Chez les Amphernet de Mathurin, on applaudissait les garçons, remarquables ou animés pour l'être. Il fallait dire qu'ils étaient nombreux, quatre, pour être scrupuleux. On distinguait, dans l'ordre, Aurélien, docteur en théologie, Balderic et Clothère, vénérables combattants, et Désiré, futur et brillant étudiant. Derrière eux, dans l'ombre, se cachaient trois demoiselles, Adela, Bianca et Clara qui, comme destinée, ne pouvaient espérer que l'union sacrée. On disait que cette union sacrée révélait pour une poupée de chiffon sa valeur de déesse. Sombre et misérable aristocratie, où les sangles sociales se resserraient sur les femmes à mesure que le temps avançait. Ô ma fille, que tu étais belle.. Elle était Adela Amphernet de Mathurin, fille du marquis Uriel Amphernet de Mathurin et de la marquise Rosalia Amphernet de Mathurin, née Álvarez de Salamanca. Brunette, au visage pâle, à l'allure feutrée et raffinée, elle se pliait aux usages des personnes de son rang, automatiquement, impartialement, mais non pas inconsciemment. Il est vrai que, parfois, les aspirations diffèrent. Dans un siècle où le déshonneur tue, ils l'ont vu, sans ménagement, brûler son titre et ruiner sa vertu. « J'ai désobéi, pour la gloire. »