Aime Kha Premier amour ou dernier ? Clytia, 2

Clytia, 2

Je pourrais passer la nuit à continuer l’expérience de la chair de poule mais ce qui s’étend sous mes yeux me coupe littéralement le souffle et absorde toute mon attention.

Une clytia gigantesque semble descendre depuis ses épaules en direction de ses côtes, elle est tatouée de traits fins et de jeux d’ombres.

Je peux même distinguer le mouvement de l’eau sur l’épaule droite de Gabriel, juste à côté d’une des multiples tentacules.

J’approche encore plus et j’entends sa respiration se bloquer. Je continue d’admirer la représentation étonnamment réaliste.

Alors que mes doigts viennent à la rencontre des traits d’encre et les suivent, j’entends Gabriel expirer lentement, puis, je commence à les voir.

Ils sont si discrets qu’on passe totalement à côté si on n’a pas les yeux dessus.

Sur certaines tentacules sont inscrits des noms, des dates, parfois les deux. Je découvre d’abord le nom de son père, avec ce que je suppose être ses dates de naissance et de décès. Ensuite c’est celui de sa mère mais aucune date ne suit. Il y a, un peu plus bas, celui de Théo, ce qui me fait sourire.

Mon regard est attiré par une tentacule qui lui lèche le flan gauche et va se cacher de l’autre côté, sur son torse. Je la suis du doigt.

Les battement de mon coeur prennent de la vitesse.

D’une infime pression, j’invite l’homme devant moi à se tourner et à me faire face.

Je ne relève pas les yeux vers lui, je reste concentrée et continue de faire suivre à mon doigt le chemin du dessin.

La tentacule remonte jusqu’à l’emplacement de son coeur et s’enfonce dedans. L’illusion est extrêmement bien réalisée, on dirait vraiment qu’elle lui rentre dans la poitrine.

Aucun nom n’y est gravé, pas besoin.


- Camille…


Je recule, j’ai la tête qui tourne.


- On a vraiment souffert tous les deux comme des cons pendant dix ans alors ? Demandé-je en affrontant enfin son regard.

- Il semblerait bien.


J’observe mon premier amour, torse nu, s’approcher lentement de moi. Le mouvement de ses abdominaux et de sa ceinture d’Apollon sont hypnotiques. Plus il approche, plus mon coeur semble vouloir sortir de ma poitrine.


- J’aurais préféré te prouver ça autrement mais, maintenant que tu sais, que tu n’as plus aucun doute, es-tu enfin prête à me faire à nouveau confiance ? Murmure-t-il.


Jamais son regard n’avait été si implorant.

Je peux sentir à quel point il se sent en danger, c’est palpable et c’est une sensation que je connais particulièrement bien.

J’ai passé tellement d’années à vivre avec la conviction qu’il m’avait oublié, abandonné et était passé à autre chose comme si je n’avais jamais rien représenté pour lui que j’ai eu beaucoup de mal à m’ouvrir à nouveau à lui. À présent, je réalise enfin que ma souffrance était aussi la sienne et que je n’ai plus aucune raison valable d’être sur la défensive. Plus aucune raison de ne pas lui faire confiance.

Après avoir pris une profonde inspiration, je l’attrape par la ceinture pour le rapprocher de moi jusqu’à sentir son torse contre le mien.


- Plus que jamais, lâché-je dans un souffle.

- Bien… Maintenant je vais reprendre ce qui m’appartient.


Sa bouche fond sur la mienne et, en un pas, il me plaque contre le mur.

Les battements de mon coeur sont totalement frénétiques.

Ses lèvres exigeantes forcent bientôt l’entrée de ma bouche et je le goûte enfin. C’est comme si je respirais pour la première fois depuis que nous nous sommes quittés.

Je m’accroche à ses cheveux et me plaque encore plus contre lui. Je peux sentir la pointe de mes tétons durcir encore plus au contact de son torse granitique et, si j’en crois son grognement, lui aussi.

D’une main il tire sur mes cheveux, m’obligeant à exposer mon cou vers lequel il plonge directement. Il l’embrasse, le lèche et le mord.

Je gémis, complètement embrasée.

Jamais un homme n’a pu me faire ressentir un dixième de ces sensations mais il suffit que Gabriel me touche pour que je sois prête à décoller.

Mes mains pétrissent ses fesses fermes et je me frotte contre son membre. J’ai tellement envie de lui que c’en est douloureux.

En réaction, il tire sur la bretelle de mon débardeur et observe d’un oeil appréciateur ma poitrine se soulever furieusement, enrobée dans un simple soutien-gorge bordeaux en dentelle.


- Putain, bébé…


Du pouce il vient titiller mes pointes lancinantes, m’envoyant des décharges puissantes au creux des jambes.

J’entends du bruit mais les battements de mon coeur m’assourdissent.

Une porte claque.

Gabriel baisse la bretelle du fourreau et libère mon sein gauche vers lequel il se penche lentement.

Une voix résonne au loin.

Sa bouche se referme délicatement sur mon téton, mes jambes flageoles dangereusement quand d’un coup, je la reconnais.

Cette voix.

Je me fige. Gabriel le sent et se redresse immédiatement. Tout mon sang déserte mon visage.

Oh putain.


- Qu’est-ce que tu fais ici ? Je t’avais pourtant dit de ne pas venir ! Entends-je Rose s’énerver.

- Je sais bien, mais il faut que je la voie. Où est-elle ?


Guillaume.



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