Kalehu Plonger Chapitre 30

Chapitre 30

La clé ouvre le bureau me permettant de mener ma petite enquête en toute tranquillité. Je referme derrière moi pour que personne ne vienne m'interrompre. J'ai surtout peur que Sarah ait trouvé un moyen de me suivre. Il ne faut pas qu'elle voit ce que je fais même si je n'aurais pas trop de mal à inventer un mensonge pour justifier ma présence ici. J'ai tout le temps qu'il me faut, ma mère ne reviendra pas avant demain elle m'a prévenue qu'elle sortait ce soir. Cette pièce me donne froid dans le dos. Aucune décoration. On dirait qu'il ne faut surtout pas qu'elle laisse une empreinte personnelle. Elle a crée des salles toutes plus luxueuses les unes que les autres, il y a quand même une cascade, je n'ai toujours pas compris comment elle avait fait ça mais elle condamne une partie des couloirs de trois étages et va jusqu'au sous-sol, et pourtant son bureau est d'une simplicité déconcertante. La seule chose un peu luxueuse qu'elle s'est autorisée c'est un bureau en bois massif. Je sais qu'à l'intérieur elle y cache tous ses précieux papiers. Personne n'a jamais le droit de l'ouvrir même si elle est là. Tant de mystères autour de deux tiroirs doit bien cacher quelque chose.


Le premier tiroir est rempli de feuilles en tout genre. Certaines sont des factures, d'autres des sortes de listes en tout genre. Il y a vraiment beaucoup de listes, j'en trouve même pour faire les courses. On dirait qu'elle a peur d'oublier quelque chose, tout est noté sur des petits papiers, des rendez-vous, de simples phrases, des objets à acheter. Une feuille attire mon attention.

Deux colonnes sont séparées par un trait d'un côté la mention "personnes eus" et de l'autre celle "personne à avoir". Sous ces deux catégories une liste de noms. La première liste regroupe des noms que je connais bien, ce sont ceux des membres de l'Odyssey. Les personnes qu'elle appelle "sa famille" ne sont, ici, qu'illustrées par une liste de personne qu'elle a réussi à avoir. Moi qui cherchait une petite preuve de son manque de sincérité je viens d'en avoir une énorme servie sur un plateau d'argent. Le nom de Sybille est rayé en bas de la liste. La deuxième colonne est encore plus longue. Un frisson me parcourt. Je ne reconnais quasiment aucun nom. Si ça continue elle va avoir tout Stunfall. Je cherche le mien et ne le trouve nulle part. Est-ce qu'il est possible qu'elle sache que je ne suis pas vraiment convaincu? Je prends une photo de la liste et la remets à sa place rapidement.


Le deuxième tiroir est presque vide, un petit carnet de cuir noir est caché au fond, invisible à l'oeil nu au premier abord. Intrigué, je l'ouvre et vois des pages et des pages recouvertes de son écriture. Je redoute de me retrouver face à une sorte de journal intime mais je m'aperçois bientôt qu'au début de chaque page un nom est inscrit, des noms bien connus. Je cherche le mien, persuadé que cette fois-ci je devrais y être. Je finis par le trouver, noyé au milieu des pages.


Mace:


Impulsif mais naïf. Ne s'occupe pas assez des jeunes. Doit prendre son rôle plus au sérieux.

Il a un certain charisme qui peut être utile pour charmer les plus jeunes et les convaincre.

Il ne doit jamais retrouver Tom ou son père.


Lorsque je lis les derniers mots je reste bouche bée. Je parcours les pages dans l'espoir d'en trouver une à son nom mais il y en a trois. Je les lis rapidement mais aucune ne correspond à la description de mon ami. Il doit bien avoir des documents quelque part sur lui ou sur mon père.

Je laisse le carnet de côté après avoir pris deux ou trois photos de quelques pages au hasard.

En reposant le carnet à sa place je sens des documents pliés. Ils sont mis de manière à ce qu'on ne les voit pas et que, sans faire attention, il soit impossible de les trouver. Les feuilles sont agrafées entre elles mais je vois qu'elles font mention de la garde exclusive par ma mère. Je crois que j'ai dans les mains le jugement de leur divorce. Je cherche partout s'il y a la raison pour laquelle mon père n'a plus eu le droit de me voir.


Violence domestique.


Lorsque mes yeux tombent sur ces deux petits mots mon coeur manque de s'arrêter. Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Mon père n'a jamais été violent ni avec moi ni avec elle. Il est détaillé ensuite qu'il frappait ma mère et qu'elle ne veut pas me mettre en danger, qu'il pourrait même nous tuer. Je reste complètement abasourdi. Mon père ne tuait même pas les araignées dans la maison, il les faisait sortir. Je ne l'ai que très rarement entendu avoir un mot plus haut que l'autre.

Pour avoir réussi elle a dû donner des preuves sauf qu'aucun preuve ne peut être vraie. Je sens une horrible migraine arrivée, je remets tous les papiers à leur place et referme le tiroir. Je sors en vitesse du bureau et me précipite dehors. J'ai besoin d'air, j'ai l'impression que je n'arrive plus à respirer à l'intérieur. Certaines personnes que je croise me demandent si tout va bien mais je les ignore, à vrai dire je ne saurais même pas dire qui c'était.


L'air frais me frappe de plein fouet et me fait un bien fou. C'est exactement ce dont j'avais besoin. Je marche un peu le temps de reprendre mes esprits avant de reprendre la moto jusqu'à chez moi.


Une fois arrivé il m'a fallu une bonne heure pour réussir à me calmer complètement et à réussir à avoir des pensées cohérentes. En quelques heures à peine ça fait beaucoup de mauvaises nouvelles. Au moins maintenant je sais qu'il faut vraiment que je retrouve mon père. Il faut que je comprenne ce qu'il s'est passé. Elle détruit des familles pour se venger du fait que la sienne a été détruite. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi vicieux. Je ne suis mentionné nul part dans ces petits papiers, preuve qu'elle ne m'a pas eu. Je suis seulement la seule personne qu'elle n'a pas voulu détruire et pourtant le coup final sera de moi. Encore deux petites semaines à prétendre que tout va bien et je pourrais enfin contre-attaquer. Je sais que deux semaines ce n'est rien mais j'ai vraiment l'impression que c'est dans une éternité.


La douleur de ma rupture avec Sybille est encore bien présente. Je n'ai pas la moindre idée de comment je dois gérer ça. Plus le temps passe et plus je pense à elle, au fait que je devrais lui envoyer un message. La seule chose qui me retient c'est l'idée que, peut-être de son côté, rien n'a jamais été sincère. Pourtant elle m'a paru réellement blessée cet après-midi. L'expression qui a traversé son visage n'était pas de la comédie. Est-ce que c'était simplement de la fierté mal placée? Elle avait prévu de me quitter et comme j'ai pris les devants elle a été blessée dans son ego ? Est-ce que c'était une réelle tristesse? Je me pose sûrement trop de questions mais je n'arrive pas à arrêter. Si j'avais su que ça faisait si mal de tomber amoureux, je serais resté loin d'elle.

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2 commentaires

Sand Canavaggia

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Il y a 6 ans

Toujours un plaisir de te suivre😉bonne continuation de ton ecrit.

Kalehu

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Il y a 6 ans

Merci beaucoup :D je suis contente de voir que l'histoire te plait toujours autant
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