Fyctia
Chapitre 31
Le silence m'oppressa.
Je commence un massage cardiaque le temps que mon collègue place les patchs.
Je compte jusqu'à 30. Une fois ce décompte écoulé, elle reçoit une décharge. Aucun signe de vie, je recommence, encore et encore.
Au bout de la quatrième décharges, son cœur se remet en marche.
Je m'écroule dans le siège. J'ai vraiment cru qu'elle allait y rester.
Ma respiration se cala au rythme des battements de son cœur.
Et dire que le mien lui appartient, mais que le sien a failli ne plus jamais battre.
J'ai failli la perdre, je ne le supporterais pas.
Elle m'a sorti de ma solitude dans laquelle j'étais plongé depuis des années, elle a su me redonner le sourire, elle est si parfaite, mais maintenant tout peut basculer.
Je l'aime.
J’ai besoin qu’elle se réveille, je veux la sentir dans mes bras, je veux tout lui avouer, lui dire que je l’aime, lui dire que je veux construire quelque chose de solide avec elle, qu'elle est la femme de mes rêves, que je ne peux passer une seconde de plus avec le regret de ne jamais lui avoir dit, même s’il y a un autre homme dans son cœur.
D'ailleurs en parlant d'Éden, où est-il ?
Ça fait 4 jours qu'il n'a aucune nouvelle d'elle et il ne l'a même pas appelé une seule fois.
Malgré que son téléphone se soit fissuré dans son accident, celui-ci fonctionne encore très bien et pourtant, elle n'a reçu aucune nouvelle de lui.
Il ne la mérite pas.
Il la considère seulement comme si c'était sa copine alors que moi je la traiterais comme une reine. La reine de mon cœur.
Je lui offrirai le monde, je lui décrocherai la lune s'il le faut, je pourrais exécuter chacun de ses souhaits. Mais malheureusement, je ne peux pas, elle n'est pas mienne.
Je m'affale le siège. Mes pensées fusant par centaines dans ma tête.
Il faut que j'essaie de dormir, mais mon cerveau refuse.
J'ai peur qu'il se reproduise la même chose mais que je ne me réveille pas et qu'à mon réveil, je la retrouve sans vie. Non, impossible. Je ne peux pas. J'en suis incapable.
La fatigue m'oppresse et je finis par m'endormir.
4 autres jours se sont écoulés depuis la fois où j'ai failli la perdre.
8 jours. C'est déjà trop.
-Iris, je sais que tu aimes dormir, et que c'est souvent à moi de venir te lever, mais je t'en supplie, cette fois-ci c'est à toi de te réveiller comme une grande. Tu peux le faire. Tu dois le faire. Avant qu'il ne soit trop tard.
Je ne veux pas qu'elle ait des séquelles irréversibles, alors il faut qu'elle se lève au plus vite. On ne sait pas à quel point son cerveau à été touché lors de son accident, on ne connaît pas la gravité. C’est quand elle se sera enfin réveillée, qu’on pourra la connaître.
Le stress commença à m'envahir, elle n’a peut-être rien, comme elle peut, ne plus se souvenir de rien. Elle peut avoir perdu la mémoire, temporairement comme définitivement.
Je ne pourrai pas le supporter.
La pousser dans les bras d'un autre car ce n'est pas moi qu'elle a choisi, alors que je l'aime de tout mon cœur et de toute mon âme. Impossible.
Si Éden ne s'est pas pointé durant tout ce temps, c'est qu'il n'en valait pas la peine.
Malheureusement, je dois reprendre le travail, mes patients m'attendent, je demande au médecin qui s'occupe d'elle de bien veiller sur elle et de m'appeler à la seconde s'il se passe quelque chose.
Et part, à contre-cœur.
Je revêtis ma blouse et commença ma journée.
Enchaînant les patients, vint l’heure de déjeuner, je me dirige vers la cafétéria sans conviction.
Je pris le premier plat devant moi et le posa sur le plateau, je pris du pain ainsi qu’un yaourt nature.
Je posa le tout sur la table, je ne déjeune avec personne aujourd’hui, ni les autres jours, je ne me sens pas assez proche de mes autres collègues pour manger avec eux.
Je reprends mon travail, le moral au plus bas. J’essaye de me concentrer au maximum, en évitant à tout prix de faire des erreurs de diagnostics.
Une fois mon dernier patient, je retourne dans sa chambre.
Elle est si vide, aucune joie de vivre. Je rapproche mon siège afin de pouvoir atteindre sa main, que je saisis.
Épuisé par les insomnies cumulées depuis le début, je m’écroule de fatigue auprès d’elle.
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