Augellino belverde Roller Coaster Lumières du jour

Lumières du jour

Purée, ma langue est toute engourdie. Allez Samy, tu es en mission, là ! Pense... Non, ne pense pas. Juste, profite de l'instant. Anna commence à trembler de plaisir, c’est savoureux, c’est délicieux, et une précision s'impose :


— Anna, je n’ai pas de préservatif sur moi.

— Ah ? Mince.

— Après, on n’est pas obligé de… Enfin…


Oui, c’est vrai, après tout, on peut continuer comme ça sans forcément suivre le scénario pénétratif auquel on est toutes et tous habitué•es.


— Maya doit en avoir, je vais fouiller dans ses tiroirs.

— Tu crois ? lui réponds-je. Ça m’embête un peu.

— Mais non. J’ai envie de sentir ta bite en moi, alors on trouve un préservatif.


Bon, eh bien comme ça, ça a le mérite d’être clair. Anna part donc pour la chambre de notre hôtesse (ohlala, je n’avais pas eu la possibilité d’admirer son dos nu et ses fesses, ohlala c’est canon !) tandis que je me défais de mon jean et de mon caleçon qui végétaient sottement à mes chevilles.


— Bingo ! je l’entends s’exclamer depuis la chambre – la Graal n'était pas difficile à trouver, apparemment.


Elle revient (ohlala !), secouant ses hanches comme une égérie Playboy, capote emballée coincée entre ses dents. Elle est sérieuse ? C’est possible d’être autant à tomber par terre, à transformer le candide jeune mâle que je suis en loup de Tex Avery ? Elle déchire le précieux d'un coup de dents (ohlalalala !) et je ne raconterai pas la suite parce que je suis pudique, mais bon sang la séquence... Non, je ne raconte pas, imaginez ce qui vous plaira, à la rigueur vous pouvez cotiser avec nous pour l'achat d'un nouveau coussin. Il doit être quelque chose comme cinq heures du matin quand nos corps haletants refusent de poursuivre toute étreinte, vissés côte à côte au canapé convertible. Converti à quoi, je ne sais pas exactement, sûrement une forme de pensée très épicurienne.


Anna remet les plaids en état, passe aux toilettes, remet sa culotte, revient, se recouvre et s’endort. Moi je suis trop halluciné pour dormir tout de suite. Je crois que mon esprit divague un peu, peut-être me suis-je endormi, mais à six heures du matin je me lève, sous l'impulsion de ma vessie. Je me balade à poil comme si c’était chez moi. Je me rappelle que je ne suis pas chez moi au moment où la clé tourne dans la serrure et que la porte s'ouvre en même temps que j'ouvre celle des toilettes pour en sortir.

Maya !

D’instinct, je me cache les parties, ce qui est à la fois très à propos et parfaitement stupide vu qu'elle a largement eu le quart de seconde nécessaire pour m’apercevoir en version intégrale. Ses sourcils trahissent son degré encore soutenu d'alcoolémie, mais elle retrouve vite sa faculté à ironiser.


— Eh bien, si je m’attendais à ça quand j’ai confié mes clés à ma pote !

— Maya, heu… C’est…

— Parfaitement ce que je crois, vu ta tenue. Eh bien tant mieux ! Au moins deux personnes charmantes et que j'aime bien qui auront ken.


Elle me regarde avec une tendresse toute fraternelle. Maya est sincèrement contente pour nous, semble-t-il. Elle avise le canapé sur lequel elle meurt d’envie de s’affaler, freine son élan.


— Je vois. La princesse tchèque avait une envie de perfectionner son français.

— Oui voilà, on va dire qu’il y a eu un intérêt culturel mutuel…

— Bien joué, p'tit malin !


Pour un peu, elle me mettrait une claque dans le dos, telle un bro félicitant son BFF après alunissage réussi.


— Et toi, Maya, ça va ?

— Bof… ça avait pas trop mal commencé, le mec rencontré en boîte me chauffait bien et je me suis dit « allez, pourquoi pas. » J’ai accepté de le suivre chez lui, et là, le chaos total. Le mec vit dans une garçonnière avec deux colocs qui étaient sur Fifa – qui joue à la console à cinq heures du mat’ ? – et ça puait la beuh avec des fringues sales et des cadavres de bière partout. J’ai eu un haut-le-cœur, direct j'ai dit au gars que je ne resterais pas, et il a pété un câble.

