Phoenix B. Asher Pine Lake Resort Indice sibyllin

Indice sibyllin

Je me réveille en sursaut. Chris est levé et j’ai la sensation qu’il est déjà tard à la lumière qui pénètre dans la chambre. Je prends mon iPhone. 9h20. Du jamais vu. En tout cas, pas depuis très longtemps. Au fur et à mesure que mon cerveau se met en route, la soirée d’hier me revient en mémoire.


Ce matin, j’ai l’impression d’être plus légère. Pourtant, repartir, la tête la première dans ces souvenirs, n’a pas été facile. Mais je sais maintenant que je devais le faire. Que cela m’a libérée. La façon dont j’ai dormi me le prouve. Pas de rêve glauque, pas de cauchemar. Et surtout, pas d’insomnie. En comptant rapidement, je suis sûre que ça fait plusieurs années que ça ne m’est pas arrivé.


Evidemment, cela ne résout en rien l’hypothétique « problème Liam ». S’il est bien dans les parages, s’il est responsable de l’accident de Julian, il n’est pas près de renoncer à m’en faire baver. C’est à ce moment que je percute. La lucidité suite à ma nuit réparatrice, sans doute. Matt. Je ne l’ai même pas contacté pour savoir ce qu’il en est des traceurs que je lui ai demandé d’installer dans le téléphone et la voiture de Liam. Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé avant. Un acte manqué ? Je reconnais que la perspective de me rendre compte qu’il a pu découvrir que je l’ai fait surveiller me terrifie.


Matt ne répond pas sur son portable. Je lui laisse un message et lui envoie également un mail avant de me lever. Tout est calme dans l’aile familiale et je n’entends que vaguement le bruit des travaux. Je me prépare rapidement et remplis une grande tasse isotherme de café. Aujourd’hui, je dois absolument m’occuper du recrutement pour le futur Pine Lake Resort & Spa. Et pour ça, j’ai besoin d’une connexion internet correcte.


Mon café et mes affaires en main, je me faufile dans le hall d’entrée à la recherche de Chris. Je salue les ouvriers qui ont cessé maintenant de me regarder bizarrement. La voix chaude et grave de mon bel Apollon se fait entendre depuis l’étage supérieur. Je monte les escaliers. Des flashs de mon cauchemar me reviennent quand je passe devant la chambre 206. Un frisson me parcourt l’échine. Chris sort d’une chambre au bout du couloir. Il se dirige à ma rencontre.


- Salut Belle au bois dormant, dit-il en m’embrassant. Tu te lèves seulement ?

- Oui, surprenant hein ?

- Tu vas quelque part ? demande-il en remarquant mon sac et mon café.

- Il faut que je contacte l’agence, tu sais pour le recrutement du personnel. J’ai besoin de WIFI, pas mal de paperasse à remplir en ligne, et il faut que je crée une boîte mail pour l’hôtel.


Je n’ai pas fini qu’il me prend déjà par la main pour m’entrainer au rez-de-chaussée.


- Mes clés sont dans le pick-up, explique-t-il devant mon air interrogateur.


Devant le Resort, Chris se penche une minute dans l’habitacle du Dodge à la recherche de son trousseau. Il en ressort avec les clés de sa maison qu’il lâche dans ma main ouverte. Une fois la porte refermée, il jette un œil à droite et à gauche avant de m’enlacer en me plaquant contre celle-ci. Après un baiser passionné et enflammé, il pose sa main sur ma joue, caressant mes lèvres de son pouce.


- Je ne voulais pas te réveiller pour ça ce matin mais j’en avais quand même atrocement envie, chuchote-t-il.

- Un réveil comme ça, je ne serai jamais contre.


Je suis complètement essoufflée et déboussolée. Effet Chris Alexander, garanti. Pas sûre que ma démarche soit bien assurée en me dirigeant vers ma voiture mais les gens autour n’ont pas l’air de remarquer. L’honneur est sauf ! Je monte dans ma Camaro et me dirige vers la route principale. Je sentirais presque encore la caresse de son pouce sur mes lèvres. Notre complicité s’est fortement renforcée depuis hier soir.


