Fyctia
Chapitre 11 - Liam (1/2)
Depuis que j’ai croisé Olivia au Jardin des Tuileries, je n’arrive pas à me l’enlever de la tête. Je ne peux pas m’empêcher de me demander pourquoi elle pleurait, elle semblait tellement fragile…
J’ai passé la semaine à travailler d’arrache-pied et me suis fait livrer des plats chaque jour, n’ayant pas le courage de me faire à manger après mes longues journées.
Ce soir, c’est la soirée organisée par les Evans. Il n’y a pas de dress code, mais sachant que l’intégralité de l’élite parisienne sera de la partie, y compris un amas considérable de journalistes, j’ai choisi ma tenue avec soin.
Jade est revenue à Paris en compagnie de James, son fiancé, pour assister à l’événement. Elle aime tellement ces soirées mondaines qu’elle est prête à faire des allers-retours Nice-Paris autant de fois que nécessaire pour n’en manquer aucune. Ses deux parents, médecins renommés, sont invités également.
Je me regarde dans le miroir de ma chambre, pas peu fier de l’image que je renvoie : j’ai dompté mes cheveux bruns pour leur donner un effet coiffé-décoiffé tout en restant élégant et je porte un smoking bleu marine. J’y ai associé ma montre Omega assortie, et l’ensemble donne un air sérieux et professionnel. Je prends une photo dans le miroir et l’envoie à Jade. J’ai toujours besoin de son approbation sur mes tenues. Elle répond dans la foulée :
Jade : Au top ! Si je n’allais pas déjà me marier, je t’épouserais.
Le message est accompagné des emojis pouce, cœur, bonhomme qui a chaud, et enfin… de l’incontournable emoji aubergine. Je pouffe et enfile mon par-dessus. Les soirées sont déjà bien fraîches pour un début de mois d’octobre. Mon téléphone sonne et je vois apparaître le visage de Jade en gros plan sur l’écran. Je réponds en Face Time et l’entends me dire :
– Salut tombeur ! Tu es prêt ?
– Fin prêt ! Vous arrivez quand ?
Jade a tenu à ce que nous y allions ensemble, pour limiter les risques que pourrait provoquer mon arrivée auprès des paparazzis. Au fond, même si elle ne l’admettra jamais, je sais que c’est seulement pour garder un œil sur moi et vérifier que je reste dans le droit chemin. Ou alors, elle a une idée en tête, ce qui ne m’étonnerait pas d’elle.
– Dans deux minutes devant chez toi ! Sois à l’heure !
J’ai à peine le temps de descendre les marches que sa voiture m’attend déjà. Nous ne mettons pas longtemps à rejoindre le lieu de réception, un hôtel de renom situé en plein Paris.
La salle est déjà relativement remplie lorsque nous arrivons, mais Jade ne se laisse pas intimider. Un serveur passe près de nous avec un plateau rempli de coupes de champagne. J’en attrape deux, une pour elle et une pour moi, mais alors que je me retourne vers mon amie, elle a déjà disparu parmi la foule.
Je balaie la pièce du regard et avance lentement, saluant certaines personnes, souriant à d’autres, en tenant toujours mes deux coupes. Puis soudain, à quelques mètres de moi, j’aperçois Olivia en pleine discussion avec un homme que je ne connais pas. Elle semble soucieuse car elle fronce les sourcils.
Je profite qu’elle ne m’ait pas encore vu pour l’observer : elle est d’une élégance qui me laisse interdit. Ses cheveux sont retenus dans un chignon haut duquel s’échappent quelques mèches qui retombent en boucles sophistiquées sur ses épaules. Son maquillage reste discret, tout en mettant en valeur sa peau claire. Elle porte une longue robe bustier noire fendue jusqu’en haut de la cuisse, et son cou est réhaussé par un collier serti d’un magnifique diamant. Elle est ravissante, et je suis surpris de ne m’en être jamais rendu compte.
Alors que son interlocuteur lui serre la main et se détourne d’elle, je saisis l’occasion et m’avance vers elle d’un pas incertain. Elle semble surprise de me voir approcher en lui tendant un verre.
– Mademoiselle Evans.
– Bienvenue, Monsieur Williams.
Elle accepte la coupe de champagne, mais, après avoir levé mon verre à sa santé, je remarque qu’elle ne boit pas. Je m’apprête à prendre la parole quand elle me coupe, évitant mon regard :
– Profite bien de ta soirée, Williams.
Puis elle s’éclipse prestement, comme si elle cherchait à me fuir. Je reste pantois, un sourcil relevé, mais j’ai à peine le temps de m’attarder sur son attitude que Jade arrive comme une fusée, accompagnée d’une brune que je n’ai jamais croisée :
– Liam ! Je t’avais perdu !
– Tu as disparu avant même que j’aie le temps de te donner ton verre.
– Laisse-moi te présenter Céleste, une très bonne amie.
Avec un tact digne d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, elle pousse son amie devant moi. Celle-ci m’adresse un regard un peu aguicheur. Je comprends ce que Jade essaie de faire : elle cherche à me caser et ne lâchera rien tant que je n’aurai pas trouvé quelqu’un. J’avais d’ailleurs complètement oublié cette idée absurde. La bienséance m’imposant un minimum de politesse, je m’adresse à cette jeune fille :
– Bonjour, lui dis-je sans plus d’entrain.
– Liam Williams, quel honneur.
Elle ronronnerait presque de plaisir quand je prends la main qu’elle me tend. Je jette un œil à Jade par-dessus mon épaule, d’un regard entendu qui signifie « mais comment peux-tu m’infliger ça ? ». Ne s’apercevant pas de mon manque d’intérêt, elle poursuit :
– Que dirais-tu de m’emmener voir la vue depuis le balcon ?
Céline ? Célia ? Céleste ? J’ai déjà oublié son prénom. Je note également l’emploi immédiat du tutoiement, qui ne me plaît pas vraiment. Mais avant que j’aie le temps de l’éconduire, le tintement d’une cuillère sur un verre en cristal retentit. Je tourne la tête vers l’origine de ce bruit : Olivia, debout sur l’estrade, s'apprête à prendre la parole, affichant un sourire poli et timide.
– Bonsoir à tous. Je vous remercie d’être venus si nombreux. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Olivia Evans, fille de notre très cher Georges Evans. Aujourd’hui, c’est la toute première fois que je me présente devant vous en tant que membre officiel de l’équipe d'Evans Group.
Des applaudissements retentissent. Je distingue mes parents non loin et m’empresse de les rejoindre, afin de donner à la presse l’image d’une famille unie. Nous sommes présents à la soirée organisée par nos plus dangereux concurrents, et nous devons afficher notre sérénité.
Moi qui ne suis pas très amateur de discours, je ne peux décrocher mon regard d’Olivia. Un homme la rejoint ensuite sur l’estrade, sûrement l’un des membres de l’hôpital, et prononce à son tour quelques mots que j’entends à peine. Puis les conversations reprennent et mon père insiste pour me présenter à des amis ou des investisseurs potentiels. Je serre des mains et je souris poliment, mais j’ai la tête ailleurs.
Lorsque je distingue Olivia se diriger vers le balcon, je m’excuse auprès de mon interlocuteur et entreprends de la suivre, non sans avoir saisi deux coupes de champagne au préalable. Que m’arrive-t-il ? On dirait que je suis attiré comme un aimant.
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_Celestya_
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Il y a 2 mois
Aline Puricelli
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Keni
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Maddie Sangüesa
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Angel Guyot
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Aline Puricelli
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ZELI
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Il y a 3 mois