JackDaniels Pêchés mignons Chapitre 4

Chapitre 4

“Maman disait toujours de mettre du sel et du poivre ! Oh j'allais oublier le beurre !!” s’exclama Georges avec un air enfantin.


Georges s'avança difficilement vers un placard au fond de sa cuisine, les deux cents kilos en trop qu'il traînait avaient tendance à le ralentir. Aussi, faillit-il s'écrouler à maintes reprises pour les 5 mètres qu'il avait à faire. Il attrapa dans le placard sa salière et son poivrier. Il se tourna ensuite vers le frigo, l'ouvrit et saisit à l'intérieur une motte de beurre. Après avoir soigneusement fermé le frigo, il fit le chemin retour jusqu'à son four. Au-dessus du four à chaleur tournante se trouvait le plan de travail sur lequel la viande qu'il était en train de préparer reposait. Il fourra cette viande avec la motte de beurre. Et finalement l'assaisonna. Enfin, il mit la viande dans un plat, qu'il enfourna à deux cent vingt degrés Celsius.


Du bruit se fit entendre dans sa cave, les bêtes qu'il élevait pour ses repas venaient de se réveiller. Il était sûrement temps de les nourrir.


“J'arrive mes chéries ! Papa va vous nourrir !”


George semblait uniquement pouvoir s'exprimer en criant, peut-être que son surpoids lui rendait la tâche de communiquer normalement plus difficile. Il enfila une paire de chausson, attrapa une lampe torche dans l'un de ses tiroirs et se dirigea vers la porte menant à la cave. Il saisit la clé qui se trouvait dans la poche de sa robe de chambre sur-mesure et déverrouilla la porte. Il commença à descendre une à une les marches des escaliers, en se tenant bien à la rambarde d'une main, et en éclairant ses pieds de l'autre.


Soudain, la porte se referma derrière lui en claquant, et il faillit chuter dans les escaliers. Heureusement, plus de peur que de mal. Il continua à descendre les escaliers, pensant que c'était certainement un courant d'air. Alors qu'il atteignait la dernière marche de l'escalier, il reprit son souffle. La vingtaine de marches qu'il avait parcouru lui avait fait l'effet de courir un marathon. Alors qu'il inspirait et expirait lourdement, il vit de la fumée sortir de sa bouche. D'abord amusé, il se dit enfin qu'il faisait drôlement froid dans cette pièce. Par peur que ses bêtes ne tombent malades, il se dirigea vers le radiateur pour l'allumer. Il resta quelques instants les mains devant pour se réchauffer. Ce n'eut pas l'effet escompté, les radiateurs qui équipaient sa maison avaient tendance à mettre beaucoup de temps avant de réellement chauffer.


Tant pis, il se réchaufferait une fois qu'il serait revenu en haut. Il se dirigea finalement dans le coin le plus éloigné de la pièce. Après d'intenses minutes, il y arriva enfin, de sa main libre il ouvrit un frigo et à l'intérieur il récupéra un sac de nourriture. Il traîna ensuite le sac de graines jusqu'à ces animaux qui gémissaient lourdement, à l’autre bout de la pièce, ils avaient faim et ils sentaient l'odeur de leur bouffe. Heureux de les voir en forme malgré le froid qui régnait dans la pièce, il leur servit cette fois-ci double ration de nourriture. Ils allaient atteindre la maturité nécessaire pour qu'ils prennent du gras, et enfin il pourrait les abattre pour les manger.


Il fit ensuite demi-tour vers l'autre bout de la pièce pour ranger le sac dans le frigo. Il se saisit enfin d'un seau en piteux état qui se trouvait près du frigo. Difficilement il arriva au niveau d'un évier. Il posa son seau dedans et commença à le remplir d'eau. Le temps que le seau ne se remplisse d'eau, il s'assit devant l'évier pour se reposer un peu. Soudain il crut voir du mouvement dans l'obscurité. Il pointa sa lampe torche dans la direction où il l'avait aperçu. Rien... Rien d'autre que les cages dans lesquelles se trouvaient ses bêtes.


“-Y a quelqu'un ?!” demanda-t-il toujours avec son intonation d'enfant.

Il se releva difficilement.

“Si y a quelqu'un, vous feriez mieux de partir, le maire est mon ami, et s'il apprend que quelqu'un s'est introduit chez moi, il vous fera beaucoup de mal !” Cette longue phrase l'avait essoufflé. Il s'assit de nouveau. Après tout, peut-être s'était-il imaginé ce mouvement, ce n'était pas la peine de chercher pour si peu.


Une fois le seau remplit il le récupéra, et l'emmena à ses animaux pour qu'ils puissent s'abreuver. Il reprit ensuite la direction de l'étage, si tout se passait bien sa viande devait être arrivée à mi-cuisson. Il monta douloureusement les marches une par une, la montée était toujours plus compliquée que la descente. Arrivé au niveau de sa porte, il abaissa la poignée et mit tout son poids sur la porte pour l'ouvrir. Mais celle-ci semblait fermée à clé. Étrange... Il ne se souvenait pas de l'avoir verrouillé. Entre deux grandes respirations, il attrapa la clé qu'il avait dans la poche de sa robe de chambre. Malheureusement, à cause de ses mains moites il l'a fit tomber et elle commença à dévaler toutes les marches.


Tout à coup, un énorme coup dans l'escalier sembla stopper la clé dans son élan, comme si une énorme botte l'avait écrasé. Georges déglutit un instant, redoutant le moment où il devrait se retourner. Mais il n'eut pas à le faire, quelqu'un montait les marches à toute allure, le bois semblait se fendre sous ses pieds, et alors qu'il voulut voir ce qu'il se passait derrière lui, le jeune homme fut projeté à travers la porte.

  • ***

George se réveilla entouré par les flammes, il avait le visage engourdi comme si une quinzaine de femmes l'avaient giflé. Il baissa les yeux vers son ventre là où il sentait un picotement, une partie de la porte s'était plantée dans son gras, laissant couler un long filet de sang.


“Aidez-moi s'il vous plaît !” Même dans la détresse sa voix ressemblait à celle d’un enfant. Il baissa les vieux vers sa jambe, un dessin de cochon avait l'air d'avoir été marqué au fer rouge. Le jeune George commença à pleurer, il n'avait jamais voulu ça, certes il savait qu'il était un peu plus gros que ce que voulait la société, mais ce n'était pas la peine de le traiter comme ça.


Soudain il sentit quelque chose lui agripper le dos. Il reconnut la forme même à travers sa peau, c'était l'un de ses crochets de boucher. Il fut soulevé à un mètre du sol, puis il retomba d'un coup. Sa peau venait de s'arracher, précipitant sa chute sur le bois brûlant. Il souffrait terriblement... Pour lui, rien de ce qu'il n'avait fait dans sa vie méritait un tel traitement. Mais malheureusement pour le pauvre jeune homme, la torture dura encore plusieurs dizaines de minutes, entre les flammes et leslames qui le tranchaient de part en part avant qu'il ne puisse enfin rendre son dernier souffle.


Le troisième meurtre avait eu lieu.

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2 commentaires

Rose Lb

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Il y a 3 ans

A chaque paragraphe on s'attend à ce qu'il meurt, chapitre très oppressant !

JackDaniels

-

Il y a 3 ans

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