Fyctia
LE CRÂNE 💀 Marie
BIP BIP BIP.
J’ai déposé une rose sur le téléphone de la cabine téléphonique, mes yeux trempant dans mon mascara coulé. Le ciel mauve a disparu derrière les nuages ténébreux avant de déferler sa peine sur la ville de la bande dessinée.
Je venais de rompre avec mon ex. La discussion avait été tendu, la rupture avait été compliqué et le respect était définitivement mort.
Malgré ces intempéries, j’avais osé me remaquiller. Mon doigt avait attrapé le gloss pailleté et en avait fait glisser le contenu sur mes lèvres. Comme si ce pauvre stick pouvait réellement remettre des paillettes dans ma vie.
La tâche de naissance sur ma joue me rappelait sans cesse que je valais mieux que ça. Ce coeur qui habitait le creux de mon visage était ma muse. « Je suis un être d’amour » m’amusais-je à clamer quand on m’interrogeait sur cette forme de peau inhabituelle.
Le suis-je vraiment ?
Je me suis crue plus forte en m’armant de ce rouge à lèvres prune mais j’ai défailli au premier coup de crayon. Le fond de teint n’a pas su cacher mes cernes violettes et j’ai marché faiblement vers mon nouveau bahut.
Ainsi a commencé ma nouvelle existence.
Loin de l’enfer de ma première année de lycée, j’ai retrouvé mes couleurs au sein d’un environnement plus dense, plus chaleureux, plus ouvert. Mon maquillage n’était alors plus un masque pour me cacher mais un art pour m’exister.
Les dizaines de fards à paupière constituaient la complexité de mon être. Je jonglais entre les couleurs en fonction de mes états d’âme et les pinceaux n’avaient plus aucun secret pour moi. Il n’était plus question d’aimer se pouponner, mais de s’aimer soi-même.
Puis, je l’ai rencontré.
Cet être condescendant qui méprisait toutes formes d’amour et tous sentiments passionnels. Je l’ai méprisée pour cette absence de sensibilité et il m’a chéri pour l’intensité de mes émotions. Et j’ignorais encore comment mais on s’était rapprochés et à présent,
je ne pouvais plus vivre sans concevoir Peter dans ma vie.
L’eau de pluie qui m’avait accueillie en sortant de cette cabine téléphonique était alors très différente de celle qui avait coulé sur nos peaux nues sous la douche. Notre propre sueur a même accompagné ce liquide gelé lors de nos ébats physiques.
Si seulement Peter n’avait pas le même prénom que mon ex-copain.
16 commentaires
Gottesmann Pascal
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Il y a 2 ans
moondaq
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Il y a 2 ans
Anne-Charlotte Raymond
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Il y a 2 ans
moondaq
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Enola Caillard
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moondaq
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Enola Caillard
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Il y a 2 ans
Mariebookfan14
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Lucile Tizon
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Il y a 2 ans
FleurDelatour
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Il y a 2 ans