Fyctia
Chapitre 43 - Liam (2/4)
– Gendarmerie j’écoute ?
– Bonsoir madame, je m’appelle Liam Williams. Je suis l’époux d’Olivia Evans, qui a actuellement un dossier en cours avec l’Adjudante Decroix. C’est au sujet d’une mesure de protection prise pour assurer la sécurité de ma femme lors de notre mariage. Je ne trouve pas le gendarme chargé de s’occuper d’elle. Et je ne trouve pas non plus ma femme.
– Un instant, je vous prie.
Je trépigne d’impatience, mon cœur battant à tout rompre. La musique de mise en attente me donne envie de hurler, mais je patiente, tentant de calmer les tremblements de mon corps et les tressautements de mon cœur.
– Adjudante Decroix à l’appareil ?
– Bonsoir, Adjudante.
Je répète les phrases données à l’agente d’accueil, et seul le silence me répond.
Ce n’est pas normal. Le gendarme devrait être là.
– J’envoie une patrouille tout de suite.
Le sentiment d’urgence que j’entends dans sa voix résonne dans mes oreilles et mon sang ne fait qu’un tour. Olivia est en danger, et j’en suis intimement convaincu.
– Merci, je balbutie avant de raccrocher à toute vitesse.
Je me rue à l’intérieur, prêt à ouvrir toutes les portes de ce maudit domaine jusqu’à ce que je retrouve la femme de ma vie. Je monte les escaliers quatre à quatre, mais je n’ai pas à faire trop de chemin : six personnes attendent devant la porte de la salle de bain.
– Que se passe-t-il ? je demande à la femme en tête de la file d’attente.
Elle hausse les épaules.
– Je ne sais pas, ça fait dix minutes que j’attends.
Il ne m’en faut pas plus. Je frappe à la porte.
– Il y a quelqu’un ?
Pas de réponse.
Je recommence, plus fort.
– Répondez !
Je place l’oreille contre la porte, et, faiblement, semble distinguer un gémissement. Mon corps se fige.
Ne pas paniquer.
Je me retourne vers les femmes attendant patiemment leur tour :
– Je crois que ces toilettes ne seront pas libres pour le moment. Vous pouvez traverser l’aile et monter au second étage.
Elles hochent toutes la tête et quittent les lieux sans plus de questions. Je n’ai pas besoin de spectateurs pour la scène qui va suivre.
J’en profite pour envoyer un SMS sur le numéro que l’adjudante m’a communiqué en cas d’urgence. Au fond, je sais ce qu’il se passe.
Puis j’enfonce la porte.
La scène qui se déroule ensuite se passe dans le flou le plus total. Raphaël, je présume, se tient derrière Olivia. Ma femme est sur le sol, tremblante, des égratignures sur le visage et les mains, une pommette enflée, la robe froissée. Raphaël arbore un sourire carnassier, une main sur la bouche d’Olivia, un couteau dans l’autre.
Si je bouge, il va lui faire du mal.
Alors je ne bouge pas, pendant un temps qui me paraît durer une éternité. Ses lèvres bougent, mais je n’entends pas ce qu’il me dit. Un bourdonnement résonne dans mes oreilles, me provoquant instantanément une migraine que je choisis d’ignorer.
Sauver Olivia.
Sauver Olivia.
Sauver.
Olivia.
Réprimant mes nausées et ma panique, je réfléchis à ce que je dois faire. Et avant que j’aie le temps de réagir, je me fais bousculer :
– Gendarmerie ! Plus un geste !
Je perds le fil.
Lorsque je reprends mes esprits, Raphaël est interpellé, et je suis assis sur le sol de la salle de bain, avec Olivia dans mes bras.
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BillieMimi
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Vana Aim
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Amphitrite
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Aline Puricelli
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