Fyctia
Tramway (3)
Les murmures grossissent, les regards réprobateurs se multiplient, le mécontentement est légitime, mais ma hargne aussi. Sauf que personne ici n’en a certainement rien à faire, et ils n’ont pas tort par ailleurs, alors je devrais peut-être me la fermer. Et c’est très exactement ce que je fais après une réflexion éclair, mais censée.
En fait, je suis la première à être surprise par mon emportement. Je ne suis pas cette fille irritable, et encore moins bagarreuse. Loin de là. Presque nonchalante, renfermée et un peu lâche, je suis la donzelle timide qui, à quelques exceptions près, a toujours suivi à la lettre les enseignements de sa mère. Et justement l’un d’eux veut que je n’oppose jamais la violence aux attaques. Alors maîtriser mes émotions ça je sais faire. Ou du moins, je savais, vue comment je viens de me comporter avec le monsieur.
Ce voyage me retourne sans doute, plus que je ne veux me l’avouer à moi-même. Pas étonnant que je ne veuille pas y penser.
— Tu vas où la gamine ? postillonne le vieux crouton avachi négligemment dans son fauteuil, l’air d’être au bord de l’agonie.
Un air trompeur en tout cas, car sa poigne elle, elle est bien ferme. Qu’il me lâche, et vite ! Il pourrait être contagieux, ce con.
— Si vous ne me lâchez pas tout de suite, je crie à l’aide.
— Ok, Ok, je tentais juste de faire la causette. Ça va, conclut-il les mains mises en évidences, avant de me faire réaliser, qu’il n’en a pas encore terminé. Je ne sais pas qui tu vois en moi, baille-t-il, le regard mi-clos de fatigue et d’ivresse, mais les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être.
J’ai presque envie d’exploser de rire. Du reste, la voisine devant nous s’en charge pour moi, très attentive à la scène depuis le tout début. Et voilà qu’un irresponsable se met à donner des leçons de morale. Si ce n’est pas ça l’hôpital qui se fout de la charité, alors qu’est-ce que c’est ? Il va de soi, je n’y prête pas une seconde d’attention de plus et bouscule son pied molle et lourd à la fois, puis progresse vers une place où il fait mieux vivre. Les longs cheveux bruns de ma voisine, sentent bon les huiles essentielles, et son regard bridé est beaucoup plus accueillant que ceux de ce… clochard, je dirais.
Puis, il est sorti d’où en fait ?
Un frisson d’horreur me brutalise le corps lorsque je souvenir de cette vilaine tache brune sur son gilet bleu-nuit délavé me traverse l’esprit. Je secoue ma tête sans réserve de frénésie, pour le dissoudre de mon esprit, pressée de me débarrassée de cette dégoutante nausée dont j’ai tout aussi été prise au moment de ma réminiscence. Si le manège ne fonctionne pas d’un coup, il faut attendre le retour de natural Woman dans mes oreilles, pour voir opérer la magie.
Dwayne, ma magie perdue à jamais…
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Coucou désolée pour la disproportion des chapitres. J'ai encore du mal à gérer les coupables ici. Alors ce chapitre est moins longs que les autres.
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Merci🙏🏾
12 commentaires
Véronique Rivat
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Il y a 4 ans
AlphyM
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Il y a 4 ans
Véronique Rivat
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Il y a 4 ans
Amandine_grn
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Il y a 4 ans
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sunandsoon
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AlphyM
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Il y a 4 ans