Fyctia

Nous rentrons enfin à la maison après plus de 5h à vendre des potirons. Je suis épuisée, et Sam l’est encore plus. Pourtant je me dois de tenir le coup, pour Milo.

— Regarde maman ! J’ai mis mon costume, et il me va trop bien !

— Bah oui c’est ce que je vois ! Mon vrai petit super-héro à moi. Lui dis-je en lui faisant un bisou sur le haut du crâne.

— Isaac m’a aidé à mettre le haut parce que j’y arrivais pas.

Je ne suis pas vraiment surprise qu’il est dû demander de l’aide, car il a toujours du mal à mettre le haut. Par contre, le fait qu’Isaac l’ai aidé me gêne un peu. Pas que j’ai honte, loin de là ! Très loin de là ! Mais parce que maintenant il en est sur, et que je ne sais pas comment il a pu réagir.

Je suis en plein dans mes réflexions, comme trop souvent, quand Milo me tire la manche de mon gilet. C’est le signe qu’il veux me dire quelque chose à l’oreille.

Je me baisse pour être à son niveau, il approche de mon oreille gauche et me dit :

— Il n’a rien dit. Et il a bien réagit.

Je me redresse, sourit à mon fils, et quand je regarde Isaac, je vois qu’il est en train de nous observer. Je lui adresse un petit sourire, gênée.

Après quelques minutes dans le silence, Milo dit finalement :

— Vous mettez vos déguisements ?

— Euh, comment ça NOS déguisements ? Demande mon frère.

Je regarde Isaac fière de moi, car je sais que c’est à lui d’expliquer tout ça. Plus encore, il sait qu’il le doit vu la tête qu’il fait !

*

— Je n’en reviens toujours pas que vous aillez réussi à m’embarquer là dedans ! Dit mon frère en remontant les lunettes disco sur son nez.

Sam et Isaac on finalement joué le jeu après la « supplication » de Milo. Quant à moi, je n’ai pas vraiment à me plaindre étant donné que j’ai seulement une paire d’oreilles de chat donc bon… Je m’en sors pas trop mal !

Isaac rigole tout seul le temps du trajet en voiture. La raison est, que mon frère n’arrête pas de bouger, et n’arrête pas de tourner le boa autour de son cou. Je ne vous parle même pas des lunettes qu’il n’arrête pas d’enlever et de remettre !

Je me décide finalement à lui dire :

— Mais arrête de bouger ! T’es pire que les enfants sérieux ! Dis-je en rigolant.

Milo ne manque pas de rajouter un petit truc :

— On est pas tous pareil maman.

— Oui bien sur mon chou, je sais. Mais c’est une expression. Une expression qui va très bien à ton oncle.

Et nous nous mettons tous, ou presque, à rire aux éclats.

*

Nous sommes dans la ville depuis une bonne demi-heure, et Milo a déjà un beau petit pactole de bonbons.

On poursuit notre chemin jusqu’à la prochaine maison, quand je vois Milo s’arrêter pour dire quelque chose à l’oreille d’Isaac. Qu’est-ce qu’il manigance tous les deux ?

Quelques secondes après, Milo revient à côté de moi. Il sonne à la porte de la maison, tandis que je reste un peu en retrait. Isaac vient vers moi, il semble un peu...nerveux ? Oui, nerveux.

Je le sens à côté de moi, il veut dire quelque chose, mais quoi ? Je me décide finalement à le questionner, parce qu’il me stresse à stresser.

— Bon qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Lui dis-je en me tournant vers lui.

— De quoi ? Il y a rien.

— Tu crois vraiment que je vais te croire. Je suis devenue maîtresse dans l’art de détecter les mensonges. Alors je répète, qu’est-ce qu’il y a ? On voit que tu es nerveux à des kilomètres à la ronde sérieux !

Il souffle un grand coup et se lance :

— Est-ce que tu accepterais de sortir un soir avec moi.

Je suis bouche bée.

— Euh…

Aucun mot ne sort de ma bouche. Je reprends finalement mes moyens, et réussi à parler :

— Comme, un rencard ?

— Oui. Ouai comme un rencard.

Je réfléchis un moment. Je pèse le pour et le contre. Je me doute que l’idée vient de Milo. C’est même sur ! Après un moment de réflexion je finis finalement par dire :

— C’est d’accord.

— C’est vrai ?

— Oui pourquoi pas. Ça peut être sympa.

— Oui ouai. Demain soir 19h, ça te va ?

Je hoche la tête pour dire oui, et un grand sourire se dessine sur son visage. Il a l’air soulagé, tandis que moi je commence à stresser.

Demain soir ! Ça fait pas beaucoup de temps pour se préparer, et se faire à l’idée.

Je vais aller dîner avec Isaac Logan ! Bordel de merde !

Dans quoi je me suis encore embarquée moi !