Fyctia

Il s’approche de moi d’une démarche féline. Cela me laisse le temps d’observer son corps. À la vue de ses larges épaules, il n’y a aucun doute. C’est toujours lui. Et le reste de son corps ne me laisse pas insensible non plus. Des pectoraux légèrement marqués, un ventre plat et dessiné, des bras larges et imposants. C’est un régal pour les yeux et probablement un délice au toucher.

Désespérément, je remue dans tous les sens, espérant le faire arriver plus vite. Mais au contraire, j’ai l’impression qu’il ralentit le pas et une lueur sauvage apparaît dans son regard. Ce regard est indécent et tellement chaud. Je suis à sa merci et il le sait. Il s’en délecte.

Lorsqu’il parvient à ma hauteur, les images se floutent. Comme lorsqu’on était enfant et que les programmes télévision étaient cryptés. J’ai le son, mais je n’ai pas l’image. Pourtant, ce que je parviens à entendre est parfaitement jouissif. Aucun doute là-dessus. Des grognements, des gémissements, encore plus des deux et enfin l’extase. Le son de l’harmonie parfaite entre deux corps.

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AAAAAAAAAH !

C’est en sursaut que je me réveille de mon rêve mi-cauchemardesque, mi-érotique. Je secoue les draps puis les remontent sous mon menton, afin de m’assurer de leur poids. Puis j’allume ma lampe de chevet et regarde tout autour de moi.

Seule. Je suis définitivement seule.

Je bois une gorgée d’eau et essaie de reprendre mes esprits.

Volontairement, je fais abstraction de la première partie de mon rêve en espérant vraiment que si je n’y songe pas, il disparaitra de mes pensées. La panique qui m’a gagné n’a pas d’égal et le problème dans l’histoire c’est que je connais parfaitement sa cause.

Je secoue la tête pour me remettre les idées en place, refusant catégoriquement de me lancer dans des réflexions concernant cette partie de ma vie que j’ai décidé d’oublier, de cadenasser et de balancer au fin fond de la mer Méditerranée.

La deuxième et troisième partie de mon rêve, en revanche, mérite amplement des explications !

Non mais j’hallucine !

Il s’est invité dans mon sommeil qui se devait d'être réparateur et en plus de ça, il a osé me laisser seule dans un moment pareil. Comment un rêve aussi glacial peut devenir aussi érotique ! Et puis même, que faisait-il dans mon rêve ? Aucun doute possible, il ne s’agit pas de ce genre de rêve où vous ne voyez que certaines parties d’un corps et que vous pouvez y ajouter la tête de n’importe qui. Non là, c’était clairement et distinctement lui.

Je me retourne dans les draps, espérant y trouver le sommeil. Mais je sais pertinemment que j’en suis encore très loin.

Pourquoi ?

Oh, tout simplement parce que mon corps lui, n’a pas oublié ce qu’il vient de se passer. Et pour lui apporter tout son soutien, mon cerveau vient joindre le son à l’image. Alors je peux vous assurer que mon corps et plus précisément la partie au sud de mon corps ne veut pas dormir. Oh non. Il attend autre chose. Et à défaut d’avoir quelqu’un pour s’en occuper, je vais devoir le faire moi-même si je veux finir par trouver le repos que j’étais venue chercher en me couchant…