Fyctia
C55 - Possédé par le Diable !
AXEL
J’ai dans l’idée que cette histoire va mal finir pour nous trois, alors que mes deux peut-être futures colocs’ ne prêtent pas attention à nous, j’insiste. Elles sursautent de concert et m’adressent un regard courroucé avant de réaliser que l’heure est grave.
Sans hésiter, Constance plonge pour saisir Einstein qui se sauve et s’élance vers Sigmund, tous crocs dehors, pour le plaquer au sol. Il lui échappe de peu et je la rattrape, alors qu’elle est à deux doigts de se manger le nez dans le coin de la table basse, l’amortissant à sa place. La pointe s’enfonce dans mon dos. Je serre les dents et encaisse comme je peux. Rose nous enjambe pour récupérer la créature rousse, possédée par le diable, qui crache après tout le monde pour s’emparer du perroquet, qui vole en rond au plafond en insultant la terre entière.
Avec célérité, Boucle d’or fout le fauve dans le couloir, avant de refermer le battant et de s’appuyer dessus pour l’empêcher de le pousser. Inquiet, je baisse les yeux sur Constance, qui a la tête posée sur mes genoux et m’observe, un sourire aux lèvres.
— OK ! Tu peux emménager, consent Rose. La salle de bain est à moi de sept à huit en semaine, si t’as besoin de quoi que ce soit là-dedans sur ce créneau, tu te démerdes ! Et si je retrouve une seule fois la lunette des chiottes relevée, je m’arrangerai pour te faire boire l’eau des toilettes ! Deal ? braille Rose pour couvrir les hurlements de Sig’ et le bruit que fait Einstein en essayant de rouvrir la porte avec son crâne.
— Deal ! approuvé-je.
Constance glousse, toujours allongée sur mes jambes. Nos regards amusés se croisent et mon cœur bondit dans ma poitrine.
— Bienvenue chez les fous, Axel Reynaud ! entérine mon amie d’enfance, en se redressant. Je vais l’aider à descendre de là, vous devriez nous laisser.
Rose opine et me toise avec sérieux, la ligne claire de ses sourcils froncée au point de rendre son visage presque comique.
— Futur coloc’ ! Ta première mission, si tu l’acceptes, est d’ouvrir la porte. Je me jette sur Einst', toi tu sors et fermes ! OK ?
J’acquiesce tandis que Constance nous observe. Elle attend que nous quittions la pièce pour récupérer Sig', qui s’est lancé dans un chapelet de blasphème qui défriserait n’importe quel ecclésiastique.
La seconde d’après, j’ouvre. Rose se précipite sur la bête rousse qui fonce, plus déterminée que jamais. Je sors et ferme, alors que la tornade blonde à boucles glisse le chat sous le coude comme un ballon de rugby et trace avec lui en direction de la cuisine.
Le rouquin continue de cracher, jusqu’au moment où elle agite son paquet de croquettes sous son nez. Comme hypnotiser, Einstein se fige et fixe la bouffe qu’elle verse dans un bol. Sans demander son reste, il se jette sur sa gamelle et redevient une boîte à ronron.
Rose soupire et se tourne vers moi, alors que le calme est également revenu dans le salon. Elle suit mon regard et me sourit en s’adossant à la gazinière.
— Il n’y a que Constance, qui arrive à l’apaiser, me renseigne-t-elle.
J’acquiesce en silence et croise les bras sur mon torse. Rose me scrute, je perçois son inquiétude et son agacement.
— Je n’ai rien contre toi en particulier, ajoute-t-elle. On va vivre ensemble, donc je veux que tu le saches, mais retiens bien ça aussi : si tu lui fais du mal, tu regretteras d’être né ! Elle en a assez bavé !
Et sur ces bonnes paroles, elle quitte la cuisine pour retourner vaquer à ses occupations. Je ne trouve rien à redire à ça, surtout qu’elle n’est pas la première à me mettre en garde en moins de vingt-quatre heures.
Vince, mon pote, cette pensée est pour toi !
Quelques minutes plus tard, la Reine des cœurs, légèrement échevelée, me rejoint alors que son sourire solaire me percute en plein cœur.
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elia
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Sarah van Cauwenberghe
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stéphanie LAGALLE
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Lyra3008
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Stella No.
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