Eva Baldaras Rendez-vous à Noël Chapitre 5 - 25 décembre

Chapitre 5 - 25 décembre

Les pistes de ski serpentent à travers ce paysage naturel à couper le souffle. Depuis les remontées mécaniques, j’ai pu admirer à loisir l’étendue des vallées profondes de ce décor majestueux à perte de vue.


Et je me suis perdue.


Le vent hurle, m'arrache le visage, ses griffes glacées lacérant ma peau déjà brûlée par le froid, tandis que la neige tourbillonnante menace de m'engloutir tout entière.

Je sens la peur grandir alors que mes forces m'abandonnent peu à peu. Le froid m'écrase. Je n’y vois presque plus rien.


Je remercie Mad de m’avoir obligée à enfiler une combinaison de ski équipée d’un système d’alerte connecté. Celui-ci pourrait envoyer automatiquement un signal de détresse en cas d’immobilité prolongée. Tout ce qu’il me reste à faire afin d’être localisée c’est de ne pas bouger d'ici.


Mon corps n’a même plus la force de trembler, il est tétanisé. Mes paupières se ferment, une boule se forme dans ma gorge.


Je donnerai tout ce que j’ai pour dire oui à Grant. À tout. J’ai été la pire des idiotes. Il y a un an.


Et maintenant, je vais mourir.


C’est étrange, les pensées qui nous viennent alors que nous savons que nous allons vivre nos derniers instants. Moi, elles ne tiennent qu’à un seul prénom : Grant.


— Luce ?


J’ouvre les paupières. Voilà que des hallucinations me prennent ! J’entends la voix grave de Grant m’appeler.


— Luce ?


Je me redresse, puis plisse les yeux. Soit c’est un mirage auditif soit…

Une silhouette noire se déplace vers moi. Deviens plus nette au fur et à mesure qu’elle se rapproche. Mon pouls s’accélère.


— Grant… dis-je dans un souffle.

— Mon Dieu, Luce, tu vas bien ?


Je hoche la tête tant bien que mal. J’ai l’impression que je suis engourdie de partout.

— Tu m’as fait une peur bleue !


La suite de ce qu’il fait, je l’ignore. Ce que je sais c’est que je me réveille à l’abri dans un chalet accueillant, décoré d'un somptueux sapin de Noël orné de guirlandes scintillantes et de boules artisanales. Les murs en bois brut respirent l'authenticité, évoquant une sorte de refuge montagnard intemporel. Une grande cheminée en pierre domine la pièce principale, son âtre crépitant diffuse une chaleur réconfortante. Le lit sur lequel je suis allongée est recouvert d'une couverture épaisse en fausse fourrure, qui enveloppe mon corps de pure douceur.


Grant, torse nu, se tient devant le feu, son dos flanqué de muscles saillants à la lueur des flammes. Je note alors que nos combinaisons de ski sont étendues sur une corde tendue ente deux poutres pour sécher.


L'ensemble de la pièce est baigné d'une atmosphère intime.


Il se retourne vers moi, des éclats d'or dans les yeux, et me sourit avec une lueur de soulagement. Mon cœur se serre à sa vue.


Deux pas lui permettent de s’approcher de moi. Il s’accroupit devant le lit, sur lequel je suis allongée. J’ai dû dormir, je ne sais combien de temps.


J’émerge doucement de mon engourdissement.

— Bill doit être inquiet…

Son sourire s’efface. Son visage s’assombrit.

— La tempête sévit toujours. Il devra attendre qu’elle se calme avant de venir.

Au ton sec qu’il emploie, je devine que je l’ai blessé. OK, je l’ai mérité.

— Merci de m’avoir sauvée.

Son regard intense rencontre le mien.

— Je l’aurais fait pour n’importe qui.

Ça aussi je l’ai mérité.

— Même pour un criminel ? dis-je un brin provocatrice.

Ses yeux brillent comme deux flammes qui allument le brasier dans mon corps, mon intimité, consument mon être tout entier.

— Tu as tué quelqu’un Luce ? me murmure-t-il d’une voix éraillée.

J’éclate d’un rire nerveux. Son visage s’approche du mien dangereusement.

— Tu ne me connais si mal que ça ?

— Peut-être que je ne te connais pas assez. Puisque tu es partie.


Son souffle chaud s’échoue sur ma bouche. Je l'exhale comme un précieux trésor.

— Je pensais que c’était mieux pour nous deux, chuchoté-je.

Ses sourcils se froncent.

— En quoi fuir est-il mieux ? Tu aurais pu me parler, m’expliquer.

Grant s’approche encore plus près…


Mon corps étouffe rien qu’en imaginant les mains de Grant sur moi. Ses pupilles percutent les miennes avec force. Je manque de m’évanouir. Une boule se forme dans ma gorge et explose.


— J’étais effrayée à l’idée de te perdre, dis-je dans un sanglot.


Il inspire profondément. Ses yeux fouillent les miens.


— Et maintenant, tu es coincée ici avec moi, dans cette tempête.


Je prends sa main. Aussitôt sa chaleur se diffuse partout en moi. Il poursuit.


— Je t’ai cherché dans cette tempête pour une raison Luce. Tu comptes pour moi, bien plus que tu ne le penses.


Des larmes coulent sur mes joues.

