Fyctia
Chapitre 38 - Liam (3/4)
Lorsque je sonne à la porte de l’appartement de mes parents, c’est mon père qui nous ouvre, l’air dépité.
– Bonjour papa, dis-je en lui faisant un baiser sur la joue.
– Fiston, je suis heureux que tu arrives, ta mère est une boule de stress prête à exploser !
Son ton semble désemparé, mais son éternel rictus au coin des lèvres trahit son amusement face à la situation. Je me décale pour laisser passer Olivia, à laquelle il adresse un grand sourire qu’il ne réserve qu’à ses proches :
– Olivia, entre, je t’en prie. Je suis vraiment content de te voir !
Ma fiancée lui sourit poliment et entame une discussion avec lui alors que je les suis dans le vestibule. Arrivés dans la salle à manger, ma mère entre comme une tornade. Nous avons passé beaucoup de temps avec elle pour les préparatifs du mariage, c’est pourquoi elle s’approche directement d’Olivia et la serre dans ses bras. Ma compagne lui rend maladroitement son étreinte, peu habituée aux effusions de sentiments.
– Mes chéris, vous êtes enfin là ! dit-elle en nous regardant tour à tour.
Je vérifie ma montre, certain d’être en avance : à raison, il est seulement midi. Avant que je puisse lui répondre, elle enchaîne sans même reprendre son souffle :
– Olivia, es-tu allée chercher la robe ? Les fleurs seront-elles bien livrées à temps ? Oh, je n’ai pas eu le temps d’appeler le traiteur pour confirmer ! Et ton costume, Liam, tout va bien ?
Je sens la panique au fond de son regard et tente de la rassurer, mais Olivia me devance :
– Madame Williams, tout est sous contrôle, je vous le promets, dit-elle en posant une main apaisante sur l’épaule de ma mère.
Celle-ci se tourne vers ma fiancée et pousse un profond soupir :
– Pardonnez-moi, mes chéris : je suis presque aussi stressée que lors de mon propre mariage.
Je m’éclipse vers la cuisine sans attendre la réponse d’Olivia, qui semble maîtriser la situation. Je sers les flûtes du champagne sorti pour l’occasion et les pose sur un plateau pour les apporter sur la table.
Mon père entre dans la pièce à cet instant :
– Eliott n’est pas encore arrivé. Il m’a averti que son train aurait un peu de retard.
Je hoche la tête.
– D’accord.
– Liam…
Je relève les yeux sur mon père, adossé à l’encadrement de la porte, qui me regarde comme s’il lisait en moi :
– C’est ton frère.
Je sais ce qu’il sous-entend : que même si mon frère m’en fait voir de toutes les couleurs depuis des années, il est de mon rôle d’aîné d’apaiser les tensions. Mais nous n’arrivons plus à nous comprendre, et seuls nous deux savons pourquoi.
J’ouvre la bouche pour répondre, quand la sonnette de l’entrée retentit. Après quelques secondes d’un regard qui en dit long sur les pensées de mon père, il se détourne en secouant la tête et se dirige vers la porte pour ouvrir à Eliott.
Ce-dernier entre, nettement plus enjoué qu’à l’accoutumée :
– Salut tout le monde ! il crie à la cantonade.
Je hausse un sourcil, surpris par son attitude, mais mes épaules se détendent instantanément : je me mets à espérer qu’il ne souhaite pas faire de vague lors de sa première rencontre avec la femme qui va partager ma vie.
Prudemment, je sors de la cuisine, mon plateau dans les mains. Je le pose sur la table basse et me retourne vers Olivia, qui patiente en retrait, les yeux rivés sur moi. Je lui offre un sourire doux et encourageant et lui tend la main, qu’elle saisit instantanément. Nous entremêlons nos doigts et nous dirigeons vers l’entrée où mes parents sont en train d’embrasser leur cadet comme s’ils ne l’avaient pas vu depuis des années.
– Bonjour, Eliott, dis-je.
– Salut.
Il plante ses yeux dans les miens une seconde de trop et, malgré son ton amical, j’y perçois toujours autant de rancœur. Ce regard que je reconnais et qui signifie « je ne dis rien, mais je n’en pense pas moins ». Il se tourne ensuite vers Olivia en affichant un sourire ironique avant d’ajouter :
– Alors, c’est toi qui as volé le cœur de mon grand frère ?
Il n’est pourtant pas sans savoir qu’il s’agit à l’origine d’un mariage de convenance, même s’il n’a pas tort sur l’évolution de notre relation. Personne ne le contredit, et ma fiancée répond simplement :
– Je suis heureuse de te rencontrer, Eliott.
Il lui fait la bise et nous nous dirigeons tous vers la table basse pour prendre l’apéritif.
Les conversations vont bon train et, petit à petit, je me détends. A la fin du repas, mes parents se rendent à la cuisine pour aller chercher le dessert, et mon frère en profite pour s’adresser à Olivia :
– Alors, chère belle-sœur. Mon frère t’a-t-il raconté comment il a tué la soi-disant femme de sa vie ?
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Manon San nicolas
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Lunedelivre
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Aline Puricelli
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Sofia77
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