Fyctia
Interlude / Chap 7 : Ana 🧑⚕️
Quelque part sur X
petitponey88
Il parait que F a reçu des fleurs le jour de la mort du prof !
Popominou
mais nooooooooon trop chelou !
petitponey88
C’est @noémie45 qui l’a vu sortir de la fac avec des fleurs, alors qu’elle est arrivée sans le matin.
Marinou
@petitponey88 ça veut rien dire !
petitponey88
Arrête c’est bizarre quand même ! On lui a forcément offertes !
noémie45
Pas de fleuristes dans la fac les gars, si elle est rentrée sans, c'est forcément qu'on lui a offert à l'intérieur. La question c'est : qui ?
lolilol
cétait koi comme fleur ?
petitponey88
Att je cherche
Cam_Cam_Lou
Ah je connais ça ! Mes parents sont fleuristes, c’est des asters.
lolilol
nul ça meme pas des roses cest pourri
Cam_Cam_Lou
C’est pas pourri. Les aster ça veut dire : je te serai fidèle à jamais.
Marinou
Stylé ! Moi aussi je veux qu’on m’offre ça !
princesspadme
qui a pu lui offrir ?
petitponey88
Ça c’est la grande question @princesspadme !
princesspadme
Surement rien à voir avec tout ce qui se passe en ce moment !
petitponey88
J’ai un doute, difficile de ne pas faire de lien…
princesspadme
Pas de lien je te dis ! C’est juste des fleurs de merde !
lolilol
eh calmos la princesse on discute juste
Vendredi 18 octobre 2024
— La stagiaire, j’ai l’impression qu’elle me suit.
— Quelle stagiaire ?
— La nouvelle. Celle qui est petite avec les cheveux rouges.
— Qu’est-ce qui vous fait penser ça ?
L’attention d’Ophélie se perd un instant en contemplation de ses mains aux ongles rongés.
— Quand je suis sortie de ma chambre ce matin, elle m’a dit bonjour d’une manière bizarre. Et puis, elle était en salle d'activité, elle parlait avec une autre patiente, mais elle m’a regardé à un moment…
Ce n’est pas la première fois qu’Ophélie fait une fixette sur un des membres du personnel de la clinique. J’ai de la chance, jusqu’à maintenant, ça n’a jamais été sur moi et le lien de confiance est plutôt solide entre nous. Cependant, les patients paranoïaques sont les plus compliqués. Il suffirait d’un mot de ma part, d’une attitude qu’elle interpréterait mal et tout notre travail serait fichu.
— Je comprends que vous avez l’impression que cette stagiaire vous suit.
Elle acquiesce avec ferveur.
— Est-ce que vous vous souvenez de ce que l’on s’est dit lors de notre dernière séance ?
— Euh… par rapport aux pensées ?
— Oui.
— Que parfois on pouvait se faire des films ?
Je lui adresse un sourire calme, la tête légèrement penchée sur le côté.
— Vous pensez qu’il pourrait s’agir de ça, dans cette situation avec la stagiaire ?
Ophélie me fixe de ses yeux bruns. Je pourrais presque voir les rouages de son esprit à travers. Elle pèse mes mots, évolue à quel point je pourrais avoir raison, à quel point elle peut me faire confiance.
— Non. Elle me suit vraiment.
Je cache ma déception derrière une expression que je sais calme et détendue.
— Vous savez que vous souffrez de pensées paranoïaques, Ophélie. Que parfois vous êtes persuadée de choses qui sont irrationnelles. Vous vous souvenez du poison dans votre nourriture ?
À nouveau, elle acquiesce en silence.
— Je sais que c’est difficile pour vous, que ces pensées sont très effrayantes et que vous avez la sensation que vous devez vous méfier de tout et de tout le monde. Mais ici, à la clinique, nous sommes là pour vous aider à vous sentir mieux. La stagiaire également. Elle est là pour observer la manière dont les infirmiers travaillent, pour apprendre son futur métier. Il est possible qu’elle vous ait dit bonjour ce matin et qu’elle vous regarde parfois, mais ce n’est pas dans le but de vous suivre ou dans une volonté de vous faire du mal. Est-ce que cette version des faits est envisageable pour vous ?
— Elle est là pour apprendre ?
— Tout à fait.
— Elle regarde les autres aussi ?
Je jette un regard discret à ma montre : l’entretien touche à sa fin.
— Elle regarde tout le monde de la même manière, pour vous aider et apprendre son futur métier.
Son pouce file dans sa bouche, signe de nervosité. Je bouscule ses pensées et c’est déstabilisant.
— Je me suis encore fait un film ?
— Ce n’est pas grave, Ophélie. Essayez d’être attentive cette semaine aux pensées que vous avez, n’hésitez pas à les noter comme nous avions vu et à essayer de les critiquer. D’accord ?
— D’accord.
— Bien. Nous nous arrêtons là pour aujourd’hui. Même heure la semaine prochaine ?
Nous nous saluons et je laisse Ophélie sortir de mon bureau. C’était mon ultime patiente du jour et la fatigue se fait ressentir. J’ai l’impression d’avoir le cerveau dans du coton. Vendredi, dernière journée de la semaine à enchaîner les consultations, je ne suis plus bonne à grand-chose après ça. Heureusement, j’ai une excellente distraction de prévue ce soir.
✨
Note des autrices : toute ressemblance avec une personne existant réellement serait fortuite
...
Bisous Oph t'es la meilleure <3
14 commentaires
Alsid Kaluende
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Il y a 17 jours
Syllogisme
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Il y a 2 mois
Gottesmann Pascal
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Il y a 2 mois