Fyctia
Chapitre 35 - Liam (2/2)
– Merci, murmure-t-elle en mettant fin à notre baiser. Merci de croire en moi, merci de me montrer que tu seras toujours à mes côtés, malgré les difficultés que je te fais endurer.
Elle marque une pause.
– Un de ces jours, fais-moi penser à aller remercier nos pères pour la décision qu’ils ont prise nous concernant.
Son humeur morose et triste désormais bien envolée, son rire cristallin résonne dans la nuit, rapidement rejoint par le mien. Nous ne parvenons plus à nous arrêter, amusés par l’absurdité de la situation : qui aurait pu croire que Liam Williams et Olivia Evans, les deux principaux rivaux de l’immobilier, prendraient finalement plaisir à se marier ?
Pourtant, c’est ce qu’il se passe : je suis heureux de me dire que dans une petite semaine, j’unirai ma vie à cette femme éblouissante.
– Rentrons à la maison, murmure-t-elle, les bras toujours autour de moi, son souffle caressant ma nuque.
❃❃❃
L’appartement est plongé dans le noir lorsque nous arrivons. Je pose les plats que nous avons achetés pour ce soir sur l’ilot de la cuisine et rejoins Olivia sur le canapé.
Pour la première fois depuis notre retour du commissariat, elle saisit son téléphone et fait défiler les notifications. Je la regarde du coin de l’œil, incapable de détacher mes yeux d’elle, de sa lèvre qu’elle mordille quand elle est concentrée, de la petite ride entre ses yeux lorsqu’elle fronce les sourcils. Plusieurs fois, elle pouffe, et son sourire attendrissant me fait penser qu’il s’agit de messages de ses meilleurs amis.
Soudain, sa main se fige et son sourire s’évapore aussi vite qu’il est arrivé. Je la scrute davantage et tout dans son regard crie « Raphaël », si bien que je m’empresse de me rapprocher.
Sa respiration devient haletante et ses yeux larmoyants fixent un point vague derrière moi. Je pose une main sur sa joue avec une délicatesse infinie.
– Olivia.
Elle ne réagit pas, ses mains se mettent à trembler, sa poitrine est secouée de spasmes et elle ne semble plus avec moi.
Je reconnais immédiatement les premiers signes de la crise d’angoisse.
Je réfléchis à toute vitesse : comment faire pour la calmer ? J’essaie tant bien que mal de me souvenir de ce qui me faisait du bien lors de mes propres crises suite à la mort d’Angie. Les larmes ruissellent sur ses joues et son mal-être s’amplifie. N’écoutant que mon instinct, je fais ce que j’aurais aimé que quelqu’un fasse pour moi : je la prends dans mes bras et la serre contre mon cœur.
– Olivia. Je suis là. Calme-toi, tout va bien.
Je la berce et lui caresse les cheveux et le dos, d’abord en lui murmurant des mots apaisants, puis en lui demandant de respirer avec moi et de me regarder dans les yeux.
Si au départ, son regard se fait vide et fuyant, je réussis finalement à la ramener à notre réalité. Le noisette de mes yeux se confond avec le bleu des siens, et petit à petit, sa respiration se cale sur la mienne. Je la sens se détendre lentement. Ses tremblements s’apaisent et ses larmes se tarissent.
Je la garde dans mes bras encore un long moment. Une minute ? Une heure ? Je ne vois plus le temps s’écouler. J’écoute sa douce respiration, et elle ne semble pas vouloir bouger non plus.
C’est finalement elle qui rompt le silence.
– Je n’aurais jamais dû aller porter plainte.
Sa phrase me prend au dépourvu et soudain, je commence à culpabiliser : et si elle ne voulait pas réellement porter plainte mais que je l’y avais forcée ? Et si j’avais abusé de la confiance qu’elle m’accorde ?
– Pourquoi ? je demande d’une petite voix.
– Il va me le faire payer.
A ces mots, elle se remet à trembler, et je la serre davantage contre moi.
– Il ne te touchera pas, petite perle. Il devra me passer sur le corps avant.
– Liam. Il sait que j’étais au commissariat aujourd’hui.
Elle me montre son téléphone du menton et me fait signe de le récupérer.
Inconnu : Je te déconseille d’entrer dans ce commissariat, Olivia.
C’est la première fois qu’il utilise son prénom dans ses messages, ce qui me donne un très mauvais pressentiment. Le message est accompagné d’une photo d’Olivia descendant de la voiture avant notre visite à la police.
Les messages suivants me glacent le sang :
Inconnu : Tu n’as donc rien appris. J’aurais dû t’enfermer plus souvent.
Inconnu : Ce serait si dommage que ton petit cœur lâche…
Inconnu : Tragique accident.
Il ne s’agit plus d’un simple moyen de pression, mais d’une véritable menace de mort. Tout mon corps se crispe.
– Je vais appeler la police.
– Attends. Et s’il travaillait ce soir ? Et si c’était lui qui répondait au téléphone ? Et s’il n’attendait que ça pour agir ? Ne fais pas ça, s’il te plait, Liam. Ne fais rien. J’ai si peur...
Elle s’arrête un instant, traversée par un frisson.
– S’il te plait, ne fais rien… N’en parlons plus pour le moment. J’ai besoin de penser à autre chose.
Elle s’agrippe à moi. Je prends délicatement son visage entre mes mains et lorsque nos yeux se croisent, je murmure :
– D’accord. N’en parlons plus pour ce soir, mais nous ne le laisserons pas continuer ainsi.
Et même si tout en moi me hurle d’aller faire payer à cette ordure ses agissements, je cherche à me détendre et j’embrasse ma fiancée, parce que poser mes lèvres sur les siennes est devenu une habitude, une addiction. Et alors qu’elle me rend mon baiser, je ressens une sensation telle que j’en oublie presque toutes les menaces dont je viens d’être témoin.
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Manon San nicolas
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Il y a 3 mois
Aline Puricelli
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Il y a 3 mois
Chloé Hazel
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Aline Puricelli
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Salma Rose
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Amandine.02
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Ally P
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Aline Puricelli
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