En chemin, je m’arrête rapidement à la boîte aux lettres. Je dépose le tas de courrier, encore conséquent, sur le siège passager et repars en direction de chez Chris. Stationnée devant la grande maison blanche, je coupe le contact. D’une main, je saisis mon café et de l’autre mon sac contenant mon ordinateur portable. Le contenu de ma boite au lettre est posé dessus. Du coin de l’œil, je vois que j’ai fait tomber quelque chose au sol. Quand je tâtonne à l’aveugle, ma main se pose sur un angle cartonné. Je comprends immédiatement. Comme si mon cerveau était conditionné à ce genre de découverte.


La carte postale est en aussi bon état que les deux autres. La photo a été prise depuis le lac mais ne montre que le ponton et une partie des bungalows. Je la retourne pour en lire le message.


« Richard Hayes »


Je descends de la voiture, la carte et tout le reste de mes affaires en main. Je prends le temps de m’installer chez Chris, de connecter mon ordinateur avant d’inspecter cette nouvelle missive de plus près. Je n’y trouve évidemment rien de spécial. La même écriture. La même plume semble-t-il. Pas d’adresse, ni de cachet de la poste. Je vais finir par mettre une caméra sur cette boite si quelqu’un s’amuse à m’y déposer une carte chaque semaine.


Je google rapidement le nom inscrit mais même en l’associant à Pine Lake, ça ne donne rien de probant. Je laisse ça de côté pour le moment pour me concentrer sur le Resort. Après avoir créé une adresse mail pour l’hôtel, je passe un très long moment avec l’agence spécialisée dans le recrutement du personnel hôtelier. On me conseille fortement d’embaucher des personnes avec de l’expérience notamment en cuisine et à l’accueil étant donné que je suis vraiment novice dans le domaine. L’agence m’explique que les candidats intéressés pourront me poser par mail des questions d’ordre pratique mais que tout le reste passera directement par eux.


Il n’est pas loin de midi quand je rentre à Pine Lake. La voiture d’Harry est là et je trouve celui-ci dans le bureau.


- Salut Harry ! Comment ça s’est passé avec Erikson ?

- Mike était plutôt content. Il n’avait pas fait attention à ce détail en regardant les photos.

- Comment il pense exploiter ça ?

- Il doit contacter la Cooley Law School de Western Michigan University aujourd’hui. Ils ont un programme le Cooley Innocence Project qui se charge notamment de ce genre d’affaire avec de possible nouvelles preuves ADN.

- C’est une bonne nouvelle mais je suppose que ça va être long.

- Très juste princesse. Les délais de prise en charge par le programme peuvent l’être et ne parlons pas de la durée des analyses ensuite. En attendant, on continue d’éplucher le dossier.

- Ça me va, acquiescé-je.

- Mike va demander une expertise psychiatrique pour Walters. Il l’a rencontré mardi et la communication est vraiment difficile. Sa sœur a accepté de financer.

- Pas d’expertise en 1974 ?

- Si mais elle n’avait pas été bénéfique pour la défense. En même temps, les choses dans ce domaine ont nettement changé depuis les années 70.

- Oui, c’est certain.


En parlant, je sors la carte « Richard Hayes » de mon sac. Après tout, Harry aura peut-être une idée sur ce nouvel indice.

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6 commentaires

Phoenix B. Asher

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Il y a 8 ans

Oui je deviens sadique avec le temps. Ou c'est le suspens qui s'épaissit ? La suite est postée mais manque 10 crédits sniff

LikeAMartian

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Il y a 8 ans

Et toi... Tu nous laisses cogiter avec juste un nom ?! Mais c'est horrible tout ça !!!!!!!!!!!!!!!!! La suite ! La suite !!

Phoenix B. Asher

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Il y a 8 ans

Haha vas savoir ;-)

black_foxx

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Il y a 8 ans

Hum...qui est ce mystérieux Richard?...

Phoenix B. Asher

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Il y a 8 ans

Hahaha j'adore! Le rire diabolique!

Valerie27( valeriejchesnay)

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Il y a 8 ans

Le mystère s'épaissit, mais ils évoluent, prenant en compte chaque piste, tout en oeuvrant à la réouverture. On a comme une impression de horloge dont les aiguilles font du bruit en avançant.... plus que x heures avant la réouverture...tictac tictac tictac mouhahahahhhaha
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