May Otto REVENGE CHAPITRE 9 - CHAZ (1/2)

CHAPITRE 9 - CHAZ (1/2)

Elena pourrait être ma soeur. Seulement âgée de deux ans de plus que moi, elle me ressemble comme deux gouttes d’eau, et même moi je peux l’avouer. C’est sûrement dû au fait que sa mère est la jumelle de la mienne.

Posé sur la banquette de la limousine, je l’observe tapoter ses doigts fins sur l’écran de son téléphone. Elle porte une élégante robe courte rouge et ses cheveux sont relevés en un chignon haut. Elle se marie parfaitement avec ma tenue total black.


— Betty vient de me dire qu’il y a beaucoup de monde et qu’une horde de journalistes attend sur le tapis rouge.


J’écarquille les yeux. Un tapis rouge à une soirée de lancement. Il n’y a que Betty Devon pour faire ça.


— Ne fais pas le mec surpris, Charles. C’est une superbe collaboration.


Je lui lance un regard noir. Voici la seule chose qui nous oppose diamétralement. Elle est bien trop sérieuse pour moi. Je me demande si ça lui arrive de sourire et de sortir en boîte avec ses copines. Il fut un temps, pourtant, où elle savait s’éclater. C’est d’ailleurs avec elle que j’ai pris ma première grosse cuite. Mais depuis qu’elle a passé son doctorat en droit et qu’elle a validé sa thèse, elle s’est transformée en une jeune femme aigrie et ennuyeuse.


— Arrête de m’appeler Charles.


Je ne comprends pas cette manie de ne pas vouloir suivre une règle aussi débile qu’un surnom. Ce n’est pourtant pas compliqué. Si tout le monde m’appelle Chaz, ce n’est pas pour rien. Il suffit juste de suivre le mouvement.


— C’est comme ça que ta mère t’appelle.

— Et si tu n’as pas remarqué, je ne lui réponds jamais quand elle le fait.

— Ça c’est parce que t’es bien trop insolent. Surtout avec elle.

— Et toi, tu me casses déjà les couilles.


Un léger rictus détend ses lèvres pincées. Croyez-moi, elle est au summum de ses capacités, là. La vitre teintée nous séparant de Hugh, le chauffeur, s’éclaircit jusqu’à complètement s’abaisser.


— Nous sommes arrivés, annonce Hugh. Voulez-vous attendre encore un peu ?


Elena et moi secouons la tête en même temps. Je prends une grande inspiration et sors le premier. Tout en faisant abstraction des flashs et des cris des journalistes qui m’interpellent, je fais le tour pour venir ouvrir la portière du côté d’El. Je tends ma main vers elle, et elle s’en empare en essayant de ne pas tomber. Quelle idée de mettre des talons aussi hauts !


— Si tu te casses la gueule, je te laisse ici comme une merde, annoncé-je tandis qu’elle se redresse enfin.


Elle me lance un regard noir, très vite balayé par son faux sourire qu’elle sert à la presse. Je dois avouer que ma cousine est jolie quand elle sourit. Fort heureusement pour les gars qui pourraient tomber sous son charme, elle ne sourit jamais.


— Chaz ! Par ici, m’interpelle un journaliste.


J’essaye tant bien que mal d’avancer parmi la foule déjà présente sur le tapis rouge. Je reconnais quelques influenceurs et amis proches de Betty. Les flashs m’aveuglent, et j’ai envie de faire marche arrière tant ça me tape sur le système. C’est la partie la plus emmerdante. J’ai presque envie de grimacer et de marcher avec le majeur en l’air pour ruiner leurs photos. Mais je suis sûr qu’ils arriveraient à se faire encore plus de fric sur ma tronche.


— Chaz ! Que pensez-vous de la nouvelle stratégie politique de votre beau-père ? Véritable projet ou mensonge déguisé ?


Je dégage le micro que la journaliste me colle presque devant la bouche, et lui lance un regard noir. Je ne sais même pas de quoi elle parle. Je viens de rentrer du Nigéria, qu’est-ce que j’en ai à foutre de la nouvelle stratégie politique de Zach ?

