Fyctia
Chapitre 40 - Olivia (3/3)
– Quand je pense que c’est ici que tout a commencé.
Cette phrase, murmurée par Liam dans mes cheveux, me ramène des semaines en arrière, lorsqu’il m’a vue pleurer sur ce même banc et qu’il est gentiment venu me demander si tout allait bien. Dire qu’à ce moment-là, je l’avais pris pour un harceleur ou pire, pour Raphaël.
A cette pensée, j’émets un gloussement.
– Qu’est-ce qui te fait rire ? demande-t-il.
– Ce soir-là, j’ai cru que tu étais Raphaël, jusqu’à ce que je remarque que tu n’étais pas blond. C’est pour ça que j’ai eu aussi peur.
– Raphaël est blond ? il ricane.
– Oui. Pourquoi ?
– Ce n’est pas un truc de bad boy manipulateur ça.
– Tu n’es pas sérieusement en train de juger une personne à la couleur de ses cheveux ? je m’esclaffe.
– Jade lit un milliard de livres de romance, et je peux te dire que les bad boy de ses livres sont bruns. Majoritairement, du moins.
– N’importe quoi, je ris en lui donnant un coup de coude.
Je sais qu’il cherche à détendre l’atmosphère, et ça me touche qu’il le fasse avec humour.
Une fois l’ambiance plus douce, je lui dis :
– C’est grâce à toi que je réussis à m’endurcir.
– Que veux-tu dire ? demande-t-il en me caressant les cheveux.
– Ma mère, Raphaël… Je n’ai jamais su leur dire non, leur tenir tête. Depuis que nous vivons ensemble, j’ai davantage confiance en moi. J’arrive à m’exprimer lorsque j’en ai besoin. Et tout ça, c’est grâce à toi.
– Non, petite perle. Tu es la seule responsable de ta réussite. Je ne suis pas un sauveur et tu n’es pas une âme perdue. Tu avais seulement besoin de prendre du recul par rapport à ta vie familiale dans laquelle on t’a toujours rabaissée. Tu serais aussi capable de tenir tête à ta mère même si je n’étais pas là. Tu es largement capable d’être toi-même. Je suis heureux que tu penses que j’en suis la cause, mais je te garantis que je ne suis responsable de rien.
Je ne réponds pas, méditant ses paroles. Se pourrait-il qu’il ait raison ? J’ai pourtant l’impression qu’il est la source de toutes mes bonnes initiatives, mais un sourire fleurit sur mes lèvres en imaginant que, avec ou sans lui, je suis en train de prendre mon envol et de m’affirmer en tant que personne. Enfin.
Mon avis compte.
Et c’est la première fois que j’en prends pleinement conscience.
J’ai toujours essayé de faire de mon mieux pour plaire à tout le monde. Mes parents, surtout ma mère, Raphaël, mes anciens amis, les membres de la haute société parisienne. Olivia, ce serait bien de faire ça, Olivia ne porte pas ça, Olivia, ne fréquente pas untel. J’ai obéi au doigt et à l’œil à ma mère jusqu’à il y a quelques mois.
Mais j’ai une personnalité, et j’avais juste besoin de lui laisser le champ libre.
Et même si Liam ne pense pas qu’il en est responsable, je suis intimement convaincue que c’est le cas.
– Tu veux bien marcher un peu ? je lui demande.
Il hoche la tête contre moi, se lève et m’entraîne à sa suite. Nous marchons en silence dans le parc.
– Tu veux écouter de la musique ?
Il me tend un écouteur, que je saisis en le remerciant. L’une des dernières chansons de Muse se lance en même temps, et je souris. Je m’étais déjà rendue compte que nous avions les mêmes goûts musicaux, car Liam chante – faux – sous la douche, mais je pense qu’il ne s’en rend même pas compte.
Les mélodies s’enchaînent, et la majorité des groupes pop-rock passent dans nos oreilles lors de notre promenade improvisée, me permettant instantanément de laisser mes problèmes de côté.
C’est tout naturellement que, quelques dizaines de minutes plus tard, nous nous retrouvons à nouveau à notre point de départ.
– Combien de tours du parc avons-nous fait ? je plaisante.
– Aucune idée, mais j’en ai le tournis, répond-il en se laissant tomber sur notre banc, mimant un malaise.
Je pouffe et le rejoins, me blottissant à nouveau dans ses bras, le cocon le plus paisible de mon existence.
– Quoi que tu en dises, tu m’as sauvée, mon chéri. De mes démons, de mes angoisses.
– Tu t’es sauvée toi-même, petite perle. Je ne suis que là pour assister à ton épanouissement.
Je me tourne vers lui et les mots que j’ai si souvent rêvé de lui dire franchissent la barrière de mes lèvres avant que je puisse les retenir :
– Je t’aime, Liam.
Un soupçon de surprise passe dans son regard noisette, remplacé très vite par ce désir et cet amour que je ne connais que trop bien.
– Je t’aime aussi, Olivia.
Il emprisonne mes lèvres dans les siennes, et tous nos baisers me semblent fades à côté de celui-ci : il est empreint de tant de promesses…
Je reprends mon souffle et il murmure :
– Rentrons à la maison.
Et à ce moment-là, je le suivrais jusqu’au bout du monde s’il me le demandait. Parce qu’il n’est pas seulement mon fiancé. Pas seulement mon futur mari. Il est mon univers tout entier.
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Camille_B
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Aline Puricelli
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aurora.R
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Chloé Hazel
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bokoué
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Aline Puricelli
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