Fyctia

Je ne sais pas si je dois la suivre ou décliner son offre, si bien que je prends le temps de l’observer. Dans l’océan de son regard, je perçois une multitude d’émotions qui me percutent et transpercent mon âme, ne laissant pas de place au doute.

Je me lève, mes pieds glissent sur le carrelage froid de l’appartement, me ramenant à la réalité. Pourquoi suis-je si troublé ? Dormir ensemble, nous le faisons pratiquement toutes les nuits une fois que je la rejoins pour calmer ses cauchemars.

Pourtant, rien ne semble pareil. Que ce soient mes yeux lorsque je parcours la courbe de ses hanches du regard, ses épaules légèrement crispées à mesure qu’elle avance dans le couloir, mon cœur qui bat si vite que je crains qu’il s’échappe de ma poitrine. Depuis ce premier baiser, tout est différent. Plus électrique, plus intense. Comme si les émotions que je m’évertue à garder au fond de moi essayaient de surgir d’un coup.

Protection ? Tentation ? Désir ? Tendresse ?

Incapable de contrôler mon corps, je suis Olivia, attiré par elle comme la mer par l’appel de la lune. Nous entrons dans la pénombre de sa chambre.

Je ne sais comment agir alors je l’observe, sensuelle, fermer les grands rideaux blancs sur la pointe des pieds, son corps se mouvant dans une danse étrangement captivante.

Lorsqu’elle se retourne vers moi, seul un côté de son visage est éclairé par la douce lueur dorée. Ses cheveux sont relevés, me donnant tout le loisir d’observer la ligne élégante de son cou. Je ne peux m’empêcher de la contempler.

– Pourquoi ne viens-tu pas ?

Je me rends compte que j’attends sur le pas de sa porte, comme si je craignais d’envahir son espace. Elle détache ses cheveux avant de se glisser sous les draps. Hésitant, je m’avance de l’autre côté, où je m’installe, posant doucement la tête sur l’oreiller, les yeux rivés sur le plafond, m’efforçant de masquer mon trouble.

Sa voix n’est qu’un murmure lorsqu’elle dit :

– Merci pour ce repas et pour cette soirée. J’avais besoin de retrouver mon environnement.

J’oriente mon visage vers elle, et ses grands yeux bleus me regardent avec toute la sincérité du monde.

– Je t’en prie, petite perle. Tu sais, j’avais vraiment hâte que tu reviennes à la maison.

Ma respiration est saccadée, ses lèvres sont si proches, mais je ne peux me résoudre à combler la distance qui nous sépare. Pas encore, pas si vite.

– Je ne sais pas pourquoi tu t’es imposé de dormir sur ce canapé inconfortable pendant mon absence. Tu aurais pu prendre ma chambre.

– Je ne voulais pas envahir ton intimité. C’est ta chambre, ton univers. Il n’appartient qu’à toi.

– Ne puis-je pas partager un peu mon univers avec mon futur mari ?

Son souffle chatouille mon visage, et je me rends compte qu’elle s’est rapprochée. Elle lève sa main et replace une mèche de mes cheveux tombée sur mon visage avec une tendresse infinie.

A son contact, je m’électrise.

– J’ai confiance en toi, Liam.

Après une brève hésitation, c’est finalement elle qui rapproche nos mondes et unit nos êtres en posant délicatement ses lèvres sur les miennes, dans une danse sensuelle et envoûtante. Elle les entrouvre, m’invitant à approfondir notre baiser.

Je l’attire contre moi, et j’ai le sentiment que nos âmes entrent en résonnance, vibrant à l’unisson. Rien n’est précipité, rien n’est urgent. Dans son baiser, je ressens l’envie, l’affection. Dans le mien, je lui offre le dévouement, l’adoration.

Petit à petit, notre étreinte s’intensifie. Je sens ses mains sur mon t-shirt, pendant que les miennes se perdent dans ses cheveux.