Je tire un peu plus sur la main d’Elena et avance jusqu’aux photographes. Ils immortalisent le moment, nous forçant à adopter des poses plus ou moins compliquées à faire. Les gars se croient vraiment au shooting photo de Vanity Fair. Incroyable.

Je leurs souris poliment une dernière fois, et passe enfin la porte vitrée qui délimite l’entrée de Betty Corporation.


***


Dans ce monde, le seul moyen de réussir, c’est d’être hypocrite. La femme de Brian Andrews vous demande si vous avez lu son dernier article à votre propos ? Répondez que vous l’avez adoré. Dylan Lane, le PDG de LANE & CO, vous tend sa carte dans l’espoir d’obtenir un entretien avec vous ? Répondez que vous le recontacterez très rapidement, puis jetez la carte à la poubelle une fois qu’il a le dos tourné. C’est comme ça que ça fonctionne, et si ça vous fend le cœur de devoir mentir, alors fuyez.


Je jette un coup d’oeil à tous les gens présents ce soir. Pratiquement tout le gratin de Los Angeles s’est pointé à la soirée de lancement. C’est une pure réussite. L’équipe évènementiel a fait un travail démentiel. Tout a été pensé, réalisé, décoré, pour rappeler l’alliance entre l’entreprise de bijoux de Betty Devon et le vinicole de Nicolas Feuillatte.


Je n’ai pas réussi à lui voler une minute. Betty a été demandée de partout, balançant son sourire étincelant à qui voulait bien le recevoir. J’ai aperçu sa robe de cocktail saumon entre deux aller-retour aux toilettes, mais je n’ai pas eu le temps de m’y attarder.

Les journalistes m’ont vu, m’ont photographié, et j’ai accepté de répondre aux questions de Jenna McAllister, rédactrice en chef du Los Angeles Magazine. Elle m’a très vaguement demandé mon avis sur la campagne présidentielle que Zach s’apprête à faire -et j’ai su détourner la question comme on m’a appris à le faire-, mais elle s’est plutôt intéressée à mon voyage au Nigéria et à ce que je ressens depuis que je suis rentré. Je dois avouer que ça m’a fait plaisir d’entendre autre chose que mon appartenance au clan Vargas. J’aimerais parfois qu’ils se rendent compte que je suis bien plus que le gamin qui suit Zach partout.

Alors que j’enfonce un amuse-gueule dans ma bouche, Elena s’approche rapidement de moi, la mine sévère et les traits tirés.


— Ouh là ! T’as vu ton reflet dans le miroir pour être aussi énervée ?

— Très drôle, Charles, mais je n’ai pas le temps de rire. Tu me pardonnes ?


Je hausse les épaules, attendant qu’elle déballe son sac.


— Est-ce que tu connais une certaine Joanna Castillo ?


Je plisse les yeux et fouille dans ma mémoire. Ce nom ne me dit strictement rien.

Tu as aimé ce chapitre ?

20 commentaires

Myjanyy

-

Il y a 7 ans

Yeahhhh ! Elle est la !!!!

selenaHasira

-

Il y a 7 ans

Charles msk

May Otto

-

Il y a 7 ans

il est con lui aussi...il sait pas so quoi une beauté latineeee

zialaska

-

Il y a 7 ans

Je me demande il va réagir comment en la voyant lo...

May Otto

-

Il y a 7 ans

mdrrrrr sol a la muerte a la sangre chico

zialaska

-

Il y a 7 ans

Eh msk Charles je l'aime bcp mais teamSol a la muerte

May Otto

-

Il y a 7 ans

LET'S GO BITCHEEEEES

zialaska

-

Il y a 7 ans

Yiiiiiiiiih ca va commencer ENTOUCAS j'ai hate

May Otto

-

Il y a 7 ans

Il faut absolument que je place un petit Charly dedans, il va adorer ! x)

BbyBarbie

-

Il y a 7 ans

J'adore Charles... hm.. Chaz pardon :p c'est vraiment un super type, il cherche à se faire sa petite place dans l'ombre imposante de son père, et ça le rend vraiment attachant ! J'adore ta façon d'écrire et de d'écrire, j'ai adoré le passage sur "comment se comporter en soirée en quelques règles de base" ehe !
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.