M.B.Auzil Quand un lys des montagnes rencontre une rose de Noël… Chapitre 6 : Raté !

Chapitre 6 : Raté !

Je sens le sol qui tremble sous mes pieds et je croise les regards paniqués de Sylvie et de Joan. Lily s’accroche à moi, comme quand on était petites, cherchant près de moi le courage d’affronter l’imprévu.

Tandis que je cherche en tous sens d’où peut bien venir ce bruit, un grand fracas crée un vent de panique chez les personnes rassemblées.


Lily pousse un cri strident digne du film « les dents de la mer » et laisse tomber son parapluie.

Je vois soudain Joan pousser tout le monde vers le haut de la place, comme un rugbyman faisant une cocotte.

Je regarde alors dans la direction opposée et me fige de stupeur.


Le pont s’effondre, comme au ralenti, dans un fatras de gros blocs rocheux et de troncs plongeants dans la rivière transformée en torrent.


Tout le monde pousse des cris tout en fuyant de façon précipitée vers le village. Nous parcourons très rapidement une courte distance pour nous éloigner du danger, mais la curiosité est plus forte que la peur. Je m’arrête. Lily tente de me tirer mais je me fige. Je veux voir ce qui se passe.

Le bruit de roches qui s’effondrent et les vibrations cessent progressivement. Les gens se rassemblent à nouveau. La montée d’adrénaline fait tambouriner mon cœur dans ma poitrine. Je suis essoufflée alors que j’ai parcouru à peine vingt mètres !


Joan s’approche de moi et me pose la main sur l’épaule. Il parle fort pour couvrir le bruit de la rivière.

— Vous allez bien ?


— Oui ! On a juste eu peur !


— Je pense que c’est le cas de tout le monde !


J’acquiesce silencieusement et coule un regard sidéré vers le vide au-dessus duquel passait le pont. Pont sur lequel j’aurais dû me trouver au moment exact où il a cédé, si je n’avais pas décidé avec Lily d’aller parler aux personnes attroupées près de la rive.


Je réalise alors pleinement ce que signifie l’expression « la vie ne tient qu’à un fil ». J’aurais pu mourir à l’instant avec ma fille !


Mes jambes flageolent un peu sous le coup de l’émotion. Je me sens très faible tout à coup.

Joan semble s’en apercevoir et il me prend sous le bras pour me soutenir.


— Vous êtes toute blanche ! Vous êtes sûre que ça va ?


Je murmure faiblement.


— Oui. J’ai juste failli y passer sous vos yeux !


— Vous alliez partir ?!


— Oui.


Je lui jette un regard rempli de terreur et je perçois à ses pupilles dilatées qu'il réalise alors, lui aussi, que j'ai frôlé la mort.

Il me prend la main et la serre fortement dans la sienne. Sa peau douce et chaude me procure un grand réconfort. Je frisonne et j'ai envie de plus de chaleur. De plus de contact contre sa peau.


Je pense soudain à ma fille, qui est seule dans la voiture et je m’élance pour aller la rejoindre et la rassurer. Elle doit être terrifiée !


Je toque de son côté puis fait le tour pour m’asseoir à côté d’elle à l’abri. Je suis trempée et je commence à avoir froid. Je frisonne.

Est-ce le fait d'avoir quitté soudain le réconfort de Joan ?


— Tu vas bien ma bichette ?


Mila me regarde d’un air étonné en lisant la panique sur son visage.


— Oui, pourquoi ?


— Tu n’as rien entendu ? Rien senti ?


— Si, j’ai l’impression que le sol a vibré. Pourquoi ?


— Le pont vient de s’effondrer Mila ! On aurait pu être dessus !


J'ai crié un peu fort, mais j’hallucine ! Ma fille n’a rien entendu avec ses écouteurs sans fils vissés sur ses oreilles. C’est incroyable !


Mila réalise soudain et enlève ses écouteurs lentement.


— Attend. Le pont s’est effondré ?


— Oui !


— Le Reposoir est un cul de sac ! On est coincées ici ! Sans réseau !


Je pousse un cri exaspéré en regardant le plafond de ma vieille voiture.

On aurait pu mourir noyées et Mila pense juste à son foutu réseau ! Mon ado va avoir ma peau !


Quelqu'un toque à la vitre.


Joan ! Il m'a suivie. Quel pot de colle !

Je suis un peu agacée qu’il soit toujours dans mes pattes celui-là.


Je baisse la vitre de quelques centimètres.


— Vous ne pouvez plus partir en voiture maintenant !


— Je sais, merci !


— Vous ne devriez pas rester garée là ! Le parking est très proche du lit de la rivière. J’ai peur qu’il soit emporté aussi.


Je le regarde d’un air un peu incrédule.


— Il n’y a pas d’autre parking dans le village ! Je ne sais pas où aller me garer !


