Fyctia
Chapitre 22 - Olivia (2/2)
Après une longue discussion, j’ai convaincu Grégory d’être présent au mariage, et j’en suis soulagée. Je ne me vois pas survivre à cette journée sans mes deux seuls amis. Diane et lui ont continué à discuter du genre d’Enterrement de Vie de Jeune Fille qu’ils aimeraient organiser pour moi : j’ai tenté de les en dissuader, mais ils ne semblent pas vouloir tenir compte de mon avis. Sachant que je n’y échapperai pas, je les laisse poursuivre leurs délires.
Lorsque Greg termine sa pause, nous restons un peu à discuter toutes les deux. Puis soudain, elle éclaire ma journée, ma semaine, mon mois tout entier :
– Je sais que tu as mis de côtés tes dessins ces dernières semaines, mais j’ai pensé à quelque chose. Tu sais que j’ai des clients qui travaillent dans la mode ? Eh bien, je suis invitée au défilé Printemps-Été 2025 de Balmain dans deux semaines, et j’ai deux billets en plus : ton beau brun et toi pourriez m’accompagner.
Je reste bouche bée un instant, avant de m’écrier, sans plus pouvoir m’arrêter :
– Non ! Tu es sérieuse, c’est vrai ou c’est une blague ? Oh mon Dieu, c’est tellement génial ! Je n’y crois pas, tu es sûre ? Merci, merci, merci mille fois !
Je me lève, passe de son côté de la table et me jette dans ses bras. Il est très rare que j’assiste à des défilés, mes parents ne souhaitant pas que je continue à développer ma passion pour la mode. Il s’agit d’une opportunité de rêve pour moi, et je suis plus qu’impatiente de pouvoir me rendre à cet événement. Cependant, en réfléchissant à cette perspective, je tique sur un point :
– Tu as bien dit que Liam est invité aussi ?
– Bien sûr ! Que penserait la presse si elle ne vous voyait pas ensemble à un tel événement maintenant que vos fiançailles sont officielles ?
Elle n’a pas tort, et j’espère qu’il sera partant pour jouer le jeu. Nous nous sommes mis d’accord sur le fait d’incarner le couple parfait en public dans le cadre des soirées mondaines, mais nous n’avons jamais évoqué nos loisirs personnels. Je me note de lui en parler en rentrant à l’appartement ce soir, en espérant qu’il y soit, et surtout, en espérant le convaincre.
Diane et moi continuons à échanger un peu sur l’événement, les personnes présentes, le cocktail auquel nous serons également conviés, puis nous nous levons pour quitter le café. Elle m’informe qu’elle va passer un coup de téléphone, et je m’empresse d’enfiler mon manteau pour la rejoindre. Je vois une ombre s’approcher, et lorsque je me retourne, Ben est devant moi, un air contrarié marquant son visage :
– J’ai entendu Grégory. Il paraît que tu vas te marier ?
Je hoche la tête, me disant enfin qu’il va me laisser tranquille.
– Foutaises, crache-t-il, en colère.
Je ne me laisse pas déstabiliser :
– Écoute, Ben. Ça fait des mois que tu travailles ici et des mois que je te dis que je ne souhaite rien de plus avec toi. Je n’ai jamais parlé de ton comportement déplacé à Grégory, sinon je peux te garantir que tu aurais déjà pris la porte. Maintenant, mariage ou pas, je refuse que tu t’approches encore de moi. A moins que tu souhaites perdre ton travail ?
Il me fusille du regard et s’éloigne d’un pas contrarié, sans plus un mot, et je me félicite intérieurement d’avoir réussi à le repousser une bonne fois pour toutes. Je lâche la respiration que je n’étais pas consciente de retenir, apaise les battements effrénés de mon cœur, et me dirige vers l’extérieur où Diane est toujours au téléphone. L’après-midi se passe sans encombre : nous faisons un peu de shopping, je m’achète un pull et un nouveau tailleur, ainsi qu’une jolie paire de lunettes de soleil. Je quitte mon amie en fin de journée et prends le chemin de l’appartement, non sans passer à deux pas de chez mes parents.
J’hésite un instant à aller dire bonjour à mon père, que je n’ai pas croisé au travail cette semaine, mais j’estime finalement qu’il ne le mérite pas après ce qu’il vient de me faire vivre. Je me dirige plutôt vers les Tuileries, où je prends place sur mon banc favori, qui me ramène à l’instant où j’ai discuté avec Liam pour la première fois.
Le jardin est bondé en ce samedi après-midi, malgré les températures extérieures qui commencent à chuter radicalement. Certains arbres sont déjà presque dénudés de leurs feuilles, d’autres sont toujours parés de leurs couleurs automnales, nuances de rouge, d’orange, de jaune et de brun qui voltigent dans une danse délicate et sensuelle.
Alors que mon regard est perdu dans le vague, une masse s’installe à côté de moi. Je n’ai pas besoin de me retourner pour reconnaître les senteurs boisées et épicées qui s’invitent dans mes narines : le parfum de Liam. Les yeux toujours rivés sur les arbres, je lance :
– Salut, faux-fiancé.
– Salut, fausse-future-épouse.
Il m’arrache un sourire. Nous restons un instant dans ce silence doux et agréable qui caractérise notre relation, puis j’enchaîne :
– Tu as passé une bonne journée ?
– Oui. Et toi ?
Je hoche la tête. J’en profite pour lui parler du défilé de mode :
– J’ai une question à te poser. Je suis très excitée car je suis invitée à un défilé de mode dans deux semaines. Je voulais savoir si tu serais d’accord pour m’accompagner. Je sais que ce n’est pas ce qui est prévu au sens strict de notre contrat, mais je pense que ça pourrait être bizarre que j’y aille sans mon fiancé alors que nous sommes supposés être éperdument amoureux l’un de l’autre… et puis aussi… ça me fera plaisir !
– Je serai ravi de m’y rendre à tes côtés, me répond-il, amusé par mon enthousiasme.
– C’est vrai ? dis-je, mon visage s’illuminant.
– Bien entendu, quel genre de futur mari serais-je si je ne t’accompagnais pas à des événements qui te tiennent à cœur ?
– Petite information supplémentaire… Diane, ma meilleure amie, sera présente.
– Je serai honoré de rencontrer l’une de tes amies.
La façon dont il suggère que j’ai plusieurs amies me fait grimacer, car il ne connaît pas le désert qu’est ma vie sociale. Mais je lui souris en le remerciant, heureuse de cet échange. Il en profite pour me demander :
– Tu te souviens de Jade, dont je t’ai parlé hier ?
– Ton amie qui vit à Nice ? je demande.
– Oui, celle-ci. Elle adorerait te rencontrer, et elle souhaite venir à Paris dans un mois environ pour que nous passions du temps ensemble. Est-ce que tu serais partante ?
– Bien entendu !
– Merci, il murmure, surpris par mon entrain.
Nous passons encore un peu de temps en silence, puis il se lève m’aide à me relever, et nous prenons ensemble la direction de notre appartement, sa main toujours dans la mienne.
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mima77
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Krissa Danos
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Aline Puricelli
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Lunedelivre
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etienned
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Chloé Hazel
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