Fyctia
3 Complications
Lorsque je sortis de la fac, je me mis en route pour rentrer. Je refermai mon manteau et enfonçai mon menton dans mon écharpe. Dix minutes de marche et j’étais au chaud. Je sortis mon portable qui recevait des notifications à foison, lorsque je vis la demande d’ami facebook de Zakaria. Je m’arrêtai en plein trottoir avant de redémarrer, un sourire jusqu'au oreilles. Pour une fois qu’une personne m’ajoutait, je n’allais pas dire non. Surtout un mec mignon.
J’acceptai, presque en sautillant de joie.
Arrivée à une intersection, le feu passant au vert pour les piétons, je traversai en faisant attention aux voitures.
Avant même que je ne remette le nez dans mon portable, un violent crissement de pneu se fit entendre près de moi. Il n'y avait aucune voiture il y a un instant pourtant !
Je me figeai de peur.
Sans que je ne puisse rien faire, une voiture roulait à pleine vitesse sur moi. J’allais mourir écrasée par une foutue bagnole alors même que le passage pour piéton était vert.
Le temps se mit à ralentir.
Comme une biche immobile devant des phares d’une voiture, j’étais tétanisée.
Bouge bordel ! Écarte-toi de là, me criait mon cerveau mais corps lui ne répondait pas.
Elle continuait d'approcher alors même que le conducteur freinait de toutes ses forces. Une simple twingo rouge allait mettre fin à ma vie alors que le feu était vert.
Tout s’enchaina ensuite très vite.
Je hurlai à plein poumons et à deux centimètres de moi, la voiture se heurta littéralement à un mur invisible. Elle le frappa si violemment que l’arrière se souleva de plusieurs mètres de
hauteur et que la carrosserie de devant s’enfonça de moitié. Elle retomba dans un bruit fracassant tandis qu’une femme se mit à crier plus loin.
Choquée, je jetai un oeil au conducteur qui semblait vivant mais légèrement dans les vapes avec la tête en sang. La voiture en charpie, fumait dangereusement. Plusieurs personnes s'attroupèrent autour de nous.
Quelqu’un me demanda si j’allais bien mais je ne l’entendais pas vraiment. Mes oreilles ne captaient qu’un brouillard sonore. Seul un son strident parvenait correctement jusqu’à mon cerveau.
Lorsque je vis un homme au téléphone, la peur monta en moi. Comment expliquer ce qu’il venait de se passer ? Je remarquai déjà les gens à côté de moi se demandant comment la voiture pouvait être dans un tel état alors qu’il n’y avait rien sur sa route.
Je pris alors mes jambes à mon cou. Des personnes essayèrent de m’arrêter mais je les évitai. La respiration erratique, les yeux brûlants, je dévalai les rues au pas de course. Ce n’est que lorsque je fermai la porte d’entrée de mon petit appartement, que je m’autorisai à
m'effondrer par terre.
Mes sanglots durèrent longtemps. Alors que je m’essuyai les yeux, je sentis un frôlement sur mes mollets. Je levai la tête pour croiser le regard familier du chat roux qui venait souvent me
rendre visite. Normalement je n’avais pas de chat mais celui-ci venait si souvent me tenir compagnie que je le considérais comme le mien. Je lui donnais à manger et il restait dormir
avec moi. Il savait très bien comment me faire comprendre qu’il voulait sortir. J’avais dû par erreur ce matin l’enfermer dans mon appartement. Il savait bien se cacher lorsqu’il le voulait.
- J’ai fait quelque chose de mal. Mais je n’ai pas fait exprès, je te le jure, lui avouai-je en le grattant derrière les oreilles.
Le chat miaula en s’asseyant. Je n’avais aucune idée s’il comprenait mais ses yeux montraient qu’il compatissait. Il se mit à ronronner et ce son apaisa mes pleurs. Je me levai pour tourner rond en essayant de réfléchir. Je donnai de l’eau à mes dizaines de plantes et me fis un thé.
Et si le conducteur succombait à ses blessures ? Cela faisait de moi une meurtrière. Si jamais on me retrouvait, j’allais passer toute ma vie derrière les barreaux. Ils verraient au bout d’un
moment que des phénomènes étranges se passaient autour de moi et ils m’enfermeraient dans un centre sécurisé de l’armée à subir je ne sais quelle expérience. Que pouvais-je faire ?
Ce n’était même pas de ma faute si le gars roulait si vite et qu’il n’avait pas vu le feu ?
Je me passai de l’eau sur le visage. Respirer. Il fallait respirer. Il fallait faire le vide et ne pas penser à ce qui venait de se produire. C’était trop angoissant.
Je m’assis sur le tapis moelleux de ma seule pièce à vivre et débutai une séance de méditation. Une musique douce me fit sursauter. Je cherchai d’où elle pouvait provenir puis m’aperçu que c’était le chat qui s’était assis sur la télécommande de ma chaine hi-fi.
Décidément ce chat était vraiment une aubaine.
Se détendre, aller tu peux le faire.
6 commentaires
Ma0rie
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Il y a 5 ans
Rachou23
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Il y a 5 ans
Annelise84
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Il y a 5 ans
Rachou23
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Il y a 5 ans
Lounah
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Il y a 6 ans
Rachou23
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Il y a 6 ans