— J’ai de la place dans ma grange si vous soulez.


— C’est gentil, mais je ne veux pas vous déranger.


— C’est bon ! Donnez-moi vos clefs et j’y vais !


Il me dérange à insister comme ça, mais j’ai envie de lui faire confiance.


— Mila ! On prend les bagages et on retourne chez Lily !



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19

19 commentaires

Zebuline

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Il y a 14 jours

Ohhhh elle va aller se garer chez lui !!

Gottesmann Pascal

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Il y a 15 jours

De mémoire de villageois on a jamais du voir ça. Tout le monde a eu peur sauf Mila qui a juste senti la secousse et va devoir se déconnecter de force.

Sarael

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Il y a 21 jours

On a bien ressentit la panique dans laquelle ils étaient tous ! Que de rebondissements et un premier rapprochement entre les prota 🥰 la suite !! 🥰

M.B.Auzil

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Il y a 20 jours

Merci beaucoup pour tes commentaires et tes annotations ! 💜💜💜 ça m'aide beaucoup pour m'améliorer et ça motive ! 🙏🥰

Sarael

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Il y a 21 jours

Un petit j'aime ici le temps de venir te lire 🥰

M.B.Auzil

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Il y a 21 jours

Cool ! Je viens te lire aussi 😊

Origami

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Il y a 22 jours

Coucou ! Je suis ton binôme de L'AUL :) L’intrigue est assez simple a retenir : une mère au foyer au lourd passé. Ton écriture est fluide et je ne me suis pas ennuyée car les chapitres sont courts et percutants. Les situations sont très vraisemblables : l’amour pour la dégustation de fromage, l’éducation d’une jeune ado, les pensées plutôt insidieuses et le fait d’être coincé en pleine montagne sans réseau… Les passages qui m’ont le plus frappé c’est le chapitre 13 : les savoirs bloqués dans un lieu paumé a de quoi perdre la tête de Mila. Les prénoms sont vraiment bien choisis : Lou comme l’agneau dans la bergerie. J’avoue que le titre fait vraiment rêver et attire l’attention. Mis a part le résumé, le travail de Joan, il n’y a pas encore la symbolique des fleurs. Sans doute que ce sera plus présent dans les prochains chapitres. Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’arrivée de Joan dans l’histoire mais pas encore dans la vie de Lou. Je confond un peu les prénoms : Lou et Lilly ou bien Mimi et Mila. Je pense que ce n’est pas fait exprès. J’avoue que les passages où il y a des phrases spicy m’ont marqués bien que j’ai du mal avec l’érotisme dans la New Romance, ça on ne peut pas te le reprocher mais je trouve pas très subtil qu’ils se regardent en douce en pensant des mots légèrement « vulgaires ». Le chapitre le plus marquant a été le flashback du passé de Lou. Honnêtement, les dialogues auraient été mieux si il n’y avait pas de répétition dans les premiers chapitres. J’imagine que tu aimes le fromage en bon vivant et ça se ressent sur l’écriture mais il y a un peu trop de fois la répétition du mot « raclette » ^^. Aucun stéréotype je n’ai relevé mis à part. Les personnages sont vrais et vivants pas de doute. Les descriptions sont souvent très poétique, comme au chapitre « Chez Mimi » chapitre 5. Après, les pensées ce que j’en pense c’est que c’est trop compact certains bloc de phrases, soit il faut aérer le texte, soit il ne faut pas mettre en italique. En italique, il faut un peu dosé. Néanmoins, les pensées sont intéressantes et permettent d’en savoir plus sur les personnages. Il y a pas de doute, les sensations et les émotions sont le plus dans ton histoire : le parfum de Mimi, le premier regard entre Joan et Lou, la tristesse de Lou en repensant à son ex mari. Je ne sais pas encore si les relations sont ambivalentes : Lou est solaire et Joan a un côté solitaire, je trouve. Mais j’attends encore que les liens se nouent entre eux, c’est vrai qu’il faut du temps, surtout pour aborder une mère célibataire. Question d’énergie qui anime l’auteur(e), on sent bien que certains détails ont été d’abord sa préférence : la passion pour la montagne, les fleurs et leurs symboles et les petits détails des pensées des personnages un peu gênants. J’aime bien le style d’écriture, c’est fluide et intriguant, une invitation a poursuivre la lecture. Pour ce qui est du texte, il est aéré, sans fautes et bien ponctué. Voilà, pour le moment, mon analyse :)

M.B.Auzil

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Il y a 22 jours

Ok c'est plutôt compact comme analyse ! 🙄

Emmy Jolly

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Il y a 23 jours

Cette catastrophe est très bien décrite avec les émotions et les drames que ça inclus. Elle est pas passée loin Lou.

M.B.Auzil

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Il y a 23 jours

Merci 💜💜
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