux jeunes hommes s’approchèrent de moi en discutant entre eux, puis ils me demandèrent un tote-bag.


— Jude, c’est ça ? dit Milo en souriant. La jeune femme du bar ! Avec... Molly, je crois ?


Je souris en hochant la tête. Comment pouvait-il se souvenir de nous alors qu’il était bien alcoolisé ?


— C’est ça, tu as une belle mémoire ! répondis-je, tout en leur faisant payer les livres et en leur tendant les tote-bags.

— J’en connais un qui va être ravi de te revoir ! lança Glenn en me faisant un clin d’œil.

— C'est clair ! ajouta Milo en ricanant, tout en récupérant les sacs. Sur ce, nous te laissons...


Je les saluai avant de secouer la tête. Je savais très bien de qui ils parlaient, mais il était hors de question que je me mette dans des états pareils pour... lui. De toute évidence, nous avions juste discuté, et c’était tout. Bon, d’accord, j’ai rêvé de lui... Mais ce n’est qu’un détail !


Un moment de calme s’installa pendant quelques minutes, durant lesquelles je discutai avec Edmund. Il semblait satisfait de cette séance et ne cessait de me remercier. Pendant ce temps, Hélène préparait l’apéritif dans un coin de la pièce. Milo et Glenn l’aidèrent et éclatèrent de rire ensemble.


Une chose était sûre : ils étaient serviables...


Nous fûmes interrompus par une voix rauque. Sa voix. Je restai dos à lui, prétendant compter les livres restants. Edmund l’accueillit avec la même énergie solaire que d’habitude. Ils discutèrent longtemps, très longtemps. Tellement longtemps qu’à un moment donné, je dus me retourner. J’avais évidemment terminé de compter les... vingt livres restants.


Mes yeux fixèrent le sol, puis s’attardèrent sur mes ongles. La couleur marron chocolat commençait à s’écailler, laissant apparaître la repousse de mon ongle. Il fallait absolument que je prenne le temps d’aller les refaire. Pourquoi devait-il être présent justement quand mes ongles ressemblaient à ça ?!


Je ne savais pas pourquoi je réagissais ainsi. Mon cœur battait la chamade, mes joues étaient brûlantes et, j’imagine, rouges. Était-ce à cause du rêve que j’avais fait à son sujet ? Ou parce qu’il se promenait sans gêne dans ma tête, dans mes pensées, allumant toutes les lumières de tous les étages possibles et inimaginables ?


Finalement, je relevai les yeux vers lui. Il était encore plus beau que dans mes rêves. Vêtu d’un pull côtelé, la couleur bordeaux faisait ressortir l’éclat de ses yeux. Il portait un jean noir qui mettait en valeur sa silhouette athlétique, fruit de nombreuses heures de sport. Et son fessier... bien bombé, il faut l’admettre.


Son visage était serein, malgré les cernes de quelques kilomètres qui marquaient ses traits. Sa barbe, légèrement fournie, lui donnait un air plus mature. Quant à son sourire, il était parfait : des dents d’un blanc naturel, bien alignées. Il avait dû écouter les conseils de son orthodontiste... contrairement à moi, qui peinais encore à porter ma gouttière la nuit.


— Allez, je te laisse avec cette p’tite pour régler ! Dit Edmund en souriant.

— Avec plaisir ... répondit Aidan.


Nos yeux se croisèrent, et mon estomac se retourna en un instant. Une douleur soudaine s’installa, des crampes si intenses qu’elles laissèrent place à une vague de nausée. Je ressentis des fourmis dans mes mains, tandis que mon cœur battait la chamade sans répit.


Que m’arrivait-il ?


— Salut, lança-t-il en me tendant le livre.

— Je...euh, hey... salut ! Réussi-je à dire.


Je pris le livre de ses mains, et nos doigts s’effleurèrent. D’un geste un peu trop brusque, je le scannai et lui annonçai le prix. Il sortit sa carte bleue et tenta de payer en sans contact. Cela ne fonctionna pas. Il retenta en insérant sa carte dans le terminal.


— Désolé..., dit-il, visiblement gêné.


— Oh, pas de souci. J’ai aussi ce problème-là parfois. C’est agaçant, parce que je n’ai pas envie de faire perdre du temps au caissier, et puis... — Je balbutiai, réalisant soudain que je parlais trop vite et d’un ton beaucoup trop enjoué. — Euh... tiens. Tu veux le ticket ?


— Je suis d’accord. Ça m’agace aussi. Et oui, je veux bien le ticket, s’il te plaît.


Je lui tendis le ticket, puis rangeai le TPE à sa place. Il me remercia, me salua et se dirigea vers le buffet apéritif.


Je sentis que je pouvais enfin respirer à nouveau. L’air entra dans mes narines, et ce fut comme si je remontais à la surface. Oui, j’avais retenu mon souffle tout du long, comme si j’étais en apnée.


Je rangeai autour de moi, tentant d’éviter de penser à ce qu’il venait de se passer. Hélène me rejoignit, le sourire aux lèvres.


— Cela s’est très bien passé, merci encore, Jude. Tu es libre de partir, du coup ! Mais tu peux aussi rester, l’apéritif est servi. Et je ne parle pas que des amuses-bouches, dit-elle en me faisant un clin d’œil.


Elle pointa du doigt l’endroit où se tenaient les militaires, et plus précisément là où Aidan, Milo et Glenn étaient rassemblés.


Ils formaient un joli trio.

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1 commentaire

Ally P

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Il y a 2 mois

🥰
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