Fyctia
Chapitre 9.2 Dalton
– Ton frère ? Quel rapport avec eux ? demandé-je ne désignant la ruelle du menton.
– On m’a parlé d’un homme très influent qui pourrait l’avoir… engagé… Ou utilisé, je ne sais pas très bien.
Sa voix tremblante m’oblige à prendre une profonde inspiration pour chercher mes mots.
– Je vais être clair. Quelle que soit la raison, tu ne devrais pas t’approcher de ces hommes. Et si ton frère a intégré leurs rangs, alors il est de toute façon trop tard pour lui. Maintenant, va-t’en.
Ses grands yeux s’écarquillent et ouvrent une brèche encore plus profonde au fond de mes entrailles.
Putain, Dalton, déconne pas.
D’un pas en arrière, je retire mes mains du mur et pulvérise la bulle qui la sécurisait avant de rompre tout contact visuel en tournant les talons. Ce qu’elle décidera ne me concerne pas, ce qui lui arrivera, encore moins.
– Non, attendez… me supplie-t-elle d’une voix déchirée, que savez-vous sur eux ?
Je ne sais pour quelle raison mes jambes s’arrêtent, ni pourquoi mon buste pivote sur lui-même. Toujours adossée à ce mur grisé par le temps, son air triste me dévisage comme si je lui devais une réponse.
– Je sais que vous devez dégager d’ici au plus vite et ne jamais revenir, tempêté-je à voix mi-basse pour éviter d’alerter les quelques passants qui nous observent déjà.
– Je ne partirai pas sans réponses, que ce soit de votre part ou de la leur.
Bordel, mais comment un petit corps aussi frêle peut-il se montrer aussi borné ?
– Es-tu seulement consciente de la merde dans laquelle tu t’apprêtes à poser le pied ?
– Peu m’importe, affirme-t-elle. Je ne crains ni les hommes, ni la mort. Je veux seulement retrouver mon frère.
Cette fille est totalement inconsciente.
– Ils l’ont peut-être déjà tué, tu comprends ça ?
Ses yeux s’abaissent et sa résilience me fait aussitôt regretter mon manque de délicatesse.
– Alors, je dois la ramener à ma famille, soupire-t-elle. Sa place n’est pas ici.
Putain, mais c’est qu’elle ira vraiment jusqu’au bout !
Agacé par son obstination et conscient qu’on ne peut rester ici plus longtemps ni elle ni moi, j’avance d’un pas pour récupérer son regard attristé. Si Ocario apprend sa présence ici et ce qu’elle vient de voir, il me chargera de la tuer. Hors de question pour moi d’ajouter une innocente de plus à une liste déjà trop longue à mon goût.
– Ils vont sortir dans quelques secondes, soufflé-je contre son oreille en l’approchant de suffisamment près pour que les regards lointains se méprennent. Dépêche-toi de partir, sinon tu n’auras plus jamais l’occasion de chercher qui que ce soit.
– Mais je…
– Tais-toi. Laverie Kings’Clothes, vendredi à dix heures pétantes. Sois à l’heure, je ne prendrai pas le risque de t’attendre. Et après ça, je ne veux plus jamais te revoir à Philadelphie.
Je m’arrache à elle dans un mouvement trompeur, puis me détourne de son visage aux traits incertains pour rejoindre l’entrée du pressing. C’est bien la première fois que je perds mon temps et j’espère que ce sera la dernière. Mais s’il faut lui donner ce qu’elle veut pour la faire rentrer chez elle une bonne fois pour toutes et éviter d’avoir à lui coller une balle dans la tête, soit, je consacrerai quelques minutes à lui balancer deux ou trois infos suffisamment craignos pour qu’elle prenne peur et décide d’abandonner cette idée débile de retrouver un foutu fantôme.
11 commentaires
Debbie Chapiro
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Il y a 10 mois
Cloé Mouton
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Il y a 10 mois
cindy37190
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Il y a 10 mois
Célia Moreau
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Il y a 10 mois
francoise drely
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Solann
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patricia Bellucci
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Léana Soal
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Gwenaële Le Moignic
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Emeline Guezel
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Il y a un an