Fyctia

Les sachets de courses à la main, j’insère difficilement la clé dans la serrure de ma porte. Une fois déverrouiller, je la pousse à l’aide de mon pied et me rue à l’intérieur. Je dépose les sachets extrêmement lourd sur mon parquet grinçant, et m’élance sur le canapé à côté. Oh punaise. Si on m’avait dit que faire des courses c’était aussi physique, je serais allée plus souvent à la salle ! Je sors mon téléphone de ma poche, et remarque plusieurs appels manquée de Ludivine, la mère de ma meilleure amie. Ce qui est très bizarre, étant donnée qu’elle ne m’appelle jamais. À ce moment même, son visage apparaît sur mon écran, ce qui m’indique qu’elle m’appelle. Je décroche immédiatement et tend mon appareil à mon oreille.

- Bonjour Ludivine ! M’ecriai-je en observant mes ongles.

- Mallory…dit-elle d’une voix faible. C’est Tia. Elle a eu un accident…

Je me relève immédiatement.

- Elle va bien ?

- Elle n’a pas survécue…répond sa mère avant d’éclater en sanglot.

Non, non. C’est pas possible. Pas elle, pas la meilleure amie. Je m’effondre à terre, mes genoux frappant le sol. Mon téléphone tombe par terre, tandis que j’effouie ma tête entre mes genoux, laissant mes larmes couler. Mon esprit commence à faire défiler des souvenirs de nous deux, ouvrant encore plus la plaie de mon cœur. Tia et moi au collège, assise sur le banc en train de boire un capri-sun. Tia et moi au parc, prenant des photos tel des top-models. Tia et moi au lycée, émerveillées devant les casiers.

Maitenant, il n’y a plus de Tia et moi. Il n’y a plus que moi, Mallory Shmitt.

Je reprend difficilement mon téléphone à côté de moi, et entend les pleurs de Ludivine de l’autre côté du fils.

- Son enterrement est dans trois jours, lache-t-elle comme si elle savait que j’avais repris mon portable.

Mes pleurs reprennent de plus belles, rendant ma respiration difficile à reprendre. C’est un cauchemar. Je veux me réveiller. C'était toute ma vie, punaise. On a grandis ensemble, on était comme des sœurs.

Je peux pas, vivre sans elle.

C’était grâce à elle que je souriais…