Fyctia

Le vin d’honneur terminé depuis quelques dizaines de minutes, nous venons de faire notre entrée dans la salle de réception. Encore une fois, je suis impressionné par la délicatesse et la beauté de la décoration, et à en juger par les sifflements admiratifs que j’entends autour de moi, je ne suis pas le seul.

Olivia ne quitte pas à mon bras. Elle salue les invités qui viennent à notre rencontre et leur adresse des remerciements, n’oubliant pas de demander à chaque fois des nouvelles de leur vie ou leur famille.

Je sais qu’elle a été élevée par son père en étant obligée de faire du « politiquement correct », mais pour une fois, j’aimerais qu’elle soit vraiment elle-même : après tout, c’est notre journée.

Je me penche vers elle :

– Comment va ma femme ?

J’insiste sur le dernier mot, et un frisson parcourt son épiderme.

– Je vais bien, dit-elle en plantant ses yeux dans les miens. Et comment va mon mari ?

Mon cœur s’emballe en entendant ce mot.

Mari.

Nous sommes mariés, et je n’arrive pas à le réaliser.

– Très bien. Que dirais-tu d’un petit moment en amoureux avant de nous mettre à table ?

– Nous ne pouvons pas partir, mon chéri. Tous ces gens viennent pour nous féliciter.

– Tu sais tout comme moi que la majorité de ces personnes ne sont là que parce qu’il s’agit d’un nouvel événement mondain. La plus grande partie se fiche qu’il s’agisse de notre mariage.

Elle penche la tête, une moue attendrissante sur le visage, avant de murmurer :

– Tu n’as pas tort.

Elle prend les devants et me tire par la main pour m’emmener à l’extérieur, sur le balcon attenant à la salle de réception. Je prends garde à ne pas marcher sur sa longue robe.

– J’ai l’impression que cette journée n’existe pas vraiment, dit-elle, accoudée à la balustrade.

– Pourquoi ? je demande.

– Je ne sais pas. Après Raphaël, j’étais persuadée de ne jamais me marier, et de ne jamais confier mon cœur à quelqu’un. Tu as fait s’envoler toutes mes certitudes. Je t’ai ouvert mes barrières alors que je ne voulais plus jamais laisser quelqu’un entrer dans ma vie.

– Tu sais, petite perle. Après Angie, je m’étais promis de ne jamais m’approcher trop près de quelqu’un pour être certain de ne pas la blesser. Puis toi aussi, tu t’es immiscée dans mon cœur, et depuis, je ne regrette qu’une chose : ne pas être venu te parler plus tôt.

– Peut-être que si tu l’avais fait, nous n’en serions pas là. Le passé est ce qui nous permet de devenir qui nous sommes aujourd’hui.

– Je sais, dis-je pensivement.

– C’est très joli, ici.

J’acquiesce. Mais ce ne sont pas les jardins du domaine que je regarde, mais son doux profil.

Je l’attire contre moi en murmurant :

– C’est même magnifique.

Je m’imprègne de son parfum.

– Nous devrions rentrer, chuchote-t-elle.

Je la libère et nous retournons à l’intérieur de la salle, où le brouhaha ambiant contraste avec la quiétude du balcon. J’aimerais revenir à ce moment où nous n’étions que tous les deux.

Mari et femme.

Nous nous installons à la table d’honneur et le repas débute, ponctué d’animations organisées par nos témoins. Diane et Jade discutent sans s’arrêter, et je suis heureux que nos deux meilleures amies semblent si bien s’entendre.

– Mon chéri, je vais devoir te laisser pour aller me rafraîchir.

– Je devrais m’en sortir. A tout de suite, petite perle.

Elle m’embrasse et se lève pour se diriger vers la sortie de la salle. Je la suis du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

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NDA : Et maintenant qu'on a eu pas mal de beauté et de douceur... Que diriez-vous de plonger dans l'action? <3