Quelque chose se prépare. Tapis dans l’ombre d’un site internet clandestin que l’on ne peut rejoindre qu’en étant sélectivement parrainé, un groupe s’organise. Pour rejoindre cette cybercommunauté nommée “Sabasius”, Emma, Alex et André ont d'abord suivi l'enseignement d’Hécate dans les couloirs alambiqués du dernier étage de la Sorbonne. Un enseignement qui ne figure pas sur le site de l'Université. Une discipline dispensée par des êtres qui n'existeraient que dans notre imaginaire commun et tireraient leur source dans l’art et l’Histoire. C’est un couvent de sorcières. Et il en existe dans toutes les régions du monde. Car les sorcières n'ont jamais disparu. Au cours de quatre siècles, elles ont d’abord été conspuées, traquées puis brûlées sur les bûchers. Elles ont su subsister, prêchant leurs rites, enseignant leurs croyances et leurs savoirs dans le plus grand des secrets. Et aujourd’hui, ils sont légion. Sorcières et sorciers sont partout et nulle part à la fois. Ils attendent le 6 juin. Date à partir de laquelle le monde basculera de l’Ancien monde à la lumière. Ils sont désormais assez nombreux pour renverser le patriarcat. Dans les écoles, au Sénat, sur les marchés de fruits et légumes et dans les cirques, ils ont repéré les fidèles, les ont initiés et les ont formés. Hugo, lui, n'en a jamais eu le moindre soupçon. Il est détenteur de tous les privilèges : c'est un homme, hétérosexuel, blanc et de bonne famille. Il mène sa petite vie, sûr de lui, sans se préoccuper du mouvement qui gronde doucement mais dont il était facile de percevoir les signes avant-coureurs. Quand il descend dans la rue ce jour du 6 juin, tout semble avoir changé.