Délicatement, je la fais tourner sur le dos afin de me retrouver au-dessus d’elle. Ses iris semblent plus foncés, chargés de désir, d’une passion prometteuse que je ne lui connaissais pas. Je la regarde comme si je la découvrais. Son nez droit, ses joues rougies, sa peau claire, sa respiration légèrement saccadée.

Avec une douceur infinie, je parsème sa peau de baisers, délicats, légers, me délectant des frissons qui la traversent. J’effleure la ligne de sa mâchoire, son cou, le haut de son décolleté. Je descends, embrasse son joli grain de beauté. Mais lorsque je dégage doucement la bretelle de sa nuisette, elle m’arrête :

– Liam, murmure-t-elle d’un ton angoissé.

Je m’inquiète :

– Tout va bien, petite perle ?

Je la sonde, cherchant dans son regard la moindre trace de douleur, mais c’est de la peur que je perçois à la place.

– Je… J’ai peur.

Je me recule légèrement, souhaitant lui laisser tout l’espace dont elle a besoin, mais elle me retient contre elle, refusant de me lâcher.

– Nous ne sommes pas obligés, Olivia.

– J’en ai envie, murmure-t-elle contre mes lèvres. J’en ai très envie, mais j’ai peur de ne pas être à la hauteur.

– Tu es parfaite.

– Non, Liam. J’ai tant de défauts que tu ne connais pas.

Je la regarde droit dans les yeux :

– Tu es parfaite, petite perle. Parfaite pour moi. Je te le promets.

Et lorsque mes mots s’envolent entre nous, elle emprisonne à nouveau mes lèvres, cédant à son désir, comprenant que jamais je ne lui ferai de mal.

Elle passe ses mains sous mon t-shirt, me faisant frissonner. Elle m’interroge des yeux pour retirer le tissu qui nous sépare, et j’approuve d’un hochement de tête, incapable de lui répondre tant je suis envoûté par ses doigts qui parcourent chaque millimètre de mon torse.

Doucement, je retire sa nuisette, prenant garde à ne pas la blesser, à ne pas la brusquer. Lorsqu’elle est devant moi, presque nue, je ne peux m’empêcher de marquer une pause en l’admirant : elle est sublime.

Hésitante, elle reprend ses caresses. Mes lèvres explorent son buste, prenant soin d’éviter sa cicatrice, ses mains s’aventurent partout sur mon corps. Elle arrête un instant ses doigts sur la date tatouée sur ma clavicule, et je me crispe légèrement, – je lui en parlerai un jour – mais elle reprend son exploration.

Nous nous découvrons mutuellement, danse sensuelle mêlant baisers et caresses. Mes mains finissent par s’aventurer sous l’élastique de son tanga, mais elle m’arrête, les yeux pleins de désespoir.

– Je…

Elle baisse les yeux, et je pose doucement une main sous son menton pour lui lever le visage.

– Je n’y arrive pas, Liam… Je suis désolée…

Sa voix s’étrangle, elle tremble sous mes mains, et dans un geste protecteur, je l’attire contre mon torse et lui embrasse le sommet du crâne.

– Ce n’est rien, Olivia. Ne t’inquiète pas. Nous avons toute la vie devant nous.

– Et si je n’y arrivais plus jamais ?

La suite de sa phrase n’est qu’un murmure :

– Et s’il m’avait brisée ?

Et je comprends : Raphaël. Il l’a touchée, il l’a blessée.

– Alors, petite perle, je te promets de tout faire pour recoller les morceaux de ton cœur. De te prouver que tu es la personne la plus belle, la plus douce, la plus forte sur cette planète. Et peu importe si je mets toute ma vie pour y arriver : je n’abandonnerai jamais l’idée de te voir sourire sincèrement à nouveau. Je me battrai jusqu’à ce que tu sois heureuse à mes côtés, et je suis sûr que nous y arriverons, ensemble.