— Sur toi ?

— Ouais. Au début, il a un peu réprimandé ses colocs, genre « les gars vous faites aucun effort, » a commencé à me baratiner « d’habitude c’est rangé, c'est juste qu'avec mon boulot j'ai été en déplacement donc j'ai pas eu le temps... Mais t'inquiète dans ma chambre c'est propre, viens tu vas voir. »


Elle pousse un gros soupir.


— Et ?

— Comme une conne j’y suis allée, dans sa chambre. Je me disais, si l’odeur ne va pas jusque-là, faut voir, mais…

— Attends, Maya, juste… Tu permets que je remette un caleçon ?


Elle éclate de rire.


— Bien sûr ! Tu sais, au point où j’en suis, je trouvais même pas ça bizarre.

— Ouais… Merci.


Au fond, je crois que moi non plus je ne trouvais même pas ça bizarre. Tant pis, je fais ce que j'ai dit.


— Et donc ?

— Et donc, je suis bel et bien allée dans la chambre du type, qui a enlevé son t-shirt et a commencé à me tripoter… Mais je n’avais plus envie.

— Dégoûtée par ta première impression ?

— On va dire ça. Du coup je lui ai dit d'arrêter, que ça n’allait pas le faire et il est entré dans une colère noire. M’a sorti des trucs du genre « Tu peux pas me dire non maintenant que t’es chez moi ! » « J’ai fait plein d’efforts pour que tu kiffes ta soirée et là tu veux me planter ? » et je t’en passe… J’ai prétexté que j’avais besoin de pisser avant de faire quoi que ce soit, il m’a accompagné aux toilettes et est resté planté devant la porte comme pour s’assurer que je n’irais nulle part sans lui passer sur le corps.

— Oh putain, l'angoisse…

— Ouais, il m’avait grillé. Panique totale.

— Bon, à présent tu es chez toi, en sécurité. Comment tu t'en es sortie ?

— Mon cerveau a fait un lancer de dés, et a choisi une stratégie à contre-pied : je me suis tournée vers les colocs en leur souhaitant une bonne soirée, avec un grand sourire. L’un des deux a marmonné un « oh, tu pars déjà ? » j’ai saisi la perche et je suis partie sans me retourner. Personne n’a cherché à me retenir.

— Bien joué.

— Tu veux rire, j’étais morte de trouille. Rien que d'y repenser j'ai des frissons. Et puis ses mains qui me palpent comme si j'étais un hamburger... C’est pour ça que quand je rencontre un mec, je ne l’accueille jamais chez moi le premier soir. Je veux pouvoir me casser si je le sens pas.

— Je comprends.

— Là, j’aurais juste besoin d’un gros câlin…

— Heureusement que j’ai remis mon caleçon, sinon ce serait bizarre.


Mais quel con, pourquoi j’ai dit ça, moi ?

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15 commentaires

M.B.Auzil

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Il y a un mois

Plus que 1 💜😉

Salma Rose

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Il y a un mois

Petit like de soutien, n'hésite pas à passer sur mon histoire🌹🌹

DIANA BOHRHAUER

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Il y a un mois

A jour chez toi

Mapetiteplume

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Il y a un mois

Une pluie de like de soutien sur tous les chapitres ❤️n'hésite pas à venir faire un tour chez moi si le cœur t'en dit je participe au triller aussi 😊

Alpha815

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Il y a un mois

Et voilà 🌧️💞

aurora.R

-

Il y a un mois

😉

Carl K. Lawson

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Il y a un mois

😉👌🏾

une étoile en papier.

-

Il y a un mois

🌟

Gottesmann Pascal

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Il y a un mois

Houla la soirée de Maya, quelle horreur. Heureusement qu'il y en a deux qui ont profité. Par contre le pauvre Samy va devoir faire un choix.

Augellino belverde

-

Il y a un mois

Eh oui ! Quoique, si ça se trouve, le choix s'imposera de lui-même, qui sait ?
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