— Je supposais que tu ne voulais que la businesswoman en moi. Que j’étais qu’un atout pour ton entreprise.

Il secoue la tête. Son pouce efface mes larmes, puis frôle ma lèvre inférieure. Mon souffle devient court.


— Tu te trompes. Tu es bien plus que ça. Je t’aime Luce. Pour qui tu es. En entier.


— Alors, pourquoi cette proposition professionnelle puisque je t’ai tout avoué ?


Il caresse ma joue d’un revers de sa main.

— Parce que je désirais te montrer que je crois en toi, en nous.


Le silence s’alourdit. Ma voix se brise.


— Et si je veux continuer à travailler avec Bill ?

— Dans ce cas je te soutiendrai. Mais, je ne m’excuserai pas d’être jaloux. Je ne lui fais pas confiance.

Sa jalousie me ravit. Ma bouche s’élargit tellement, que j’ai l’impression qu’elle s’étire jusqu’aux coins de mes yeux.


— Et maintenant, cette tempête...


Grant s’approche encore, pose son front contre le mien. Sa voix basse me fait frémir.


— Heureusement. Parce que parfois, des tempêtes sont nécessaires pour révéler ce que l’on cache au fond de toi. Toi et moi, on a survécu à ça. Peut-être qu’on peut survivre à d’autres. Ensemble.


Mon cœur bat si vite que je n’arrive plus à respirer.


— On va parfois se faire du mal, se détester, se disputer. Mais, jamais, je ne cesserai de t’aimer, te protéger, Luce.


Je suffoque.


— Je t’aime Grant. Embrasse-moi.


Et, ses lèvres se plaquent sur les miennes avec une telle puissance que la pièce tourne autour de moi. À la seconde où sa langue s’enroule dans la mienne, une avalanche de sensations me submerge. Le monde extérieur se dissipe, englouti par l’explosion de notre baiser. Notre désir jaillit comme un incendie jamais éteint. Il me consume. Chaque mouvement est chargé d’une urgence désespérée, comme pour récupérer chaque instant qui nous a séparés.


Je vibre, tremble, suffoque.


Mes mains glissent fébrilement dans les cheveux de Grant, s’accrochant à lui comme si ma vie en dépendait. Les siennes explorent mon dos, ses doigts épousent chaque courbe avec une délicatesse protectrice, mais possessive.


Chaque contact enflamme un peu plus mon désir.


Lorsque nous nous détachons, à bout de souffle, nos fronts restent collés l’un à l’autre. Nos regards s’encrent l’un dans l’autre. Nos cœurs battent à l’unisson.


Tout est dit sans un mot.

Notre amour, notre désir, notre besoin l’un de l’autre.

La promesse d’un avenir ensemble.


Message final de Eva Baldaras

Voilà, l'histoire de Luce et Grant est terminée ! J'espère qu'elle vous a plu, autant que j'ai eu plaisir à l'écrire. Cette nouvelle est née pendant mes vacances à la Costa Dorada, près de Barcelone. j'ai hésité longuement sur le lieu où situer l'intrigue, un endroit au soleil ? à la mer ? Ailleurs ? Finalement, j'ai opté pour une station de ski à Aspen aux USA, l'endroit idéal dans lequel mes personnages ont pu prendre vie dans ma tête. Et une romance de Noël qui m'a rafraichit par une chaleur caniculaire espagnole ! Ce que j'ai trouvé dur ? Bah, toujours l'histoire des 7000 caractères par chapitre. Je ne vous raconte pas toutes les phrases que j'ai dû supprimer ou raccourcir mdr. Moralité : quand on veut, on peut ! N'hésitez pas à me suivre sur Instagram, Facebook ou TikTok, venir aux salons me rencontrer, je serais ravie de pouvoir échanger avec vous et partager des moments ensemble. A bientôt, Eva

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7 commentaires

Anthony Dabsal

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Il y a 7 mois

Alors, je vais commencer par le jeu de mot merdique : c'était rafraichissant. Voilà, c'est chose faite ^^. Maintenant, tu as su superbement doser la tension romantique tout le long, tu as bien gérer l'introspection sur l'addiction et l'histoire était vraiment intéressante. Bravo ! Bonne chance pour le concours :-D

Anthony Dabsal

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Il y a 7 mois

géré*

Eva Baldaras

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Il y a 7 mois

Merci pour ton retour ☺️ c'est toujours un peu difficile pour moi de me restreindre à 7000 caractères par chapitre et surtout 5 chapitres maximum 😁 j'écris plutôt des romances de 100 000 mots dans lesquelles je peux développer un peu plus. C'est limite frustrant 😂

Diane Of Seas

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Il y a 7 mois

Je suis fan. Tu as parfaitement réussi malgré la restrictions des 5 chapitres. Bonne chance pour la suite.

Eva Baldaras

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Il y a 7 mois

Merci pour ton petit mot qui me fait plaisir 🥰 oui ! J'ai plutôt l'habitude d'écrire des romans qui comptent 100 000 mots 😅

natha_lit

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Il y a 7 mois

Je confirme j’adore 🥰 comme d’habitude il ne te faut pas grand chose pour nous embarquer , et oui les 7000 mots c’est pas top et la frustration bonjour 😅

Eva Baldaras

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Il y a 7 mois

Tu l'as dit 😆😅 merci pour ton retour 😘❤️
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