Aline Puricelli Quand les feuilles tomberont Chapitre 39 - Olivia (1/3)

Chapitre 39 - Olivia (1/3)

Nous entrons silencieusement dans l’immeuble qui abrite notre appartement. Ni Liam ni moi n’avons prononcé un mot depuis que nous avons franchi le pas de la porte de chez ses parents.

Je ne sais pas quoi dire.

Je suis certaine que son frère ment, ou exagère la situation. Après tout, Liam m’avait prévenue de ses tendances destructrices envers son grand frère. Je n’en veux pas à Liam de ne pas m’avoir expliqué les circonstances du décès d’Angie, et je suis certaine qu’il le fera en temps voulu, mais d’ici là, j’ai une multitude de questions qui se bousculent dans ma tête.

Et si c’était lui qui l’avait forcée à se droguer ?

Je chasse cette pensée de mon esprit, persuadée que Liam n’aurait jamais pu faire une chose pareille.

Pourtant, depuis la réflexion de son frère, je le sens fermé sur lui-même, et je ne sais pas comment le faire parler. J’aimerais tellement qu’il arrive à se confier.


Une fois arrivés dans notre appartement, je me laisse aussitôt tomber sur le canapé en espérant qu’il m’y rejoigne, mais sans un regard vers moi, il se dirige vers la salle de bain et j’entends le loquet se fermer dans un « Tac » assourdissant.

Comment le faire revenir auprès de moi ?

Résignée, j’allume la télé machinalement, puis je sors mon téléphone et ouvre l’application messages.


Moi : Coucou mon p’tit lapin en chocolat !


Les trois petits points s’affichent instantanément.


Diane : Coucou mon croissant ! Comment s’est passé le repas ?


Moi : J’ai appris des choses difficiles sur Liam, et je ne sais pas comment aborder le sujet avec lui.


Diane : Tu veux en parler ?


Moi : Non, je ne suis pas sûre de comprendre. Mais j’ai besoin de ton avis éclairé.

J’ai besoin qu’il m’explique certaines choses mais il évite et se ferme sur lui-même.

Qu’est-ce que je dois faire selon toi ?


Diane : Franchement, tu devrais lui en parler.


Moi : Et s’il m’envoie balader ?


Diane : Ce n’est pas son genre.


Diane : On l’a toujours dit : la communication, c’est la vie !


Elle joint à son message une photo animée d’un poisson qui danse, ce qui n’a strictement rien à voir avec la conversation, mais qui a au moins le mérite de me faire sourire : qu’est-ce que je l’aime.

Je soupire et repose mon téléphone.


Entre la fin des préparatifs du mariage, mon témoignage contre Raphaël demain matin, les cauchemars à répétition, et maintenant, la bombe qu’Eliott a lancée à table, cette semaine est particulièrement éprouvante.

Je dois également aviser Liam de ma décision concernant Raphaël. Je n’ai pas encore osé aborder le sujet car j’avais peur de changer d’avis si j’évoquais la déposition à voix haute.

Mais je veux lui en parler, lui prouver que je suis prête et que j’en suis capable.


J’ai rendez-vous à la gendarmerie demain à 9h. J’ai volontairement demandé à avoir un rendez-vous dans la matinée, car je me pose toujours moins de questions au réveil.

Depuis les fleurs mardi, je n’ai eu aucune nouvelle de Raphaël. Cela m’inquiète, car le mariage n’est que dans deux jours, et je crains qu’il n’attende ce moment-là pour frapper plus fort que d’habitude. Heureusement, l’Adjudante m’a assuré une certaine protection, dont je dois discuter avec elle demain matin. Pour autant, même si cette décision devrait me rassurer sur le mariage, une part de moi ne peut s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment.


Je suis perdue dans mes pensées lorsque je sens un poids s’installer à côté de moi sur le canapé. A moitié allongée, je me décale pour laisser la place à Liam, mais il reprend mes jambes et les pose sur ses genoux. Distraitement, il trace de petits cercles sur ma peau avec ses doigts, et je ne peux m’empêcher de frissonner.

Nous restons dans ce silence quelques minutes, sans que l’un de nous ne prenne la parole. Je garde les yeux rivés sur lui tandis que les siens sont fixés sur le mur devant nous. Il semble tendu, incapable de me regarder.


Et pourtant, il est là, avec moi.

Il m’est revenu.


– Liam ? j’appelle d’une voix douce.


Il tourne la tête vers moi, et ses yeux rougis me prouvent qu’il a pleuré. Cette vision me serre le cœur et je m’assois pour me blottir contre lui.


– Raconte-moi, je murmure.


C’est une requête, une invitation à se libérer de ses démons. Et alors qu’il pousse un bruyant soupir, je retiens ma respiration et attends la suite.


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53 commentaires

IvyC

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Il y a 2 mois

A jour 🥰

Aline Puricelli

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Il y a 2 mois

Merci Ivy, tout pareil !

sasa-fleurs

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Il y a 2 mois

À jour, magnifique roman 🥰

Aline Puricelli

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Il y a 2 mois

Merci du fond du coeur <3

Sharleen V.

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Il y a 2 mois

:)

lorrely

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Il y a 2 mois

À jour 🌷

Aline Puricelli

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Il y a 2 mois

Merci, tout pareil <3

Amandine.02

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Il y a 2 mois

à jour ^^

Aline Puricelli

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Il y a 2 mois

Merci Amandine :)

Aracium

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Il y a 2 mois

Raaaaaaah, la reine du suspense ! Merci pour ta plume et vivement la suite <3
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