Fyctia
Chapitre 26
Lorsque j’arrive ce lundi matin, je peux dire que je suis très mal à l’aise. J’ai un nouveau poste certes mais qu’est-ce qu’il signifie ? Je franchis les portes de l’ascenseur et je suis époustouflé. Je ne reconnais pas les lieux.
Les cloisons ont été détruites. La lumière extérieure entre alors par les grandes baies vitrées. Les bureaux sont installés en quinconce et séparés par des cloisons. Tous les ordinateurs ont été changés : des modèles plus récents sont à notre disposition. Les fauteuils sont neufs aussi.
_ Il a bien travaillé, non ?
Je me retourne sur Hugo. Je l’embrasse
_ C’est magnifique. Un autre département !
_ Oui. Mais à quoi s’attendre ? Soupire t-il
_ Tu as raison !
Je regarde encore. Tout le monde arrive progressivement et sont autant ébloui que nous.
_ Tu sais où tu es placé ?
_ Non, on doit l’attendre !
Je regarde ma montre : neuf heures cinq. Encore en retard.
_ il ne sait pas être à l’heure, enchaîne Julien.
_ 9a tombe bien, tu n’y es pas non plus ! Tout comme moi ! Reprend Léanne en nous embrassant.
Nous rigolons et nous voyons arriver la gadji en chef. Cassandra : jupe cintrée noire qui met en valeur ses grosses fesses, adulées des hommes, talons digne d’une aiguille et chemisier lui aussi cintrée. Elle est super bien foutue et beaucoup d’hommes dont Hugo et Julien la dévore des yeux.
Elle affiche alors sur le panneau d’affichage une feuille et annonce :
_ Monsieur Louslieg vous attribué un bureau, ils sont affichés ici. Merci de vous y rendre assez rapidement, votre travail vous attend !
Elle sourit puis semble chercher quelqu’un. Son regard croise le mien.
_ Mademoiselle Brims, Monsieur Louslieg vous attend et vous êtes en retard. Suivez-moi…
Quelle pétasse. Elle a bien trouvé son patron, elle. Léanne me fait une petite bise :
_ Tu ne nous oublie pas madame la sous-directrice !
_ Compte sur moi !
Et je vais vers madame « je me la pète », elle me tourne le dos et je la suis. Je refais mon chignon, ça ne sert à rien puis que Luna ma demi sœur m’a coupé les cheveux, mais ce doit être un tic. Et nous arrivons devant so bureau. Elle frappe, ouvre et annonce :
_ mademoiselle Brims est là, monsieur !
_ Merci Cassandra, faites-là-entrer !
Et j’entre devant mon délicieux « fléau ». Il est derrière son bureau, assis toujours de la même manière : enfoncé dans son fauteuil et pieds sur sa table.
_ Bonjour ma belle « gitane »
Il me reluque des pieds à la tête. Pourtant, j’ai essayé de faire soft : Chemise large blanche et panta-court noir. Pas de talons aiguille, juste des Ballerines. Il se lève alors et s’approche dangereusement. Instinctivement, je recule. Je vois son sourire, ses fossettes et je sens le rouge me monter au joue. Je me déteste. Il s’empare alors de ma nuque et m’embrasse passionnément. Ma raison A tente de le repousser pendant que ma raison B me demande de le laisser faire. J’en ai marre d’avoir plusieurs cerveaux.
_ Tu m’as manqué cette semaine, tu es bien une sorcière !
Je devrai le détester, le haïr avec tous ses mots que je considère comme une insulte. Il me libère puis sort de son bureau.
_ Venez Mademoiselle Brims, je vais vous présenter votre nouveau bureau.
Je le suis. Il traverse la pièce des secrétaires de bout en bout et ouvre une porte avec une clé. Il me la tend alors :
_ La clé de chez vous !
Encore un de ses sourires. Il me fait entrer avant lui
Peintures murales : ocre et blanche. Un mur ocre où le bureau pose. Les trois autres sont blancs. Il y a placé un canapé, plus petit, de couleur rouge comme le mur. Il a quand même beaucoup de goût :
_ Je l’ai décoré à la manière Gitane, tu aimes ?
Oui j’aime mais je ne lui avouerai pas.
_ Je ne suis pas une vraie gitane, monsieur juste une demie et je n’aime pas ce style.
Il perd son sourire mais ajoute :
_ Tes dossiers sont sur ton bureau, les directives aussi. Tu recevras les études des bureaux en fin de semaine. Tu vérifies, tu corriges et une fois que c’est bon pour toi, tu me les envoies pour les valider !
Il m’agace. Quel fainéant. Nous faisons tout et moi, je fais son boulot : c’est-à-dire corriger et valider.
_ Expliquez-moi, vous faites quoi vous monsieur Louslieg ?
Il retrouve son sourire.
_ Plein de choses ma zingara ! Je veux te voir en fin de journée, on va faire un bilan !
Et sur ces mots, il décampe.
J’attends que la porte claque avant d’observer ce bureau. Je pense que je vais m’y sentir bien. Je me dirige vers la baie vitrée : vue sur la défense, puis me contourne et me dirige vers MON bureau. Le mien. je m’installe dans le fauteuil, il est très confortable, mieux que le précédent. Et enfin, je regarde mon travail. Je souffle en voyant tout ce qu’il y a à relire et à revoir. J’en ai bien pour toute la semaine. La poisse…
Arrête de rêvasser et mets-toi au travail me commande Raison 1.
Je me lance alors : Pochette numéro 1.Etudé réalisée par le bureau trois, ancienne version. Affaire portant sur un projet concernant des jus de fruits.
C’est parti.
Je passe la moitié de la matinée dessus, j’annote, je corrige, je barre. Puis une fois que c’est terminé, je passe au suivant.
Je cherche alors des post-its. J’ouvre alors les tiroirs. J’y trouve alors non pas des post-it mais un paquet. Il ne ressemble pas vraiment à un cadeau, c’est du papier kraft. Je le tâte, c’est mou. Ma curiosité me pousse à arracher ce papier. Une carte en tombe :
Pour nos moments privés…
Un ensemble lingerie, des plus provocants. Quel Goujat. Il me prend pour qui. La colère, l’énervement me submerge. Je fonce dans son bureau. La gadji n’est pas à son poste, ça tombe bien. J’entre en trombe, paquet dans la main. Mais il n’est pas seul.
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